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L'aube à La Désirade



A La Désirade, ce samedi 18 juin. – L’aube ce matin était diaphane, la première lumière irisant les crêtes de Savoie de rose foncé, de plus en plus soyeux et léger sur le fond du ciel bleu laiteux ; et les mésanges d’à côté s’en venaient aux provisions du grand sac de pain sec tandis que les arbres de la forêt exultaient de chants d’oiseaux invisibles.

Mon regard encore flottant reposait sur la surface plane du lac pur de toute présence, n’était le minuscule triangle blanc d’une voile du coté de Saint-Gingolph, mais les mouches, déjà réveillées, les connes hagardes, n’ont pas tardé à me tirer de ma rêverie…

Du coup je me suis remis au manuscrit en chantier de mes Impressions d’un lecteur à Lausanne que je ne suis promis de remettre à la fin du mois aux éditions Payot, page 227 à l’instant, j’espère 250 demain soir et ensuite au trot final avec un doux fumet d’écurie dans les naseaux et l’affriolant projet de mon petit roman de vieilles fées dont je vais me régaler cet été.

En attendant je viens de relever le compteur de mon blog : 328 visiteurs en quinze jours. Mais qui sont-ils donc ? Et cela fait-il autant, moins ou plus que les oiseaux de la forêt ? Il faudrait que j’invite Florence Aubenas pour qu’elle fasse le compte de ceux-ci, histoire de lui donner du vrai repos…

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