Lecture itégrale d'Artefact. Notes.
19. Le monde en blanc et blanc
- Il se retrouve chez lui (croit-il).
- Dans le Vaisseau-Mère (croit-il).
- Où tout est blanc.
- Mais pourquoi l’agent de réception lui parle-t-il en langage terrien ?
- That’s the very question.
- Pourquoi l’appelle-t-il Docteur ?
- Pourquoi tous ces hommes en blanc ?
- On lui apprend qu’il s’appelle James Curtis Williamson
- Et depuis toujours.
- On lui présente ses poursuivants.
- Dont un détective.
- Le Dr Bloomber, neuropsychiatre, s’occupe de lui.
- Lui apprend qu’il est l’un des physico-chimistes les plus éminents de la Côte Est.
- Qu’il a eu un accident de la circulation, en 1997.
- Où il a perdu sa femme et sa fille.
- Bloomberg vient le trouver chaque jour.
- On lui parle d’un certain objet qu’il a laissé dans sa fuite, après son « kidnapping ».
- On lui reproche des « crimes fédéraux », comme usages de faux, etc.
- On lui montre des photos de son labo, aux murs couvertes de formules.
- On le soupçonne d’expériences illégales sur Lucy.
- 20 Epilogue : Ground Zero
- En fait il se trouve dans une clinique de Newark.
- No loin du Ground Zero.
- Où il a l’autorisation de se rendre.
- Tout y a été nettoyé, comme si le WTC n’avait jamais existé.
- Il est conscient du gouffre qui le sépare d’EUX.
- EUX qui ne savent rien.
- ILS ne pourront jamais rattraper Lucy.
- Il y a 3 ans qu’il est là.
- Il reprend son autobiographie…
-
- Deuxième Partie : Artefact
- Premier jour : l’éveil
- Exergue de Boby Dylan : « Don’t think twice, it’s allright ».
- Quelqu’un se réveille sans savoir où, quand on est, ni qui il est.
- Son passé est « une totale absence ».
- Il se trouve sans rien, dans une maison de style toscan
- Se demande ce qu’il fait là et où il va.
- Aucun repère.
- Sauf la mer, un port, une ville.
- La maison.
- Il a le sentiment d’être manipulé.
- Là pour une expérience.
- Il découvre un objet : une valise.
- Et dans la valise : une machine à écrire Remington.
- Avec une rame de papier.
- Et sur la page de titre : Artefact.
- Deuxième jour : la machine et son double
- L’écriture de MGD est devenue claire et limpide, lumineuse, poétique et sereine.
- Durant la nuit un événement s’est produit.
- Des pages ont été écrites.
- Se demande s’il l’a fait en état de somnambulisme.
- Ce qui a été écrit tient en une demi-douzaine de pages.
- Sa journée est écrite.
- Réfléchit à la nature de l’écriture.
- Puis il découvre la ville.
- Une station balnéaire, en Italie, le 13 juin 2000.
- Jour de la naissance de MGD me semble-t-il.
- Troisième jour : la Plage.
- Viareggio.
- Avec des bagni et une Passeggiata.
- Un lieu de l’apothéose du faux.
- S’arrête au bagno Oceano.
- Très belle évocation, très picturale, entre land art et body art.
- Evoque les deux temps de l’écriture, de l’absorption à la résorption.
- L’écriture le fait exister.
- Retour à la case réel.
- Il devient un existant, bientôt un individu.
- Quatrième jour : l’infini au cube
- Décline les modalités de son je.
- Le je du jour, le je de la nuit, le je de la Plage, le je de la Chambre.
- Il commence à redevenir lui-même.
- Son futur se construit à travers cette présence de l’écriture et de la machine à écrire.
- Un espèce de saisie phénoménologique de la présence et de la genèse de la création de soi et du texte.
- « J’écris dans un monde qui semble plus réel que celui dans lequel je vis en toute conscience ».
- Se sent dédoublé.
- Perçoit l’Autre en lui.
- Le monde fait son entrée dans son univers alors qu’il entre dans le bagno du monde.
- Une relation nouvelle. Etrange.
- Le sujet se pointe, le sujet à venir.
- Cinquième jour : La Nuit Blanche.
- Expérimente le principe d’incertitude appliqué à son existence.
- Découvre un hangar rempli de masques.
- Se rappelle que masque se dit persona.
- A la Nuit Banche succède le Journoir.
- Sixième jour : le Journoir.
- Continue à s’interroger sur la nature du réel.
- Qu’est-ce qui est réel ?
- S’interroge sur sa relation avec la machine et sur la fonction de celle-ci.
- Une sorte de prolongation organique de son corps.
- Il va se rejoindre pourtant en écrivant : c’est bien moi.
- La machine est comme le corps de son âme ou l’interface de son être.
- Evoque le temps dédoublé de l’écriture. A la fois dédoublé et décentré.
- Je suis celui qui suit ce qui suis-je, ou quelque chose comme ça.
- Septième jour : Infinity Unlimited
- Il dit avoir été un homme séparé de lui-même, un alien.
- Constate qu’il y a un infini en chacun de nous. »Votre cerveau est le secret de votre cerveau votre cerveau est le mystère du cerveau d’Après.
- Comme un Big Bang de symphonie virtuelle.
- Qui reste à l’état de dénombrement et de dénomination du réel.
- A la fois abstraite, l’opération, et tout à fait intelligible pourtant.
- Huitième jour : l’invention de l’éctiture.
- Il se réveille dans la chambre de la maison.
- La machine absorbe tout.
- Tout s’inscrit.
- Il devient lecteur/écrivain total.
- L’écriture, miroir de l’être, est reflet de l’inconnaissable.
- Dit avoir procédé à une dévolution.
- Un espèce de représentation abstraite/concrète de la théologie.
- Millième jour : Homo Sapiens Sapiens
- Il dit avoir marché des siècles dans le désert.
- « J’ai rompu le piège du monde-simulacre ».
- « L’écriture est en train de s’incarner en moi et désormais la présence est réelle, elle est partout, elle est le réel ».
- Et le texte lui-même l’exprime par son ressassement.
- « C’est le moment où je vais parler. Ce sera le moment où, enfin, je pourrai rencontrer l’autre qui est en moi ».
- « Cette zone noire c’est la bouche du monde ».
- « Ce qui est connu, ce qui est véritablement connaissable est caché ».
- Très Blanchot tout ça.
- Le Jour Dernier : que la Lumière soit.
- La langage prend forme. Le langage prend sa forme.
- « Et c’est ce langage qui m’informe, c’est ce langage qui me reforme à l’image de la vérité.
- Il dit être l’expérience.
- Il vit la naissance du verbe.
- Décrit un phénomène relevant à la fois de la physique et de la métaphysique.
- « Je m’éveille dans la Chambre, il fit un temps magnifique. »
- Tout cela s’est peut-être passé en un quart de seconde ou en dix siècles
- Il se reconnaît comme artefact.
- Il est le « je » qui s’efface pour faire jaillir le Verbe.
- Suivent des considérations plus précisément théologiques, sur le caractère trinitaire du cerveau (hum) et la présence d’un authentique secret dans le « trou noir » du code génétique.
- « Son intuition première n’est pas que Dieu est inconnaissable mais qu’il est absolument illimité ».
- Introduit la théologie négative selon de Grégoire de Nysse.
- Affirme son expérience unique en tant qu’expérience de la personne.
- « Es-tu une personne ? » (p.314)
- C’est là comme une méditation poétique sur la genèse du sujet et de l’écriture. Il y manque un peu de chair et d’objets à mon goût, mais c’est néanmoins une sorte de repérage physique et métaphysique lumineux des conditions d’émergence du Sujet, Récit et de la Fiction. (A suivre)
Ci-dessus: machine à écrire de Patricia Highsmith. Sur laquelle a été écrite la phrase: "Seul ce qui est imaginaire est réel".