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Amarcord lyonnais




Lecture-apéro d’été


A en croire Alain Dugrand au terme un peu mélancolique de cette superbe virée à travers les paysages de sa mémoire, «la plus grande chose que l’humanité ait réussie est de garder en vie les êtres avec des mots». Et de fait, c’est un livre bouillonnant de vie que Rhum-limonade, où les mots, colorés et savoureux, importent autant que les êtres. De fait, mélange de verve populaire et de belle découpe, de ligne claire et de formules frappées au coin du lyrisme ou de l’épopée style Pieds Nickelés, la langue d’Alain Dugrand convient merveilleusement aux tranches d’histoire familiale et nationale qu’il débite pour nous régaler. Suivant une chronologie non linéaire, cela commence par un «été innocent» rassemblant mères et mômes loin des pères ouvriers (la famille venant de Villeurbanne, la «banlieue laborieuse» de Lyon), puis l’on en revient à la Grande Guerre avant de suivre le rameau familial à travers les années, de la «drôle de guerre» aux années 50 et jusqu’à l’époque où une première équipe, dont était l’auteur, lança le journal Libération.

Ce livre n’est pas cependant celui d’un journaliste, mais d’un romancier «pleine pâte» aussi doué dans l’art du portrait (les magnifiques personnages de sa tribu, puis du clan de Jean la Gueule-en-or) que dans l’évocation, combien pittoresque, de ses souvenirs revivifiés. Avec un rien de distance, mais sans désabusement, cette chronique d’un demi-siècle s’avale comme un tonique!

Alain Dugrand. Rhum-limonade. Fayard, 197pp.

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