La neige aura tout recouvert,
te diras-tu plus tard,
enfin plus tard, j’entends:
hors du sang et des heures,
quand les traces du vent, là -bas,
sur les bancs de sable
et toutes choses d’ici-bas
se seront effacées...
La neige est comme une main douce
sur le front de l’enfant,
comme un silence dans le Temps
où la fleur aveugle pousse,
comme un pur sentiment
délivré du poids des Instants,
comme un rien, comme un tout -
et le chaton sous les flocons
déboule en innocence ...
Tu ne parleras pas de mort
devant ton endormie:
enfin la belle au bois repose
sous le ciel en linceul,
et tu restes seul avec elle,
vous seuls et vous tous
abolis au milieu des choses .
Image: Philip Seelen