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Les Bienveillantes au dévaloir


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Peter Schöttler attaque Jonathan Littell dans Le Monde

Après le dénigrement oblique de Claude Lanzmann, un chercheur allemand remet ça avec plus d’arguments et plus d’injustice.
Tom Ripley au pays de la Shoah : tel est le titre à sensation sous lequel a paru, dans Le Monde, une attaque en règle des Bienveillantes, dont la conclusion ramène le roman au niveau des productions hollywoodiennes…
Sous la plume de Peter Schöttler, historien allemand directeur de recherche au CNRS et professeur associé à l’Université libre de Berlin, cette nouvelle attaque portée aux Bienveillantes est, il faut le relever en premier lieu, plus sérieuse et, à certains égards, mieux fondée que celle de Claude Lanzmann.
Dans les grandes lignes, Peter Schöttler reproche au protagoniste des Bienveillantes d’être peu crédible, parce qu’insuffisamment étoffé du point de vue de son passé allemand, alors que l’auteur focaliserait par trop son attention sur sa perversité ; Max Aue est à la fois trop franco-centré au goût de l’historien allemand, et l’auteur, insuffisamment instruit en matière de langue et de culture allemandes, ne parvient pas non plus à restituer le milieu des officiers et des soldats allemands que fréquente Aue, leur mentalité réelle pas plus que leur parler. En bref, Schöttler reproche à Max Aue de n’être pas assez allemand et trop « marqué » par ses mœurs homosexuelles, et à Littell de ne pas faire un roman réaliste.
Comme il veut faire court (aussi vite qu’il semble avoir lu le livre), Schöttler conclut à la hache, prétendant qu’on ne sait rien du passé idéologique, social et politique de Max Aue en Allemagne, ce qui est faux, qu’il ne fait que patauger dans la merde et le sang alors que l’auteur n’en finit pas de s’attarder à ses penchants incestueux ou homophiles, qui ne nourrissent en réalité que quelques épisodes dans la trajectoire du personnage; enfin que ledit personnage ne s’exprime guère mieux qu’un héros de roman de gare, ce qui relève purement et simplement de la malhonnêteté intellectuelle si l’on reprend l’ensemble des dialogues échangés par Max Aue et ses innombrables interlocuteurs. Conclusion : Les Bienveillantes ressortit à la littérature de bas étage. Et la trouvaille de Schöttler annoncée par le titre devrait achever d’envoyer cette saleté au dévaloir : Monsieur le pion compare en effet Max Aue à Tom Ripley, le héros effectivement pervers et tueur de Patricia Highsmith, type de l’homme humilié, esthète et psychopathe, qui incarne un raté glauque dans une série de romans fort intéressants au demeurant mais sans le moindre rapport avec Les Bienveillantes.
L’impression qui domine finalement, s’agissant de l’attaque de Peter Schöttler autant que de celle de Claude Lanzmann, c’est que les gardiens du temple cherchent noise au jeune Américain. Pensez donc : un Américain se mêler de la Shoah… Or s’il y a du vrai dans les critiques de Schöttler par rapport au manque de « réalisme » du roman, tel qu’aurait pu le rendre un Günter Grass ou quelque autre écrivain de pure souche germanique, ce qu’on peut répondre est que Jonathan Littell se défend justement d’avoir écrit un roman réaliste (on pourrait ainsi dauber sur le caractère presque actuel de certains éléments de dialogue) et que l’ouvrage n’est pas plus un grand poème épique qu’un document humain ou une étude exhaustive éclipsant les témoignages directs (de Robert Antelme et tant d’autres) ou les études référentielles (d’un Hilberg, notammnent), mais qu’il est ce qu’il est et que c’est déjà saisissant et souvent bouleversant.

En ce qui me concerne, alors que la littérature contemporaine se vautre si souvent dans l’insignifiance, je suis saisi, impressionné et même bouleversé par le fait qu’un jeune homme ait pris sur lui, dans une visée qui n’a rien d’opportuniste ou de sensationnel, de plonger dans ces ténèbres de l’âme humaine et d’en tirer ce livre. Chef-d’œuvre littéraire ? Je ne le crois pas. Premier monument littéraire du XXIe siècle. Je ne le crois pas non plus, notamment en me rappelant les derniers romans d’un Orhan Pamuk nobélisé ces jours. A ce propos, qu’on relise les cinquante premières pages de Mon nom est Rouge ou de Neige et l’on verra, par rapport aux Bienveillantes, ce qu’est un grand poète du roman. Nul doute que Jonathan Littell n’a pas cette trempe, mais c’est un autre débat, tout littéraire.
Or ramener Les Bienveillantes à ce qu’on estime de la littérature de gare (ce que les romans de Patricia Highsmith ne sont d'ailleurs que pour Schöttler le pion) ou aux stéréotypes hollywoodiens me semble d’une injustice crasse, sans doute accentuée par le succès du livre. Celui-ci est taxé finalement, par l’académique Schöttler, de pornographie (laquelle devrait « à la fois empêcher et propulser sa diffusion scolaire », relève-t-il avec quelle élégance), mais les lecteurs jugeront par eux-mêmes de ce que signifie en réalité, dans le roman, le nihilisme et la fondamentale incapacité d’aimer du protagoniste, lequel n’est aucunement « acclimaté » ou « excusé » par l’auteur. Max Aue, figure du Mal, s’acclimate certes à lui-même faute de se suicider, mais il ne saurait s’excuser puisqu’il dit une abjection qui lui est consubstantielle – paradoxe évident du projet de Jonathan Littell qui sait, par son expérience vécue ailleurs que dans le cabinet du Dr Schöttler, que les bourreaux se taisent...

Commentaires

  • Là je suis d'accord avec vous. Ces arguments ne font pas mouche. Je n'ai pas lu l'article hélas (monde des livres de vendredi ?), mais ce que vous en dites me parait à côté de la plaque. Toutefois cessons de parler de malveillance et de dénigrement quand il ne s'agit au plus que d'une critique et au mieux que d'alimenter le débat sur un livre qui très naturelement en créée.

    T.

  • Petite correction : ce n'est pas ce que vous en dites (du livre) qui me parait à côté de la plaque, mais ce qu'en dit l'auteur de l'article.

  • Bonjour,
    je suis tout à fait d'accord avec vous dans l'ensemble. J'ai moi-même un blog où je fais une chronqiue sur ce magnifique roman écrit, ne l'oublions pas, par un juif ! Certes, l'auteur ne vise pas le réalisme en ce qui concerne certaines scènes mais il parvient avec brio à se mettre dans la peau d'un homme barbare et à nous faire pénétrer dans son univers psychique, intellectuel.
    Au plaisir de vous relire

  • J'avais compris, Elias, et je vous renvoie au Monde de vendredi. Comme l'article m'a été envoyé par un confrère, je ne sais dans quelle partie du journal il a paru. Vous me recommandiez l'autre jour de lire Les Bienveillantes "autrement", et je n'ai pas bien compris; mais mon bémol à propos de l'amplitude "poétique" du livre, comparé à celle d'un Orhan Pamuk, va peut-être dans le sens de votre réticence. Reste que je suis en désaccord avec vous sur le soupçon de révisionnisme...

  • Merci pour votre message, Anne-Sophie. Je viens de découvrir votre blog avec intérêt.

  • Lu avec intérêt vos commentaires. Il me semble que ce roman ne mérite pas tant d'honneur. Cette obsession monomaniaque à l'égard du nazisme dont fait preuve une grande part de la littérature est inquiétante. Plus inquiétant encore le fait qu'unjeune auteur de vingt ans reprenne les obsessions du passé. Houellebecq, me semble-t-il, a rendu plus service en dénonçant les maux de l'époque plus que ceux d'un passé fini. C'est pour cela qu'il déplait aux critiques et plait au peuple. Ce qui est le contraire de Littel. Qu'en pensez-vpus ?

  • Bonjour, je sis passé là par hasard. je me suis contenté de voir vos peintures. j'ai aimé l'autoportrait. Quelques aquarelles.

  • Merci pour ce mot au passage. J'ai visité à mon tour votre atelier. Me donne une foutue envie de ne faire que ça. S'il n'y avait pas ces tas de mots à charrier d'un coin à l'autre du chantier. Drôle de vie que la nôtre. E la nave va...

  • Bonjour!
    Et bien heureusement que pour nous, lecteurs, il y a les mots..:):)
    Max Aue et Tom Ripley.....pas si mal vu que cela, cette comparaison. Ripley est loin d'être un personnage simple. Et l'on retrouve chez les deux cet espèce de décalage, qui peut passer pour de l'indifférence, mais qui est plutôt de l'ordre de la provocation, qui est le fait parfois de personnages ayant beaucoup souffert et ne voulant pas l'admettre.
    En fait, le problème est qu'il y a deux aspects dans ce livre, et qu'il ne faut jamais le négliger. D'une part le contexte, et il est tellement immense, que cela nous paralyse, et que l'on a tendance à ne voir que lui. Et le côté fictionnel, qui ne consiste que dans le personnage , sa famille et son histoire personnelle.
    Le début de ce livre, la Toccata, la claque que l'on prend dans la figure, le "qu'auriez vous fait à ma place", etc, c'est le personnage de fiction qui le prononce...et je crois qu'une fois la lecture terminée, il faut savoir revenir en arrière, relire ce chapitre, et ne pas prendre pour argent comptant ce qu'il nous dit...ou plutôt savoir tout lire ( page 30: "dire que s'il n'y avait pas eu la guerre, j'en serais quand même venu à ces extrémités, c'est impossible. Ce serait peut être arrivé, mais peut être non, peut être aurais je trouvé une autre solution." )
    Peut être...une autre solution....une autre solution pour quoi faire?
    C'est un psychopathe, Aue, Un vrai. Comme Ripley....
    Et comme tout psychopathe, il est malin, il veut nous entrainer avec lui. Tous, dans le même contexte, aurions fait la même chose.....Hum....Complices, sans doute, acteurs?Je ne crois pas...

    .D'ailleurs, il le dit lui même à un moment du livre, il aurait pu facilement être ailleurs . Mais 'il cherche quelque chose, sauf qu'il ne sait pas quoi, et qu'il ne le saura jamais ( page 127: "Moi aussi, j'aurais pu demander à partir....Pourquoi donc ne le faisais je pas? Sans doute n'avais je pas encore compris ce que je voulais comprendre. Le comprendrais-je jamais? Rien n'était moins sûr. Une phrase de Chesterton me trottait par la tête: " Je n'ai jamais dit que l'on avait toujours tort d'entrer au pays des fées. J'ai seulement dit que c'était toujours dangereux. " C'était donc cela, la guerre, un pays des fées perverti, le terrain de jeu d'un enfant dément qui casse ses jouets en hurlant de rire, qui jette gaiement la vaisselle par la fenêtre?"

    Son idéologie,on la connait, c'est celle du moment et d'un contexte historique particulier qui permet d'ailleurs l'éclosion de sa psychose dans toute sa puissance. Sans barrières, ou très peu ( les personnages des deux policiers qui le poursuivent...) Tous les nazis n'ont pas -en plus-tué leur mère , tous les nazis n'ont pas eu un amour incestueux et fusionnel avec leur soeur jumelle....
    Littell ne fait pas parler un des bourreaux nazis , il fait parler Max Aue, le personnage qu'il a créé. C'est à dire une personnalité très complexe ,",border line ", qui évolue dans un cadre dément et poussé aux limites les plus extrèmes.....

    J'ai enchainé avec "Le temps où nous chantions", Richard Powers, pensant me laver la tête dans un bain de musique. Voui......il n'y a pas que de la musique... Très beau livre, en tout cas.

  • Merci, Marie, pour ces réflexions si justes. A condition de prendre Ripley dans sa complexité d'homme du ressentiment, il est vrai qu'il y a entre lui et Max Aue des parentés, et dans le trouble, jusque dans le trouble sexuel, et l'espèce d'irréalité dans laquelle les deux flottent. Mais je me demande si Schöttler voit cela ? Il me semble que la comparaison lui vient plutôt pour rabaisser Littell et le caser dans la sous-littérature, comme si Aue et Ripley n'étaient que des tarés indignes d'attention. Bref, c'est vrai qu'on a besoin de se laver la tête après cela. Je suis en train de le faire en lisant le nouveau livre de Claudio Magris, un roman intitulé A l'aveugle, et en écoutant la mort de Didon de Purcell. Le bonjour à Tahiti, Marie...

  • qu'ont ils donc tous (Kontildonctous aurait dit queneau)
    après lanzman : la shoah c'est moi
    après sottler : les nazis c'est moi
    on a aussi
    calmann-levy : l'extermination des juifs c'est moi (c'est dans le point de cette semaine 19/10/06, p. 167)

    mais ils nous fatiguent ces empécheurs de lire en rond, comme si les faits étaient leurs propriétés.
    et dans le cas des Bienveillantes, ce ne sont même pas des faits, mais un roman (c'est marqué sur la couverture, en noir, pour ceux qui ne savent pas lire).

    lecteurs soi disant "horrifiés, mais fascinés" telle en est la conclusion. Faut il en conclure que Calmann-Lévy se prenne pour le JT du soir ?
    je pense (et j'espère) que les lecteurs savent parfaitement faire la différence. L'analyse de Marie à propos du premier chapitre est excellente à ce niveau. Et en effet, je suis revenu sur cette introduction et sur la première phrase "frères humains....) parce que effectivement cela peut arriver (y compris de la part des Lanzman, Schottler et autres (je ne leur souhaite pas, et ne le souhaite pas pour moi). Pensez a ce qui est arrivé au Kosovo, au Rwanda ou meme en AFN (comme on disait à l'époque).
    que ce livre ouvre à polémique, pourquoi pas.
    mais que diable, lisez aussi le reste.... (il y avait pourtant de quoi à cette rentrée)

  • j'ai plutot ressenti à la lecture une apologie en filigranne du nazisme et de son racisme traité par la solution finale.
    le succès de librairie m'inquiète ne serait il pas révélateur de fantasmes latents

  • Bonjour ,

    j'ai jeté quelques notes après avoir lu le livre de Jonathan Littell - Les Bienveillantes -Gallimard - 894 pages

    Personnages

    L'écriture ( qui en fera l' approche structurale ? )
    Un clin d'oeil à Albert Cohen ( l'objet livre qui ressemble à celui de "Belle du Seigneur" , et allusion à "O vous Frères humains" ).
    La Mort , la Chance , la Musique , la culture , la linguistique, la politique.
    Diplomatie , bureaucratie , géographie ( des lieux , des villes , des rivières , des massifs de montagne ) , Histoire collective et individuelle.
    La Culture , la Nature.
    Les juifs européens , la Shoah ( singularité de cette extermination , impossibilité d'apporter des réponses ). Cela n'aurait jamais avoir eu lieu et ça a eu lieu
    ( Hannah Arhendt )
    L'Autre.
    L'Allemand ( ça occupe ) et ses euphémismes nazis :l'action , la grande action , la solution finale

    • Les morts
    • Dr Max Aue , le narrateur

    Pulsions : voir , écouter , sentir , manger , boire , baiser , jouir , tuer , survivre ,
    Sexualité : inceste , bisexualité, homosexualité , masturbation.
    La personnalité anale : ordre , rangement , classification , l'économie , la merde, le trou de balle, les trous de balles, le Déchet..
    La transgression .
    L'oubli , le refoulement. Le Rêve et la Réalité . Le Réel ( ce qu'on ne peut imaginer, ni symboliser ) .


    • Una von Uxkull, sa soeur jumelle
    • Thomas Hauser , le camarade , l'ami , le mentor etc...
    • Piontek le chauffeur
    • Hélène , l'amie amoureuse
    • Mr Moreau , le beau père
    • Clemens et Weser ( Dupond et Dupont )
    • Dr / Herr Mandelbrot
    • Herr Leland

    Les Allemands , les nazis , l'Armée, les civils, les Polonais , les Hongrois, les Russes , les SS français etc...
    Les personnages historiques ( cf procés de Nuremberg, les écrivains de " l' antisémitisme de plume" ) L' Extrême droite française antisémite : Celine , Bardèche , Blond, Brasillach , Rebatet , Cousteau ( le frère du commandant ) .

    Chapitres

    Toccata, Allemandes I et II , Courante, Sarabande, Menuet ( en rondeaux ) , Air, Gigue

    Deux livres de références historiques :

    • Vassili Grossman et Ilya Ehrenburg - Le livre noir ( sur l'extermination des juifs en URSS et en Pologne 1941-1945 ) - Livre de poche Histoire n° 468 et 469.
    • Raul Hilberg- La Destruction des juifs d'Europe

    Un film : Shoah de Claude Lanzmann

  • Homo Homini Lupus
    Excellent ! C’est bien un Roman,encore faut-il le lire jusqu’au bout !!!
    Effectivement, Litell a certainement lu le livre noir,peut être aussi d’Antony Beevor
    « Stalingrad » et « la chute de Berlin », »Vaincre ou mourir à Stalingrad »de William Craig.,
    de Werner Beumelburg « La guerre de 14-18 racontée par un allemand »,de Benoist Méchin
    « Histoire de l’armée Allemande 1918-1945 »….de Dan Simmons « l’échiquier du mal » (de la SF avec un rapport bizarre avec ce roman) et c…
    Il y a des analogies entre Aue et Hitler…
    Una me fait penser à cette nièce ou cousine d’ Hitler dont il était amoureux et qui va se suicider ou bien être assassinée .
    Hélène c’est manifestement Eva Braun .
    Pour mettre un peu de piment…heureusement, Littel est juif,jeune (39 ans) et n’a participé évidemment en rien à la sombre boucherie qu’il nous narre avec tant de brio .Je pense au Général Aussaresse, résistant ,traîné dans la boue par des critiques qui n’avaient peut-être pas lu son livre et enfin condamné pour apologies de crimes de guerre …..
    @+Dom

  • Je viens de revoir les Damnés de Visconti auquel on a fait allusion à propos de Littell. Rien à voir. Vous avez raison: Aue est proche de l'auteur de Mein Kampf à certains égards. Son portrait d'Eichmann, violoniste gris regrettant de n'être pas plus décoré de médailles et parlant tranquillement Organisation, est d'un vrai romancier, autant que ceux de cent autres personnages. Le film de Visconti est une bien belle chose, mais on reste dans l'esthétique et les faits connus, voire les clichés. Avec Littell, on voit bien plus large et plus profond, avec des questions à chaque page. Mais il faut lire, et ça prend du temps, qui ne compte pas à côté de ce que cela apporte. Je vais y revenir à propos de Truman Capote et du dernier livre d'Enzensberger, Le perdant radical... Cela a beaucoup plus à voir qu'avec Les Damnés.

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