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L'oreille du cyclone



A en juger par la dédicace de ce petit livre du plus fameux des romanciers québécois actuels, «pour les docteurs Jean-Jacques Dufour et Gérard Mohr, qui m’ont sauvé la vie», le mal vécu par le protagoniste de ce roman l’a sans doute été, aussi, par l’auteur. Dès les premières pages, c’est aussi bien de l’intérieur, et quasi physiquement, que nous nous représentons la panique soudaine du réalisateur de cinéma Simon Jodoin, dont le nouveau tournage est soudain perturbé par un bourdonnement dans l’oreille gauche, qui se transforme bientôt en sifflement de bouilloire. A devenir marteau!

Impatient de nature, Simon n’a de cesse de se faire dire qu’il n’a rien du tout, alors que le terme d’«acouphène» lui est infligé une première fois par un ami, mais le diagnostic du spécialiste qu’il consulte le met littéralement sur des charbons ardents: tumeur, format petit pois, à opérer, dont l’abalation ne signifiera pas forcément la disparition du sifflement de bouilloire. Vingt dieux d’horreur «pour l’amour du saint ciel»...

Avec la même puissance de suggestion d’un William Styron racontant sa dépression, Michel Tremblay nous fait vivre l’épreuve de Simon (le crâne scié, l’opération réussie mais avec perte de l’ouïe à gauche, et l’acouphène subsistant que seule la patience «apprivoisera»...) dans le mouvement de la (bonne) vie qui continue.

Michel Tremblay. L’homme qui entendait siffler une bouilloire. Leméac/Actes Sud, 183p.

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