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L'envol de Vitus


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PRIX DU CINEMA SUISSE. Reconnaissance à Fredi M. Murer, Prix de la meilleure fiction 2006 aux Journées de Soleure.

Jean-Luc Godard prétend, dans l’un de ses films, que les plus belles femmes se trouvent sur le bord du lac Léman, et c’est l’évidence, mais celles qui fleurissaient hier à la cérémonie de remise des prix du cinéma suisse n’avaient rien à leur envier. L’idée de Nicolas Bideau de se la jouer Croisette, avec tenue de soirée exigée (code heureusement enfreint par moult artistes sauvages), limousines (de grosses Opel…) et tapis rouge, pouvait faire craindre le bluff et la mascarade. Mais rien de cela : les Suisses ont probablement trop de bonhomie pour ça. N’empêche que les toilettes et l’apéro initial réunissant tous le gotha du cinéma suisse, de la culture et de la politique, ont donné un premier éclat à une cérémonie qui, les dernières années, tournait à la ringardise télévisuelle. Si la télé n’était pas au rendez-vous du direct, la cérémonie proprement dite n’a été que plus débridée, avec trois musiciens style rock des sixties, et un Gilles Tschudi bilingue et drôle, jouant successivement les rôles de prédicateur parodique de la Bonne Cause cinématographique, de bateleur et de technicien en mal de reconnaissance, combien justifiée...
Sous cet emballage relooké, le meilleur de la création cinématographique 2006 n’a pas été négligé, et la première preuve en est le Prix du meilleur prix de fiction 2006 attribué à Vitus de Fredi M. Murer, grand film « populaire de qualité », selon les critères un peu démagos de l'Office fédéral de la culture, snobé jusque-là par Nicolas Bideau,  recalé aux Oscars mais déjà fêté par le public. Avec la même pertinence, le jury a attribué son prix spécial à Nachbeben de Stina Werenfels, distinguant le travail d’ensemble de ce superbe film « de chambre » encore à découvrir en Suisse française, comme Vitus d’ailleurs.
Les Romands n’ont pas été oubliés par le jury, puisque Bideau père, magnifique ronchon de Mon frère se marie, de Jean-Stéphane Bron, a décroché le prix du premier rôle, alors que Natacha Koutchoumov, si attachante dans les deux films de Lionel Baier, Garçon stupide et Comme des voleurs, a été récompensée pour son second rôle dans Pas de panique de Denis Rabaglia.
Nouveauté de cette édition : le prix du meilleur scénario. Là encore, le jury a vu juste en distinguant Barbara Albert, la scénariste de Das Fräulein d’Andrea Staka. Bref, la fête fut belle, qui demande à continuer dans les salles. Allez et voyez !

Cet article a paru dans l'édition de 24Heures du 25 janvier 2007.

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