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Poésie nocturne de Basil da Cunha

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Première à Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs.

 

Le jeune Lausannois Basil de Cunha, double national suisse et portugais, présente à Cannes, dans le carde de la Quinzaine des réalisateurs un nouveau « court » de trente minutes, intitulé Os vivos tambem choram (Les vivants pleurent aussi) et confirmant son talent hors norme. Alors qu’il achève sa formation à la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD), le réalisateur de 27 ans compte déjà, à son actif, trois premiers films dont le remarquable À côté (prix du meilleur film portugais en 2010) et le non moins original Nuvem (Nuage, le poisson-lune) présenté l’an dernier à la Quinzaine des réalisateurs.

 

vlcsnap-2012-05-11-12h00m18s241.pngComme Nuvem, le dernier opus de Basil da Cunha a été tourné dans un bidonville lisboète avec un comédien professionnel (José Pedro Gomez, célèbre au Portugal) dans le rôle principal, entouré d’« acteurs » issus du biotope populaire, d’un naturel et d’une présence saisissants. Rien pour autant du « document social » dans cette fiction oscillant entre réalité et rêve, dont le protagoniste, docker quinqua, alcoolo sur les bords, rêve de se « refaire » en Suède. Or voici qu’il découvre que ses économies en vue du chimérique voyage ont été dépensées par sa femme pour l'achat d'une machine à laver de rêve.

 

vlcsnap-2012-05-11-12h03m17s158.pngCela pour le canevas anecdotique, sur lequel le réalisateur brode un véritable poème crépusculaire, fraternel et lyrique, finissant sur une scène de partance à la Fellini. Par ailleurs, la poésie crépusculaire de Basil de Cunha  gagne à chaque nouveau film en densité et en simplicité, sa narration tend à se faire de plus en plus intensément cinématographique, c’est-à-dire que ce qu’il raconte passe essentiellement par l’image, les cadrages, la musique des plans, le jeu des dialogues (qui sonnent de plus en plus juste) et de la bande son, dans une fusion d’une beauté plastique épurée qui rappelle aussi les images et les cadrages du Pedro Costa de Dans La chambre de Vanda.

 

vlcsnap-2012-05-11-12h20m24s143.pngBeauté de l’image, montage ressaisissant la narration, émotion dégagée par cette destinée solitaire, dont la mélancolique saudade est accentuée par un(excellent) groupe de fado: belle tranche de vie et de 7e art que ce film d’auteur en parfaite fusion de contenu et de forme, qui laisse augurer d’une vraie carrière de cinéaste indépendant. Basil da Cunha vient d’ailleurs de finir le tournage de son premier « long »… 

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