Elle porte son duffle-coat bleu roi comme un petit nain. Lorsque je me pointe dans le compartiment d’à côté, elle se déplace et vient s'asseoir en face de moi. Je n’ai pas envie de faire attention à elle, mais elle m’y oblige: elle n’a personne ni nulle part où aller. Elle est adorable sans être jolie ni belle. En principe elle allait à Vienne dans la Drôme, mais à la gare où je descends elle descend aussi. Je remarque qu’elle n’a aucun bagage. Ensuite elle me suit partout, jusque chez moi où je lui dis que je n’ai qu’un lit, mais ça lui va. Nous dormons sans nous déshabiller, sans nous caresser, sans dormir peut-être mais dans les bras l'un de l'autre. Le matin je lui dis que j’ai du boulot au journal. Le soir quand je reviens l’oiseau s’est envolé.
Image: Lucian Freud
Commentaires
Cela me coupe la voix, et ainsi celui de tout commentaire. Mais reprenant mon souffle de cette exaltation quotidienne et si foudroyante –arrive à ma pensée le possible : RIDICULE, MONSIEUR, ON S’EN FOUT !
No Problem. Suffit de cliquer en haut à droite et le ridicule est tué. Bonsoir chez vous.
Quelle ambiance sur ce blog actuellement!
Tenez le coup à la Désirade, on a besoin de vous et vous n'avez pas besoin de tout cela...
Une dame oiselle bien volage et insaisissable … un souvenir à peine arrivée, un dé-part sur la piste Un Perd et manque ...
La question, Snoopy, est-elle de savoir si nous avons une âme, ou pas plutôt d'apprécier ce qu'ils font de la leur ? Et l'arche de Noé, ce n'était que pour les cardinaux ? Saint Alcofribas priez pour eux...
J'adore les duffle-coats et ce p'tit bout d'histoire.
Subtil ...
Sans toit ni loi ?
éloge de la vitesse, réussi ! Et l'oeil de Freud n'est pas mal non plus !