Celui qui vendrait sa sœur cadette pour se payer un Runner 125 / Celle qui aime faire son entrée au Théâtre National au bras de l’homme le plus friqué de la capitale / Ceux qui s’investissent complètement dans leur œuvre posthume / Celui qui enferme son fils indiscipliné dans la soute à charbon de la péniche Gundula / Celle qui a autant de romans en projet qu’Amélie Nothomb à ses débuts / Ceux qui passaient pour les maîtres à penser de la jeunesse bulgare vers 1912-1913/ Celui qui boycotte les produits Calvin Klein et mange du chat / Celle qui prétend que toutes les races de chiens savent danser / Ceux qui affectionnent les recoins des grandes brasseries ferroviaires / Celui s’est juré de rédiger un traité de bonheur pour l’homme contemporain / Celle qui estime que sa vie n’est qu’un monologue dans une chambre froide / Ceux qui n’ont plus tellement envie de faire la chose avec la lumière / Celui qui opte pour un reformatage existentiel chez les mormons / Celle qui ne pense pas que son coiffeur Alban soit capable de lire le dernier Le Clézio / Ceux qui fonctionnent à la reconnaissance ostensible au niveau des réus de l’Entreprise / Celui qui jouit de son pouvoir sur les secrétaires du Service de Automobiles / Celle qui a vu la soldate allumer les caporaux / Ceux qui alertent les médias dès qu’ils repèrent une irrégularité dans le fonctionnement des Services de la Voirie / Celui qui n’est plus le même depuis qu’il se fait appeler Graziella / Celle qui va lancer le concept des marionnettes antidrogues avec son compagnon de vie / Ceux qui exigent une label de qualité Q pour les vacances à la ferme, etc.
Peinture: Edvard Munch.
Commentaires
Merci pour cette peinture de Munch, ça nous change du cri.
Ceux qui s'amusent, en remontant le temps, à faire la liste des quarante-trois têtes de liste des "Celui qui, celle qui, ceux qui ", des Carnets de JLK, au 15. 10. 2008 :
Ceux qui sont à l'écoute de l'Autre/ Ceux qui ont un secret/ Ceux qui ne s'aiment pas/ Ceux qui se perdent en conjectures/ Ceux qui se cament au Dragibus/ Ceux qui alimentent la rumeur/ Ceux que la lumière attire/ Ceux qui se ressourcent/ Ceux qui flottent entre deux eaux/ Ceux qui entendent des voix/ Ceux qui commettent le Bien/ Ceux qui n'ont pas dit leur dernier mot/ Ceux que la beauté laisse froids/ Ceux qui songent avant l'aube/ Ceux qui cheminent en silence/ Ceux qui écrivent sur des feuilles d'air/ Ceux qui transitent le long du fleuve/ Ceux qui prennent la tangente/ Ceux que la mort laisse interdits/ Ceux qui meurent d'envie/ Ceux qui se retrouvent au Café de l'Avenir/ Ceux qui ont peur/ Ceux qui diffusent une lumière d'étoiles mortes/ Ceux qui vont et viennent le long de la grève/ Ceux qui s'étonnent encore/ Ceux qui ont de la peine à vivre/ Ceux qui s'éloignent/ Ceux qui attendent leur tour/ Ceux qui surfent sur la vague de froid/ Ceux qui n'en pensent pas moins/ Ceux qui se ressourcent/ Ceux qui voient les yeux fermés/ Ceux dont la vie est un panorama/ Ceux qui ont la baraka/ Ceux qui vont en justice/ Ceux qui prennent le large/ Ceux qui vivent entre-les-mondes/ Ceux qui restent pensifs/ Ceux qui résistent/ Ceux qu'inspire la rumeur de la mer/ Ceux qui titubent dans les rues désertes/ Ceux qui perdent la vue/ Ceux qui ont le regard perdu
Ceux qui imaginent le livre (numérique ou papier) qu'ils tiendraient, si les plus de 1500 "Celui qui, celle qui, ceux qui " s'alignaient sous leurs yeux.
Eh bien voyez-vous, Michèle, je viens d'envoyer une trentaine de ces listes à François Bon, sur sa demande. Je ne sais pas ce que ça va donner, mais c'est en mains sûres... Pour le chiffre 43 que vous avancez: il me semble qu'il y en a plus, mais casées dans plusieurs files, enfin cela me semble déjà fou que vous puissiez vous intéresser à cette drôle de manie qui m'a pris...
C'est à Publie.net que je pensais et je suis ravie d'apprendre qu'on pourra bientôt télécharger ces listes incroyables.
Si j'avais mieux cherché et plus longtemps, sans doute eussé-je dépassé les 43. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot.
Merci de cet immense travail, qui nous intéresse et nous passionne.
Mais mais mais, Michèle (c'est ma mère-grand qui disait mais mais mais) ce n'est pas un travail, je ne suis pas quelqu'un qui travaille vraiment, sauf pour ajouter un peu d'épinard au beurre de la maison, et ça c'est dans les journaux des grands qui ne sont pas encore tous gratuits - je ne fais que jouer, et pas dans le sens du Casino dont je vois scintiller les lustres, de l'autre côté du lac, ce matin à 5 plombes où les vrais travailleurs vont au turbin...