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  • Ceux qui campent à Ramallah

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    Nicolas Battuta http://battuta.over-blog.com/ dixit...

    Ceux qui pensent pouvoir passer leur mort en vacances / Ceux qui emmènent un cercueil en roulant à tombeau ouvert / Ceux qui s'aperçoivent qu'un mort peut faire des petits / Ceux qui donnent la fessée à un veuve en veille / Ceux à qui la Camarde n'a jamais pardonné / Et ceux qui veulent mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente, etc.

    Image JLK: café à Sète

     

  • Ils font leur cinéma

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    Michel Houellebecq et Alessandro Baricco au Festival de Locarno
    On les dit, tous deux, auteurs « phares », et voici qu’ils présenteront, à la même enseigne du Festival de Locarno, en août prochain (du 6 au 16), leurs premiers films d’auteurs. La littérature sera d’ailleurs très présente à la 61e édition du festival de la découverte cinématographique, puisque les soirs magiques de la Piazza Grande s’ouvriront avec la projection de Brideshead revisited, de Julian Jarrold, d’après le merveilleux roman d’Evelyn Waugh, avec Emma Thomson, suivi de Choke de Clark Gregg, d’après un roman de Chuck Palahniuk, avec Anjelica Huston. Dans la foulée, on précisera que celle-ci sera présente à Locarno pour y recevoir l’Excellence Award et y donner (le 9 août) une Masterclass.
    Quant à Michel Houellebecq, c’est avec l’adaptation de La possibilité d’une île qu’il fera, en première mondiale, l’événement de la section Play Forward, observatoire privilégié des expérimentations contemporaines.
    C’est enfin sur la Piazza Grande que nous découvrirons la première réalisation de l’écrivain italien Alessandro Baricco, qui a mené une sorte d’enquête-fiction, avec Lezione 21,  autour de la Neuvième Symphonie de Beethoven, avec Noah Taylor et John Hurt.
    Plus d’infos : Locarno, du 6 au 16 août. WWW.pardo.ch

  • Ceux qui se retrouvent au Café de l'Avenir

    Celui qui ne roule que japonais / Celle qui ne supporte pas les chauves ni les velus / Ceux qui exigent des excuses écrites / Celui qui aime faire peur aux enfants / Celle qui fauche les pourboires laissés à sa portée / Ceux qui aiment le goût de leurs larmes / Celui qui se blesse toujours la langue / Celle qui redoute l’odeur de son sang / Ceux qui enregistrent les épisodes des enquêtes de l’inspecteur Derrick / Celui qui dénonce le Système sur le miroir de l’ascenseur de l’entreprise / Celle qui rêve de buter un mec / Ceux qui aiment fumer au bord du fleuve / Celui qui aime les horizons industriels / Celle qui s'impatiente de rendre publique sa passion secrète / Ceux qui recouvrent leurs livres de papier pergamin / Celui qui aime faire sentir ses muscles à ses neveux / Celle qui se flatte de péter en société / Ceux qui déchirent les affiches des partis ennemis / Celui qui se maquille pour souper seul / Celle qui s’invite chez ses employés / Ceux qui méprisent le bon sens / Celui qui raffole du soleil oblique des écuries / Celle qui se réjouit tous les jours de vieillir / Ceux qui s’aiment sans se toucher… 

  • Ceux qui vont et viennent le long de la grève

    Dunes3.JPGCelui dont la nudité octogénaire garde la rigidité de son costume de Junker prussien / Celle qui se dandine comme une oie / Ceux qui spéculent sur les chances de l’équipe de France à Berlin / Celui qui a gardé sa casquette de garagiste des Yvelines / Celle qui gît toute blanche sur un matelas pneumatique rouge fraise / Ceux qui lisent Dan Brown/ Celui qui arbore le plus beau tatouage des 17 kilomètres de plage et se dit fier (stolz auf) de ses quatre mômes purs Aryens / Celle qui a des seins comme des cornes d’abondance / Ceux qui jouent aux échecs dans le vent de sable / Celui qui n’a plus de bras gauche mais un anneau dans la narine droite / Celle qui envie une jeune négresse nue qui passe en grâce / Ceux qui, roses et flapis, les deux parents et les deux enfants, figurent un tableau de Lucian Freud sous leur parasol à fleurettes / Celui qui rhabille mentalement tous ceux qu’il croise / Celle qui surveille l’effet du papillon qu’elle s’est fait tatouer sur la fesse à Anvers en 2004 / Ceux qui pensent aux 3000 victimes du séisme de Java où ils ont passé des vacances du tonnerre / Celui qui affirme que bronzer est un job à plein temps  / Celle qui rêve d’une rencontre un peu romantique / Ceux qui se réjouissent de retourner au Grau d‘Agde où les moules frites se débitent à 7 euros / Celui qui prétend avoir rencontré Michel Houellebecq au bar L’Horizon / Celle qui sait que le travesti Lola est le fils d’un martyr du franquisme / Ceux qui lisent Heidegger derrière leurs stores / Celui qui prétend que Sollers déconne dans le JDD / Celle qui rédige son mémoire d’université en s’efforçant de faire abstraction de la perceuse des voisins du dessous en train d’aménager leur terrasse / Ceux qui regrettent l’époque de Derrick / Celui qui a rencontré Horst Tappert, alias Derrick, un blaireau  à l’en croire / Celle qui a bu un panaché avec Derrick, en 1986 à Longwy / Ceux qui savent comment curer les éviers / Celui qui se dit qu’un jour il écrira le roman du siècle / Celle qui est fatiguée de tout ce qui s’exhibe / Ceux qui rêvent d’un autre monde, etc. 

  • Ceux qui s’étonnent encore

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     Celui qui a toujours le mot pour nuire / Celle dont on redoute les silences / Ceux qui ne voient que la laideur / Celui qui revit en foulant une pelouse de foot / Celle qui aime faire l’amour sur les ardoises chaudes de sa bergerie des Pyrénées / Ceux qui préfèrent les pianos blancs / Celui qui se rappelle la splendeur de Mogadiscio / Celle qui n’a plus regardé la TV depuis septembre 2001 / Ceux qui se flattent d’être dans le trend / Celui qui lit Spinoza sur l’aire d’autoroute des Alouettes /  Celle qui s’épile en prévision d’un soirée peut-être chaude chez les Villemarest / Ceux qui aspirent à une Nouvelle Inquisition / Celui qui prépare sa prochaine motion d’ordre / Celle qui a parié 100 euros qu’elle oserait sucer le nouveau responsable des RH sous la table de chez Léon / Ceux qui ne lisent qu’utile / Celui qui dit peser 50.000 euros par mois / Celle qui se dit au-delà du chien et du mâle / Ceux qui estiment que la génération Nutella n’a pas dit son dernier mot / Celui qui se dit bisexuel alors qu’il n’aime que les serpents / Celle qui raffole du parfum des chanterelles / Ceux qui voyagent léger, etc.  

    Peinture: Terry Rodgers.

     

  • Ceux qui vivent aux Oiseaux


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    Celui qui connaît le nom des fleurs venimeuses, selon son expression / Celle qui épie son voisin le Belge bègue / Ceux qui n’ouvrent jamais la porte au pasteur de la paroisse protestante des Oiseaux et environs / Celui qui a gagné un lapin vivant à la tombola des aveugles / Celle qui ne supporte pas le remplaçant boiteux du laitier Jolidon / Ceux qui crèvent les ballons qui tombent dans leur jardin privatif / Celui dont la fille regarde un peu trop le cantonnier Massart / Celle qui rêve de se faire faire une permanente pour son entrée au club de tricot Les Joyeuses Aiguilles / Ceux qui estiment que le fils socialiste de l’instituteur Chevreau ferait bien d’aller voir à Moscou / Celui qui affirme que la gelée de coings de sa sœur Marthe vaut une mention dans le journal de la paroisse catholique / Celle qui trouve un peu d’acidité dans la gelée de coings de Marthe Lepoil / Ceux qui ont subi les leçons de solfège de Mademoiselle Lepoil / Celui qui s’est fait gifler par Marthe quand il lui a demandé à la fin de sa leçon de solfège ce qu’était au juste un 69 / Celle qui a assisté aux derniers instants du regretté président de la Fanfare des Oiseaux / Ceux qui prétendent que la femme de l’ouvrier Duflon reçoit tous les après-midi / Celui qui a juré de faire la peau du clebs de la salutiste / Celle qui estime que Gary Cooper avec des yeux pareils ne peut pas ne pas être croyant et pratiquant / Ceux qui se sont connus à la projection de La Loi du Seigneur / Celui qui était placeur au Colisée quand Marthe Lepoil a mordu l’Espagnol qui lui caressait le genou gauche / Celle qui a épousé l’Espagnol mordu par la suppléante du conseiller de paroisse Miauton / Ceux qui ne manquaient jamais la pièce policière du lundi / Celui qui a perdu sa montre Rolex dans le petit bois jouxtant l’ancien lazaret / Celle qui a perdu sa virginité à peu près au même endroit / Ceux qui sont déçus d’apprendre que le comédien qui incarne l’inspecteur Durtal à la radio vit avec le chef comptable d’une fabrique de boissons gazeuses / Celle qui fait la lessive du bruiteur des pièces policières du lundi soir qu’elle considère comme son fils adoptif pour des raisons que le facteur Verge d’or a de bonnes raisons de connaître / Ceux qui ne juraient en 1957 que par le Disque préféré de l’auditeur, etc.

    Image: Alain Cavalier, Le filmeur.

  • Guillebaud l’éclaireur

    Guillebaud.jpgUne nouvelle synthèse stimulante du « reporter d’idées », Le commencement d’un monde.


    Venu du journalisme de terrain, Jean-Claude Guillebaud à entrepris, depuis 1995, un vaste travail de « reporter d’idées », plus précisément une enquête sur le désarroi contemporain amorcée avec La Trahison des lumières et consacrée, au Salon du livre de Genève, par le Prix Jean-Jacques Rousseau. Ont suivi La Tyrannie du plaisir, prix Renaudot 1998, La Refondation du monde, Le principe d’humanité, prix européen de l’essai, Le goût de l’avenir et La force de conviction. Après la profession de foi de Comment je suis redevenu chrétien, ce disciple de Jacques Ellul nous revient avec une nouvelle grande synthèse parachevant son « enquête » .

    Lecture intégrale (1)
    - Message personnel : note que les trois ans qu’il a passés sur ce livre, lectures et composition, l’ont changé profondément.
    - Au départ se trouvait alarmé par l’immensité des changements en train de se faire dans le monde, les risques d’un écroulement et d’un « désordre immaîtrisable ».
    - Lui était difficile de concevoir qu’à l’engloutissement puisse succéder un surgissement
    - Or c’est de cela que va traiter ce livre.
    - Dit qu’il a appris à surmonter « cette vaine obstination à vouloir recycler sans cesse des concepts, des repères, des préjugés qui n’ont plus de pertinence ».
    - Exactement ma position actuelle.
    - Relève l’irruption du monde dans notre monde. « Le dehors est arrivé chez nous ».
    - Et cela on pour la Suisse d’aujourd’hui : « Nulle barricade, nulle douane, nulle gendarmerie ne nous protégera bien longtemps de ce rendez-vous. Que nous le voulions ou non, nous serons pluriels et métis. Il nous reste à en tirer parti, sans démagogie et sans xénophobie ».
    - Mais cette interrogation ressurgit : savoir si nos certitudes égalitaristes, laïques, progressistes, individualistes, raisonnables, critiques, ne sont pas le dernier avatar d’une arrogance judéo-chrétienne réformatée ?
    - Invoque alors le partage réel et réciproque de valeurs à défendre.
    - Introduction : la fortune d’une idée fausse.
    - Exergue de Georges Bernanos, tirée du Crépuscule des vieux : Je me représente assez le Diable sous les traits d’un idéaliste qui baptise de noms évangéliques, à l’usage des nigauds, les forces obscures qui mettront demain l’univers à feu et à sang »
    - Depuis une quinzaine d’année, l’idée du « choc des civilisation », introduite par Samuel Huntington, fait florès.
    - Nouvelle grille de lecture du monde, pour beaucoup, dont les Américains néo-conservateurs.
    - Immédiatement décriée comme faux paradigme, mais tenace.
    - Pourquoi le succès de cette théorie ? En quoi n’est-elle pas pertinente ?
    - Rappelle le départ de la chose : un article dans Foreign affairs, à l’été 1993.
    - Annonçant des conflits d’un type nouveau après celui des blocs Est-Ouest.
    - Huntington dénombre sept « civilisations » différentes : Occidentale, slavo-orthodoxe, musulmane, chinoise, japonaise, hindoue et africaine.
    - L’époque marque cette pensée. Huntington relève que « le sang coule sur toutes les frontières de l’islam ».
    - Explique l’explosion de la Yougoslavie par l’appartenance, soumise artificiellement par le communisme, des trois nations, Serbes orthodoxes, Croates catholiques et Bosniaques musulmans.
    - Les thèses de Huntington sont fondées à divers égards, mais…
    - Rappelle six arguments : la longue maturation des civilisations, plus consistantes que les idéologies ; le rapprochement, et donc l’exacerbation des tensions entre civilisations différentes ; l’effacement du national sous l’effet de la mondialisation économique, favorisant les replis identitaires ou religieux ; la faiblesse de l’Occident encourageant un tropisme de rivalité ; le caractère irréductible et non négociable des rivalités identitaires.
    - Caractère sombre, prophétique, voire apocalyptique de ces thèses.
    - Rappelle celles de Spengler dans Le déclin de l’Occident.
    - Huntington prétend que c’est dans le sentiment de la différence que la violence prend sa source. Différence= violence.
    - D’après JCB, cette corrélation n’est pas pertinente.
    - Les thèses de SH ont subi des attaques violentes.
    - On lui reproche de sous-estimer le rôle persistant de l’Etat-nation.
    - SH a une vision fixiste de sept civilisations (Spengler en comptait huit…) alors que Braudel insistait plutôt sur leur fluidité évolutive.
    - Daryush Shayegan montre le caractère inter-dépendant des civilisations.
    - JCB rappelle que la majorité des conflits du XXe et du XXIe siècle ont lieu à l’intérieur des frontières et nons pas entre « civilisations ».
    - Amartya Sen reproche à Huntington de donner une caution académique à des croyances grossières.
    - Giuseppe Sacco parle d’ »appel aux armes » et de « spot publicitaire ». (p.21)
    - JCB relie les « textes de combat » de Huntington à l’idéologie américaine du « containment » de Truman, et au maccarthysme.
    - Il s’agit d’une défense de l’Occident à tous crins, préludant à la dénonciation de l’« axe du mal », selon l’expression forgée par David Frum.
    - « L’image que laisse entrevoir Huntington est bien celle d’un Occident libéral littéralement assiégé par des « civilisations » plus ou moins barbares.
    - SH insiste sur la « haine de l’Amérique ».
    - Fait significatif : la « civilisation » occidentale est la seule qu’il ne typologise pas…
    - Amartya Sen souligne le fait que l’Occident joue toujours un rôle dans la destruction des droits et des libertés dans les autres pays.
    - Comment la thèse de SH rejaillit au lendemain du 11 septembre.
    - Compare les conséquences des attentats à celles du sac de Rome par les wisigoths, le 24 août 410.
    - Rome au Ve siècle est comparable, par son influence, à New York en 2001.
    - Cite les pages de Saint Augustin, dans La cité de Dieu, sur le viol des Romaines.
    - Rappelle la particularité culturelle des Wisigoths, ralliés à l’arianisme.
    - Les reproches de Ben Laden aux Occidentaux (« Ce sont les Américains qui ont commencé… ») font écho aux admonestations de saint Augustin : Rome a « subi la coutume de la guerre qu’elle avait, durant des siècles, imposée à d’autres peuples ».
    - Revient à la théorie du choc des civilisations, remise en vogue au lendemain des attentats.
    - Pour JCB, « si la violence menace, ce n’est pas parce que les « différences » se renforcent mais, au contraire, parce que la « ressemblance » progresse.
    - Cite La condition politique de Marcel Gauchet (p.33)
    - Se réfère à la « rivalité mimétique » observée par René Goirard.
    - Cite Samir Frangié : « L’Occident envoie à l’Orient arabe des signes contradictoires. Il lui demande de l’imiter, de suivre sa voie et, en même temps, le lui interdit ».
    - Cite explicitement René Girard dans Celui par qui le scandale arrive (2001).
    - « Ce type d’analyse des relations internationales et cette description de la rencontre des cultures, dans sa complexité inaugurale, me paraissent à la fois plus justes et plus féconds que la présentation rudimentaire d’un « choc » des différences ou, pire, la désignation effarée de nouveaux « barbares » qui assiégeraient l’Occident.
    - Souligne les « influences croisées » et autres « contaminations réciproques » qui fondent les nouvelles relations entre nations et civilisations.
    - « Ce mouvement prodigieux permet que naissent des « formes » anthropologiques nouvelles, annonçant une transformation de la modernité par métissage. (p.35)


    Chapitre 2. Quatre siècles d’hégémonie.
    - Pas plus que le choc, la notion de dialogue des cultures n’est pertinente.
    - Les civilisations seraient plutôt moment, séquences de l’Histoire.
    - La séquence occidentale privilégiée courrait sur quatre siècles.
    - Avec une prétention affirmée, et reconnue, à l’universalisme.
    - Un «centre organisateur » indéniable.
    - Mais l’Occident, aussi, comme «libérateur qui opprime », « civilisateur qui massacre », « humaniste qui asservit ».
    - Toutes les civilisations en ont été marquées, y compris la Chine et l’Inde.
    - Comment le « délabrement de l’Occident », selon la formule de Castoriadis, est-il survenu ?
    - « L’Occident a fini par incarner la midernité elle-même ».
    - Liberté, démocratie, science, technique, culture, progrès humain.
    - Cela s’est fait à partir du XVIe.
    - Jusqu’à la Renaissance, d’autres civilisations étaient plus avancées.
    - En Chine, en Inde, dans l’empire byzantin, dans la civilisation arabe.
    - Mais à partir du XVIe, l’Europe décolle, tandis que la Chine et l’islam se figent.
    - L’histoire humaine s’occidentalise.
    - Or ce qui fait la différence n’est ni la technique ni l’économie, ni la géographie : c’est la culture.
    - Qui se fonde sur les bases du Moyen Age européen.
    - Pour David Landes, « l’une des sociétés les plus inventives de l’Histoire ».
    - Où l’héritage de la philosophie critique grecque est prépondérant.
    - Les Chinois ont développé des techniques remarquables, sans en tirer parti – à raison peut-être ?
    - Souligne alors la « fonction fécondante » du judéo-christianisme.
    - Du prophétisme juif au messianisme chrétien, démythification du réel et sortie du religieux archaïque (décrite par René Girard).
    - Le catholicisme participe à l’essor des sciences expérimentales, plus qu’on ne croit.
    - Le protestantisme développe l’individualisme.
    - La confluence des héritages grec et judéo-chrétien transforme le rapport au réel et l’universalise.
    - « Quoi de plus universel que les mathématiques ?
    - Selon Marcel Gauchet : « premier noyau ».
    - Nouvelle légitimité politique, en outre.
    - Rabbin Jonathan Sacks : « L’Europe disposait d’un atout que les Chinois n’avaient pas : l’éthique judéo-chrétienne ».
    - L’hégémonie culturelle de l’Occident ne saurait donc se réduire à une supériorité technologique ou économique de colonisateur.
    - Rappelle l’arrivée des jésuites en Chine au XVIIe.
    - Liang Shming en relève l’apport décisif.
    - Mais souligne aussi la « dérive perverse » qui suivit.
    - Relève la nature prométhéenne de la culture occidentale (p.55).
    - Sa dynamique en mouvement, par opposition au statisme chinois et au nihilisme indien.
    - Mais pour Liang Shuming, ces trois courants ne sont pas étanches les uns aux autres.
    - En appelle à un confucianisme revivifié, et pense que l’Occident pourrait y gagner lui aussi.
    - Rappelle comment la Chine a redécouvert l’Occident au début du XXe, via le Japon de la période Meiji.
    - Rappelle le rôle de la mission Iwakura (1871-1873) où le Japon s’est documenté à fond sur l’Occident.
    - A partir de quoi la réforme de la religion d’Etat s’est faite sur un modèle christiano-monarchique.
    - Rappelle en outre l’influence des penseurs occidentaux (Russell et Dewey, notamment) sur les jeune intellectuels chinois des années 20.
    - Tout cela pour illustrer le métissage des civilisations japonaise et chinoise, contre la vision de Huntington.
    - Passe ensuite au sous-continent indien.
    - Mêmes observations sur l’influence de l’Occident sur l’Inde à travers les siècles.
    - Puis cite l’exemple du Mexique, autant que du Brésil.
    - Cite Octavio Paz et les particularités, les limites aussi, du « génie créole », et les impasses côté politique.
    - Le Mexique inclassable en terme de « civilisation ».
    - Résume enfin la « marque » occidentale.
    - Une influence planétaire, massive, fondatrice.
    - Dont on a cru pouvoir importer tel ou tel aspect (technologique surtout) en faisant l’économie de ce qui la fon de.
    - Illusoire.
    - Jean-Pierre Dupuy : « Loin d’être neutre, la science porte en elle un projet, elle est l’accomplissement d’une métaphysique, d’autant que le positivisme spontané des scientifiques leur fait croire qu’ils se sont affranchis de toute métaphysique ».
    - Cite la synthèse de Pierre Legendre, dans La Balafre.
    - Du romano-christianisme de l’Occident, où les fondements juridiques et éthiques prédominent.
    - Jacques Derrida et la « mondio-latinisation » développe le même genre d’observation sur la « marque » occidentale. (p.73)
    - Ainsi les rejets de l’Occident procéderont-ils de crises nourries par celui-ci…
    - (A suivre)
    Jean-Claude Guillebaud, Le commencement d’un monde, Seuil, 390p. En librairie le 24 août.