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  • Voyager dans le voyage

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    Où il est question de mettre à profit le temps supposé «perdu» des encombrements routiers et autoroutiers, entre interminables attentes au portail nord du Gotthard et autres longues nuits passées dans les aérogares ou sur les ponts écrasés de soleil des villes flottantes en panne…

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    En ces jours de migrations routières et autoroutières vers le sud, marquées à longueur d’heures par de récurrentes annonces radio relatives aux engorgements, ralentissements et autres attentes plus ou moins longues prévues (notamment) aux portails des tunnels alpins ou s’obstinent crânement à se présenter les vacanciers , il est stimulant, pour les esprits positifs et confiants en le génie humain, d’imaginer toute les parades aux situations ordinairement considérées comme des pertes de temps ou des motifs de mauvaise humeur voire de franche agressivité dans les habitacles et parfois même d’un véhicule à l’autre.

    Or une prétendue civilisation, même mécanisée à outrance, et pour ainsi dire robotisée dans le rapport établi entre certains chauffeurs et chauffeuses s’identifiant à leurs bolides soudain condamnés à l’arrêt – une sorte de grounding routier ou autoroutier –, que dis-je: une société prétendument évoluée ne l’est pas vraiment sans savoir transformer le temps présumé perdu en une plage d’activité compulsive réjouissante et virtuellement productive pour l’essentiel.

    Retourner le temps perdu

    Les arrêts les plus longs, au portail nord du Gotthard, pour ne prendre que cet exemple, pourraient ainsi donner lieu à des activités de remplacement, des échanges et des partages – selon les formules des réseaux sociaux –, qui feraient du bien à tous, du trépignant chauffeur ou de la chauffeuse excédée aux enfants pleurnicheurs ou aux seniors en perte de contrôle, en passant par le jeune couple fulminant d’impatience dans son Alfa de bêtas ou par le moins jeune couple dans son monstrueux 4x4 à vitres fumées.

    Et plus concrètement? D’abord par la conversation retrouvée, tous smartphones éteints, entre les membres des familles enfin livrés les uns aux autres sans vaine gêne ni machines. Quelle redécouverte possible pour le père suroccupé retrouvant ses ados, ou pour ceux-ci retrouvant leur mère délivrée de ses soucis de gestion et autres absorbantes tâches ménagères! Et quelle chance pour les bambins et les seniors de faire mieux connaissance dans ces conditions d’urgence suspendue!

    Autre alternative à la mauvaise humeur: les jeux propres à l’humaine espèce de tout temps et en tous lieux. Et pour commencer: une bonne partie du centenaire Hâte toi lentement ! 

    Il n’est pas un grenier familial qui n’ait conservé précieusement un carton plein des jeux de nos enfances ou des enfances de nos aïeux, où voisinent les cartes du Pierre noir ou du Nain jaune, les composants sympathiquement capitalistes du Monopoly ou les fines baguettes du Mikado, entre autres exercices de passe-temps!

    Ah les jeux de patience retrouvés au portail nord du Gotthard !

    Que le temps du voyage est à réinventer...

    Les conceptions et autre réalités contemporaines du voyage sont à l’image de nos sociétés dites évoluées et des mentalités multiples, diversement originales ou massifiées qui en procèdent, portées par le rêve subtropical ou le fantasme himalayen voir sibérien, le voyage comme évasion, comme aventure, le voyage hors du temps, etc.

    Il est de bon ton, notamment chez les intellectuels de centre gauche ou les paroissiens de centre droite, de vomir le tourisme de masse en général et les croisières en villes flottantes en particulier, mais la encore que d’occasions, même dans les pires cas, de retourner le temps prétendu perdu, et cela du départ au retour.

    Dès le départ, en cas d’attente aux gares et plus souvent aux aérogares, combien d’opportunités nouvelles, ainsi, de redécouvrir les virtualités du temps ralenti!

    Lire tranquillement L’Espion qui venait du froid de l’excellent John Le Carré, pour Monsieur, ou Voyage autour de ma chambre du non moins épatant Xavier de Maistre, pour Madame, en attendant le prochain vol pour les pays chauds ou les grands espaces! 

    Lire Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, pour Monsieur, ou La nuit remuedu poète Henri Michaux, pour Madame, au lieu de vitupérer les heures creuses d’une attente imprévue à Geneva Airport ou à l’escale d’Hurghada sur le vol Destination Charm-El-cheikh – on se voyait déjà sonder les abysses pleines de poissons multicolores, etc.

    Enfin lire Le Temps retrouvé de Marcel Proust le voyageur immobile, sous les étoiles ou en plein jour fusillant de soleil, à bord du paquebot soudain immobilisé dans la crique de Portofinio par une furieuse brigade de Greenpeace, ou dans la lagune de Venise à la suite d’un ensablement non prévu par le Sonar de bord!

    Que d’occasions vivifiantes de vivre le voyage dans le voyage!

    Dessin:Matthias Rihs.

  • Ceux qui se cherchent

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    Celui qui cherche noise au chef de l’état des choses / Celle qui se dit que ben à la fin ça devait arriver avec ce garçon qu’elle a connu sans barbe et sans discipline à la petite école du quartier / Ceux qui se constituent en meute glapissante de gauche et de droite au motif que le chiot de l’enfant-Président a merdé dans la cour des glands / Celui qui cherche 14 heures dans le Midi où tous les chats sont gris / Celle qui aime aussi les agents de sécurité ni de gauche ni de droite qui ont de l’avenir derrière eux / Ceux qui reprochent à l’enfant-Président d’avoir ajouté un chômeur à la statistique nationale du pays en marche / Celui qui se trouve dans la peau d’un chercheur de poux / Celle qui cherche la petite bête dans la barbe de la petite tête / Ceux qui en font toute une affaire du siècle après leur victoire millénaire plus ou moins liée à l’immortalité toute française du rocker et de l’académicien incarnant l’universalité hexagonale au sens large / Celui qui cherche là derrière l’invisible main chaude du vice qui n’ose dire son nom même à ceux qui sont pas couchés / Celle qui cherchait un homme et l’a trouvé en la personne du vigilant Alexandre / Ceux qui ont compris depuis longtemps que la France à deux vitesses n’a plus de marche arrière ni de moteur crédible genre traction avant des voyous / Celui qui fait tout Manu militari en sous-main / Celle dont on dit à gauche et à droite qu’elle aime les trios d’enfer / Ceux qui cherchent des crosses à Jupiter qui baise ceux qui l’ont mis là pour ça / Celui qui buvait son petit noir au café de la Contrescarpe en lisant La Guerre des gaules comme tous les matins avant d’en fumer une sur la place peinarde ou parfois il a rencontré Tzvetan Todorov l’ancien structuraliste hélas décédé dans l’anonymat / Celle qui signe un édito de portée internationale où elle dit enfin tout ce que les médias pourris de droite et de gauche n’ont pas décelé dans le montage machiavélique de l’enfant-Président toxique prenant ses désir pour des réalités au plus haut niveau et ça c’est du jamais vu de mémoire de Marie-Chantal / Ceux qui se cherchent encore au motif qu’ils ne se sont pas trouvés là au bon moment / Celui qui dit me cherchez pas dans le pétrin vu que je suis juste entre le déni et le défi si ça se trouve / Celle qui cherche à se mettre sur la photo pour pas qu’on prenne Toto pour un pédé / Ceux qui ont renoncé à chercher depuis que Picasso leur a dit: faut d’abord trouver mes petits, etc.