Le jeu veut que je me tienne à la porte dès que j’entends ses béquilles au bout de l’allée du château.
C’est un vrai carillon que Lady Prothèse. Elle a fait arrêter la Bentley à la grille pour me faire jouir de son arrivée, et pas question que Boris l’épaule: elle est capable de tenir debout malgré son obsession de l’eau. Je dois sentir d’où elle vient et où elle veut que je l’emmène. Voici donc l’Eve future en son armure nickelée, dont l’imperceptible cliquetis symbolise les derniers prodiges de la cybernétique, après quoi s’imposera partout le silence de l’eau.
Lorsque nous sommes seuls dans le salon jouxtant la grande vasque, je la défais patiemment de tout son attirail. Plus je la dépouille et plus se voient ses cheveux roses et son triangle épilé. Sans bras ni jambes elle m’évoque un croissant de lune ou une banane pelée. Elle rit comme une petite fille quand je la fais pisser dans le pédiluve.
Dans l’eau, Lady nue ne sera plus qu’algue et sexe. Le jeu veut qu’elle me prenne en bouche dès que nous nous immergeons, ensuite de quoi je la pénètre pour lui faire sentir qu’elle existe encore, selon sa formule.
(Extrait de La Fée Valse)
Commentaires
Choquant, troublant, indécent, et pourtant... Aussi incroyable que cela puisse paraître je le comprends. Faut-il vraiment être handicapée au plus haut point pour avoir besoin de sentir qu'on existe encore, selon sa formule ?
c du joli !