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Les mains du masseur

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On ne parle que de la réparation du malade, mais point assez de sa jouissance et de celle des mains des saints hospitaliers, filles et garçons.

Prenez le cas du machiniste Pedro, le splendide athlète aux yeux verts du Kouros Club, transformé en torche vivante sur son chantier et ramené à l’hôpital sous forme de crevette calcinée: des semaines durant, entre la vie et la mort, il n’a connu que les flammes de l’inconcevable douleur, couché sur le feu du drap blanc, puis les mains sont arrivées.

Dans le rêve éveillé de Pedro ce sont évidemment des mains de femmes vêtues de blanc qui le massent ainsi en lui murmurant de bonnes paroles. Puis il conçoit avec horreur, au fond de son délire, que les plus douces et les plus attentives, les plus patientes aussi sont celles d’un jeune Américain au prénom de Christopher.

Les mains de Christopher ont connu le bonheur de ramener le grand brûlé à la vie avec force onguents et palpations. L’idée que les mains de ce type l’aient touché est officiellement insupportable à Pedro, mais il se dit aussi qu’il ne reverra plus jamais le Ricain, et cela lui est une espèce d’odieuse peine, puis il reprend l’entraînement et tout est oublié.

(Extrait de La Fée Valse)

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