UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Miroirs du temps

medium_Leman7.6.JPG
Trois poèmes inédits de Georges Haldas


MIROIR DU TEMPS

Dur moment dans la voie
quand les jours s'obscurcissent
quand le chemin se creuse
pareil à une tombe
Où sont les jours heureux
le murmure des voix
dans le jardin discret
Les visages de ceux
qu'on aimait voir à table
Où sont les jours heureux
où on l'était soi-même
sans même le savoir
Dur moment dans la voie
quand le miroir se brise
laissant au fond de nous
mille morceaux épars
que garde la mémoire
Mais sans aucune chance
pour nous de se revoir


LE PAS DE TOUS

N'insistez pas je vais
où mes pas me conduisent
N'insistez pas je suis
le fleuron du matin
Je poursuis mon chemin
Que le soleil se lève
ou que tombe la nuit
je ne m'arrête pas
Je suis l'enfant fidèle
qui n'a qu'un seul chemin
Ne me demandez pas
où je vais d'où je viens
Je ne peux rien vous dire
si ce n'est que le but
comme une ombre me suit
Il était au départ
et il est à la fin
Je poursuis mon chemin
Et un beau jour chacun
reconnaîtra le sien


PRIERE

A l' heure du déclin
et quand les eaux se perdent
ou alors se retrouvent
dans le même océan
donnez-moi le courage
et la fidélité
pour suivre jusqu'au bout la voie
qui fut la mienne
Que je n'ai pas choisie
mais seulement suivie
Que je sois accueilli
si accueil il y a
comme des millions d'êtres
travaillés par le doute
et leur propre souffrance
Tel est mon vœu unique
et ma seule prière
Etre accueilli aussi
autrement dit mon Dieu
en homme à part entière

G.H.

Commentaires

  • Quelle chance vous avez eu d'être l'ami d'un tel homme...
    Que ses poèmes sont forts et quel guide il a du être!

  • Vous avez raison. A vrai dire, nous étions en froid depuis dix ans, mais j'ai eu envie de lui rendre hommage après être revenu à ses derniers livres, les autres ne m'ayant jamais quitté. A-t-il été un guide ? Il s'en défendrait. Plutôt un exemple vivant d'engagement dans l'écriture, au plus près de la vie: j'entends de la vraie vie. Vous lirez les autres témoignages que j'ai recueillis... Bonsoir au cheval bleu.

  • Bonjour JLK! Good morning Lausanne!

    J'ai acquis "Mémoire et résurrection" récemment, pour une misère, sur les étals de Gibert. Je ne l'ai point encore ouvert (et combien d'autres encore dans ce cas, c'est effrayant!), le connoissez-vous ce titre? Il porte plus particulièrement sur les Evangiles, une sorte de libre méditation...
    J'ai pensé à vus l'autre matin, alors qu'en train je passais au large de la ville où Dominique de Roux écrivit l'Harmonica-Zug, dans la demeure familiale de sa femme à Epône.
    Bien à vous cher JL!

  • Salut les Yvelines ! Mais vous ne me dites pas si vous vous êtes lancé dans la lecture de la correspondance de Dominique de Roux. Formidable fraîcheur de style, inventif à chaque phrase de surcroît. Quant à Haldas aussi, lisez-le donc. Bien sûr que je connais Mémoire et résurrection. Mais on entre mieux dans l'oeuvre par les carnets de L'Etat de poésie (Paysan du ciel en est le dernier titre) ou par les chroniques, Boulevard des philosophes ou Chronique de la rue Saint-Ours. Ah pauvre France qui ignore Haldas...

  • Hé non cher JL, je ne sais même pas à quoi ressemble la couverture de la Correspondance de De Roux! Mais j'avais été alléché par votre note et je veux bien vous croire sur parole à propos de l'inventivité extrême que vous évoquez, cela se rencontre dans tout ce que j'ai pu lire de lui. J'ai une question d'ailleurs à propos d'"Immédiatement", plus particulièrement à propos de sa dédicace au grand poète libanais d'expression francophone Salah Stétié. Savez-vous quels étaient les liens particuliers qui l'unissaient à De Roux?
    Je me demande si ce ne serait pas les... Yvelines justement!!! Car Stétié a habité longtemps à Tremblay-sur-Mauldre, du moins c'est que j'ai cru comprendre... Enfin c'est de l'anecdotique!

    Pour Haldas, pensez-vous que ce soit foutu pour lui en France?

    Bonne nuitée Ji-lo.

  • Au moins deux franchouillards d'ile de France le connaissent maintenant grâce à vous...

  • Mais non, voyons, rien n'est jamais foutu. Vous n'êtes pas les deux seuls Français à savoir qui est Haldas, il a son petit réseau de fidèles de longue date, en France autant qu'en Suisse, mais ce qui frappe est l'incuriosité du milieu littéraire parisien, tant pour Haldas que pour Chappaz, poète et prosateur étincelant, et tant et tant d'autres. Enfin je doute que la prochaine Convention de Saint-Malo sur la littérature-monde, y changera grand-chose, mais on verra: on ne vas pas freiner à la montée, n'est-ce pas ?

  • Et de 3 IDF dans le sac : )))

  • C'est comme ça que le jeune homme aux long cheveux qui marchait sur l'eau a commencé avec ses apostoles. Ensuite de quoi ça a fait tache d'huile....

  • Si seulement c'était aussi simple pour les bipèdes que pour les animaux cher Fellow!
    Mais il a fallu Judas et Pilate pour faire le coup de com!
    Les humains ne comprennent que dans le désespoir... et ont la mémoire courte! Quelle perte d'énergie!
    Chien, chat, chevaux ressentent et aiment sans lutter et vouloir maitriser l' émotion...
    Mais nos humains nous ont heureusement pour les guider un peu et leur réapprendre l'Amour.

  • Des mots qui marchent sur l'eau ... Des rimes qui se multiplient pour nourrir tout un chacun ... Ah je vais peut-être finir par croire qu'il y a un dieu ? Certes non mais qui donne à autrui son humble contribution s'élève et voilà ce qui donne tout son sens, ses sens aux vies, à l'écrit et ainsi soit le verbe.

Les commentaires sont fermés.