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  • Anges de Facebook

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    De la réalité messagère.

    Je les tague et ils me répondent: j'aime. Telle est la nouvelle réalité messagère. Par exemple je tague Gilda tous les jours et elle me répond tous les jours: j'aime. Mais qui est Gilda ? Gilda est une jouvencelle octogénaire russophone et lettrée comptant au nombre de mes 3215 amis  de Facebook. Je la connais à peine mais je l'aime bien comme je crois qu'elle m'aime bien. J'aime bien aussi mes deux Anne-Marie, qui sont de plus anciennes complices: la gauchiste des rues de Lausanne et la rêveuse du bocage poitevin. Nous commençons à faire vieux couple à trois, mais jamais elles ne m'ont fait de scène. D'autres en revanche  m'ont lâché, ou fâché, ou ne lèvent plus le pouce. Nul n'y est évidemment obligé.

    François, par exemple, qui est un des plus anciens de mes amis sur Facebook, à qui même je dois de m'être logué (ce vocabulaire !) après qu'il me l'eut recommandé, lève rarement le pouce. Je le sais pourtant attentif: il lit en tout cas mes listes, qu'il a même publiées en recueil dans l'édition numérique qu'il dirige avec toute une équipe. Le fait est rare, mais nous nous sommes rencontrés une fois en 3D, à Lausanne, comme si nous nous connaissions depuis longtemps. De la même façon, j'ai rencontré l'automne dernier mon cher compère Bona à Sheffield, que je connais depuis 2005 par nos blogs et qui, je m'en inquiète, ne lève guère le pouce ces jours. Mais il faut dire que je vais rarement sur son profil Facebook, de même que je ne suis les écrits de François que sur son site rabelaisien. Je dois n'avoir levé le pouce que deux ou trois fois sur son mur, mais j'en connais qui ne lèvent jamais le leur sur le mien, à commencer par ma bonne amie qui me dit tant et plus qu'elle m'aime, en 3D, sans me gratifier, ou presque jamais,  du moindre j'm virtuel. D'autres de mes proches, voire très proches, se manifestent par la même façon de ne pas se manifester: nous nous aimons quand même, sans lever le pouce...

     

    Angelo.jpgTout cela pourrait sembler "limite débile", pour user du volapück actuel, et je le pensais d'ailleurs avant de me loguer sur Facebook, mais l'exercice quotidien de la chose, qui n'est pour moi que la prolongation de carnets que je tiens depuis la nuit de mes temps (disons depuis mes seize ans ou dix-huit ans) m'a convaincu du fait que cette nouvelle réalité dite virtuelle n'est pas moins actuelle, à maints égards, que celle qu'on croit la seule réelle. Cela étant je ne me force pas: j'essaie de rester naturel. J'ai l'accueil si débonnaire, non sans préventions occasionnelles, que je compte maintenant plus de 3000 amis, dont une trentaine avec lesquels j'échange plus ou moins régulièrement.

     

    Ledit échange est tout à fait gratifiant avec une poignée d'amis partageant mes passions, à commencer par les anciens libraires Claude ou Jean-Pierre, une consoeur Ariane et d'autres prénommées Christine ou Isabelle, d'autres  compères écrivains tels Jean-Michel ou Sergio, ou encore Jacques et Alain, Philippe I et Philippe II, un autre François poète, à ceux-là s'ajoutant une Claudine veuve et joyeuse, une Aude et tous les prénoms courants, de Catherine à  Andonia ou de Michèle à Michelle, de Fabienne à Fabiola, de Diane à Joëlle, de Nathalie à Natacha,  j'en passe et j'abrège sans craindre de froisser aucune aile...

    Mes anges de Facebook  ne requièrent, en effet, aucune révérence sociale en dépit de la nature du réseau. Mes anges de Facebook sont à la fois irréels et plus que réels, autant que l'inspecteur Columbo dans Les ailes du désir de Wim Wenders, qui incarne son personnage avec une sorte de valeur ajoutée. Mes anges de Facebook sont également doubles, comme je le suis à mon propre égard lorsque j'écris, comme Philippe à Shangai devient l'ange qui s'accompagne lui-même et puis échange, comme j'échange avec deux Yvan, un William à Los Angeles, un Mauro chinois à Florence et mes frangines réelles ou quelque autre frère virtuel - ainsi passent les messagers...

  • Angelus novus

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    ANGELUS NOVUS. - L’aube de ce premier jour de l’an avait des doigts de rose au-dessus des monts enneigés, pour le dire comme le vieil Homère, et c’est en effet tout Homère que je me sens ce matin au milieu de mes beautés et autres silencieux, à songer à tout ce qui bat de l'aile au double sens du terme dans le monde et le temps.

     

    C'est évidement de l'Homère de L'Iliade qu'il s'agit ce matin sur le champ de bataille pacifique de notre lit d'où émergent de loin en loin mouvements ou soupirs des lendemains d'hier faisant écho à ceux des maisons d'alentour et des villes et de partout où s'égaille la famille humaine.

     

    À Nouvel An toute la famille humaine devrait cohabiter sous le même toit. Les agapes de la veille ont scellé une fois de plus l'alliance transitoire des fratries et des pactes plus ou moins conjugaux, mais on n'en oublie pas pour autant les séparés et les chutes d'anges, et que les fêtes sont amères pour beaucoup...   

    Reste à savoir ce qui nous attend. Reste à laisser parler les mots qui viennent, ces mots qui nous savent, ce matin, un peu plus qu'hier et c'est cela, le temps, je crois, ce n'est que cela:  c'est ce qu'ils diront de ce que nous aurons fait des heures qui viennent et des choses apprises au fil des heures - des choses sues.         

     

     

    Les mots nous attendent derrière la porte de ce premier matin du monde et ils attendent de nous, mon cher Homère, que nous leur faisions bon accueil en sorte de dire, simplement, ce qui est. Prenons bien soin d'eux. Prenons bien soin de nous. Prenons bien soin de ceux que nous aimons. 

    L'ange en pardessus gris muraille: "J'aimerais ne plus éternellement survoler. J'aimerais sentir en moi un poids, qui abolisse l'illimité et m'attache à la terre. Pouvoir, à chaque pas, à chaque coup de vent, dire "maintenant, maintenant, maintenant", et non plus "depuis toujours ou "à jamais"...

     

                                                                                                  (À La Désirade, ce 1er janvier 2011) 

     

    Peter Handke: " Être de nouveau secoué dans le métro avec tout le monde".

     

    Lucia777.jpgPICTOR. - J’ai repris la peinturlure depuis quelques jours, et avec un plaisir renouvelé,  également stimulé par les choses qu’a produites ma bonne amie ce dernier mois. À vrai dire, je suis assez bluffé par la sûreté avec laquelle elle a entrepris ses peinturages, qui me touchent par la justesse de la couleur et la consistance de la vision. Après deux couchers de soleil flamboyants, qui ont quelque chose un peu de Vallotton, elle a réussi deux petits formats, avec une vieille Chinoise dans un jardin public, et une petite fille regardant au-delà d’une rivière, d’une délicatesse intime et d’une justesse de ton remarquables dans les rapports de couleurs, sans rien de mièvre ni de convenu.  

     

                                                                                                 (À La Désirade, ce 4 janvier)

     

     

    Celui qui retrouve ses papiers de jeunesse et les promesses qu’il s’est faites ou pas et qu’il a tenues ou pas / Celle qui dit : selon mon analyse / Ceux qui sont peu aimés en retour de leur peu d’amour, etc 

     

    (Extrait d'un livre en chantier)

     

     

  • Ceux qui crashent leur JE

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    Celui qui dit tout haut ce qu’il ne pense pas / Celle dont les mots sortent couverts / Ceux qui mentent comme ils transpirent / Celui qui affirme que mentir s’apprend tout seul / Celle qui s’exprime par images subliminales genre braille New Age / Ceux qui préservent leur intimité en exhibant leur double / Celui qui déjoue toute indiscrétion en infestant Facebook de fausses confidences / Celle qui est d’autant plus agressive qu’elle se dit victime / Celui qui voit midi à midi et demi / Celle qui danse comme certains pensent mais  à vrai dire mieux / Ceux qui se sentent nouveau-nés chaque jour qui leur est donné poil au nez / Celui qui n’a pas compté les orgasmes réels de son amie Clotilde mais ça fait beaucoup avec les années / Celle qui répète qu’on n’arrête pas le progrès et ne cesse en effet de baisser / Ceux qui n’existent que pour être vus sans que cela se sache / Celui qui a une pile à la place du cœur et pas le temps de la remplacer / Celle qui n’a pas de cœur mais s’affole quand y bat pas / Ceux qui se demandent si après la mort ça descend ou ça monte / Celui qui ne croit qu’à ce qu’il ne voit pas en regardant le tableau / Celle qui ne croit qu’en ce que le tableau ne dit pas / Ceux que leurs yeux ont crevés / Celui qui voit par les yeux de celle qui voit par les yeux des fleurs / Celle qui voit rien faute d’ouvrir les yeux / Ceux que leurs yeux ont sauvés (quand y avait une marche par exemple) / Celui qui se vend trop cher pour qu’on le traite de vendu / Celle qui se répand en pardons à raison de 5 dollars la pièce ce qui fait pas lourd par rapport au franc suisse de ces jours / Ceux qui vomissent leurs excuses / Celui que le culte de l’enfance écoeure / Celle qui se dit  impressionnée par les gars de l’équipe de rugby ce qui s’explique par son origine suisse alémanique / Ceux qui sont revenus de tout et en redemandent / Celui qui a rencard place des Retraités / Celle qui se retire de sa housse pour ajuster son tir / Ceux qui parient sur la nouvelle génération perdue / Celui qui se dit affreux sale et méchant et se vexe si vous lui dites qu’en effet c’est bien ça / Celle dont le rimmel coule de ses bretelles à ses jarretelles mais reste digne sous les baisers de Dracula / Ceux qui n’ont que du travail au noir à offrir aux Blacks /  Celui qui de funambule est devenu agent de change alors que d’autres c’est le contraire / Celle qui croit que l’orage gronde à cause d’elle / Ceux qui kiffent la Pizza Khadafi de Gino à base de viande de chien galeux aux asticots / Celui qui joue du Chopin en sifflant des chopines / Celle qui se lèche les babines de son air mutin de majorette angevine / Ceux qui vous font un transfert dès que vous les gérez pas comme y faut niveau libido, j’vous dis pas, etc.

     

                 

  • Ceux qui restent cois

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    Celui qui accommode ses porcelets nourris de vipères selon la méthode espagnole / Celle qui rote trois fois pour répondre aux compliments d'adieu de l'écrivain racé / Ceux qui se sentent devenir leur propre fantôme / Celui dont l'odeur corporelle de caleçon clérical ne revient pas à la claveciniste pourtant adepte de la Tradition thomiste / Celle qui déchire les mots de toutes ses dents de devant / Ceux qui font passer la pilule avec un doigt de porto / Celui qui a l'air tout petit dans son cercueil financé par le ministère des cultes et du cyclisme sauvage / Celle dont les amis sont si discrets qu'ils la laisseront mourir seule / Ceux qui trouvent de l'humour au Créateur de la poule de soie / Celui qui reconnaît les Portugais à cent pas rien qu'à leur style / Celle qui discerne à vingt pas ceux qu'elle ne doit point approcher / Ceux qui trouvent les journaux de plus en plus salissants / Celui qui n'aime pas le mot boulot mais adore son job / Celle qui dispose d'une voiture à elle depuis la mort du proprio  /   Ceux qui appellent le silence leurs grandes orgues / Celui qui a un cimetière de photos dans sa chambre à coucher / Celle qui refroidit les amitiés manquant de chaleur / Ceux que leur bonne humeur sauve dès le saut du lit et jusqu'au lavabo le soir quand il fait noir / Celle qui se débat avec ses problèmes d'assurances mais il faut bien que vieillesse se passe n'est-ce pas / Ceux qui se sont fait une règle de ne point s'agiter comme des puces en pensant plutôt: comme des asticots / Celui qui lit attentivement toutes les notices et passe ainsi pour un bon lecteur dans les cantons de l'Est / Celle qui passait pour très avare avant de trépasser / Ceux qui s'efforcent de ne plus s'extasier à tout propos sauf si la caméra tourne ou si c'est sur Facebook / Celui qui épile le  blaireau avec le sérieux requis / Celle qui aime son prochain à distance come toi-même /  Ceux qui attendent la sortie de Jésus le Retour / Celui qui a vu une société disparaître et survenir Arielle Dombasle dans ses voiles / Celle qui évite tout grouillement humain genre Love Parade ou sortie du bureau / Ceux qui se roulent une cibiche avec le geste expert des philosophes sur le trottoir / Celui qui fait un casse dans le château du prince Monseigneur  / Celle qui calme ses lycéens en leur donnant le sein au figuré quitte à faire s'exclamer sa collègue frustrée: c'est du propre ! / Ceux qui pratiquent un relativisme si bien tempéré qu'il confine à une forme de sagesse ambulatoire exportable au niveau mondial, etc.

  • Ceux qui se résument

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    Celui qui se rappelle la scène capitale du clapier / Celle qui disait: donc je me résume / Ceux dont le plus beau souvenir d'enfance est scandaleux / Celui qui relit Le Malheur indifférent au titre de fatalité sociale /  Celle qui lit Le poids du monde au titre de dommage collatéral / Ceux qui contestent le double jeu de l'oxymore /Celui qui écrit une lettre àlenfant qui vient en commençant par: "Je ne sais pas qui tu es, poulet" / Celle qui considère que s'occuper d'un enfant est un job à temps plein en vertu de quoi si t'en as deux tu peux plus rien faire qu'attendre le troisième / Ceux qui remettent tout à plat y compris les Dolomites / Celui qui se prénommant Jonathan n'a plus qu'attendre la mariée qui ne sait pas ce qui l'attend / Celle que ça reprend chaque fois qu'elle s'exclame: bien, je reprends / Ceux qui sont décidés à publier un livre qu'ils vont écrire si ça se trouve / Celui qui voyant les Chinois débarquer se tire une balle de ping-pong / Celle qui s'exclame qu'il est trop tard pour bien faire alors que c'est juste sa Swatch qui avance / Ceux qui n'ont pas la métaphysique de l'emploi /Celui qui va prendre un pon polder à Camperduin /Celle qui prépare sa fameuse sauce hollandaise volante /Ceux qui disent du cul de Madame Claude que c'est une affaire qui roule / Celui qui supplie son beau-fils canadien de mettre un string à la statue de son jardin privatif au motif que les voisins c'est les voisins surtout  à Mulhouse /Ceux qui crachent dans la soupe à la grimace qui le leur rend bien / Celui qui fait de mauvaise fortune son babeurre / Celle qui se retourne pour voir si son ombre la suit du regard /Ceux qui font du Proust élagué / Celui qui procède au debriefing de sa panne sexuelle en invoquant  la chute du yen /Celle qui dit à Rocco qu'un accident peut arriver même à un poids lourd dans un lit / Ceux qui n'ont pas la bosse des maths ni de goître non plus / Celui qui se flatte d'avoir opinon sur rue / Celle qui estime qu'on peut guérir de tout même de l'avoir rencontrée / Ceux qui n'aiment pas être cités  sur Facebook sans qu'on rappelle leur titre / Celle qui se résume en un haï-ku genre:  À l'Arbre / Le fruit défendu est hors d'atteinte  / Tu y goûteras dans une autre vie  / Ceux qui la font court mais y reviendront, etc.

     

    Image: Robert Indermaur

     

  • D'autres transits

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    Une autre ville. - On appelle voyage ce qui n'est souvent qu'un déplacement dans l'espace qui ne rime à peu près à rien. Le vrai voyage est un révélateur. Le vrai voyage aiguise et multiplie notre regard. C'est tout à fait ce que je trouve dans le voyage virtuel que ménage la lecture de Béton armé de Philippe Rahmy, qui procède à tout moment par rapprochements et mises en rapport éclairants. Son séjour à Shangai est un voyage vers lui-même. Il découvre une autre ville derrière la ville et là derrière se tient un personnage embusqué qu'il avait plus ou moins chassé de sa vie, au tréfonds de lui-même. La violence de Shangai lui a révélé sa propre violence enfouie. C'est une expérience de mégapole, à la fois terrifiante et possiblement féconde. Je l'ai faite à Tôkyo. J'ai découvert à Tôkyo le néant de l'anonymat et son possible retournement: la violence du déni et le recours par l'écriture sur un coin de table. C'est ce qui permet aussi à Philippe Rahmy d'aller au bout de son interrogation personnelle, face à son père l'Egyptien et à sa mère l'Allemande, face à Shangai et à la Bouche cousue . Chacun retrouvera son fil d'Ariane  dans la nébuleuse urbaine. Et puis il y a d'autres voies que l'écriture.

    D'autres mots. - Cette année-là je suis allé à Amsterdam, chez des amis pas vraiment proches. À plusieurs reprises je me suis demandé ce que je fichais là-bas, puis j'ai découvert de vraies gens. La même année je suis allé à Salonique où je n'ai pas eu le temps de rencontrer de vraies gens, puis à Athènes, puis à Bratislava, puis à Presov et Kosice, puis en Tunisie où j'ai rencontré de vraies gens mais sans suite , puis à Locarno pour le Festival du film où j'ai rencontré Harrison Ford sans le rencontrer, puis à Portofino où j'ai assisté à un shooting d'une équipe de Dolce & Gabbana fait pour que personne ne se rencontre, et durant ces divers transits j'ai vécu la mort d'un ami qui a compté plus que personne dans mes jeunes années, traversé une crise de couple d'un soir- et comment dire tout ça ? C'est la question que les mots nous posent quand on veut échapper à ce que Monsieur Raisonnable appelle "de la littérature" ou son cousin anglais: "words, words,words"...

    Une autre approche. - Dire ce qui est comme c'est serait l'idéal. Par exemple Paul Léautaud, dans son Journal: "été ce matin au bureau, donné ce soir de la pâtée aux chats et des os aux chiens". C'est incontestable. Mais encore ? Que me dirait Léautaud d'Amsterdam ou de Shangai vues par un poète de résistance physique limitée ou un névropathe fou de blues ?  Rétrospectivement, je me dis que je n'aurais voulu pour rien au monde manquer ma rencontre à peu près nulle avec Harrison Ford, dont l'approche formatée m'a ouvert des perspectives inédites sur l'asservissement des gens de médias par le business du cinéma. J'ai vu comment j'étais radieusement esclavagisé le temps d'une prestation publicitaire à simulacre culturel (rien de grave) et comment Harrison Ford l'était lui aussi. Pas de quoi en faire un drame, mais  la bouche cousue de la Présidente des écrivains de Shangai relève d'un consentement analogue même si ça a fait plus de morts. Bref,c'est le genre de questions que pose aussi Béton armé. La mégapole est partout si l'on est attentif. Et c'est avec ça, aussi, qu'on peut rester libre pour peu qu'on y résiste...

     

    Philippe Rahmy. Béton armé. La Table Ronde.

    Pier Paolo Pasolini. Pétrole. Gallimard.