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Le grain de Millet

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Deux livres nouveaux, entre aigreur et saveur.

Romancier reconnu mais posant à l’incompris, styliste impeccable jusqu’à l’affectation, essayiste ombrageux aux prises de position de plus en radicales dans leur catastrophisme, éditeur enfin qui accompagna (notamment) Jonathan Littell et ses Bienveillantes, Richard Millet vient de publier deux ouvrages illustrant à la fois ses hautes qualités d’écrivain et sa discutable dérive dans un négativisme teigneux dont lui seul, estime-t-il, ressort blanc comme le chevalier de l’immaculée lessive.

S’il y a du bon à prendre dans les observations de son Désenchantement de la littérature, à propos de la dégradation de la langue en général, sous l’effet du « langage mortifère de la communication », et du déclin de la littérature actuelle en particulier, force est de s’inscrire en faux contre son manque total de nuances (cela même qui fait le sel de toute littérature vivante) et de générosité.

Egaré dans ses vaticinations idéologiques de pseudo-prophète, Richard Millet nous revient en beauté avec L’Orient désert, récit de voyage spirituel non moins qu’érotique d’un homme blessé, aux sources chrétiennes du Liban meurtri de son enfance, et jusqu’en Cilicie où le poigne la nostalgie de son baptême «dans une petite église de granit à clocher-mur, au plus haut d’un village de Corrèze », pays de ses romans, et qui écrit enfin: « On ne peut que se taire, dans une manière d’innocence »…   

 

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Richard Millet. Désenchantement de la littérature. Gallimard, 66p. L’Orient désert. Mercure de France, 223p.          

 

Commentaires

  • j'ai eu l'occasion de lire récemment "l'art du bref " paru chez Gallimard et je crois que ce style "impeccable jusqu'à l'affectation" requiert plus une lecture orale qu'un regard muet.

    Millet redonne vie à des paroles et confidences entendues dans son enfance, et il les reconstitue dans leurs différentes strates : l'enfant entend les paroles de la "paysanne" se souvenant de l'allure et des propos du photographe boiteux.

  • Tout à fait d'accord. D'ailleurs je ne pensais pas du tout à ce livre en évoquant ce trait d'affectation qui m'agace parfois chez lui, ni non plus à ses dernières Dévorations...

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