(À l’Ami unique et pour Lady L.)
Tu me suis partout où je vais,
ou plus exactement:
tu m’y as précédé souvent
aux heures qui te chantent
en ce constant enchantement
de ta seule présence…
Tu n’as surgi de nulle part:
sans décrier le monde,
la part que tu savais y prendre
ne laissera plus d’autre trace
que celle des mots
tracés à l’eau sur le miroir
se rappelant ta grâce…
Toi seul savais me parler d’elle,
alliés à jamais,
buvant à la même fontaine
la même eau pure du seul instant
au commun sablier -
seuls à jamais nous ressemblons
à qui n'est jamais séparé...