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Dantec au décollage

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Lecture de Grande Jonction (1)

Alors qu’était annoncé le troisième volume du Théâtre des opérations, journal de Maurice G. Dantec, c’est un nouveau monstre romanesque de 774 pages qui nous arrive ces jours, constituant la suite explicite de Cosmos incorporated, sous le titre de Grande Jonction.
Les 100 premières pages en sont d’une beauté astringente dans le genre destroy, qui s’ouvrent sur une note rock avec l’apparition de l’espèce d’ange que représente l’un des derniers humains à survivre, jeune guitariste jouant The Jean Genie de David Bowie par manière de première envolée et dont on apprend aussitôt qu’il est doté de la Main qui Guérit. Du coup on pressent la destinée d’exception de ce jeune garçon « vieux d’au moins deux millénaires » (suivez le regard du scribe-apôtre), annonciatrice de probables miracles alors que, douze ans après l’autodestruction de la Métastructure, et le début de la chute de l’UniMonde Humain, contaminé par lui-même sous la forme d’une maladie des machines évidemment redoutable pour les humains bourrés d’implants, tout semble voué au Mal. Dans la foulée, il faut rappeler l’exergue de la première partie du roman, Après la machine la Chute de l'Empire Humain, empruntée au penseur ultramontain Joseph de Maistre : « Le Mal n’a rien de commun avec l’existence, il ne peut créer, puisque sa force est purement négative : le Mal est le schisme de l’être ; il n’est pas vrai ».
Or c’est un mal définitif, pour l’espèce, qui se prépare à Junkville et environs où nous nous retrouvons, avec la machinisation terminale du langage qui va détruire le reste d’humanité des survivants en les transformant en modems crachotant des formules binaires…
Le roman commence, après la présentation de l’enfant-homme Gabriel Link de Nova, par une première approche des funestes événements à venir sous les points de vue variés de deux personnages immunisés, liés au jeune « élu », à savoir Youri McCoy, « prédateur d’instinct » dans la vingtaine efficace, et Chrysler Campbell son compère quadra, engagé dans les même combat contre « la chose ». A ceux-là s’ajoute encore Pluto Saint-Clair, autre trafiquant « positif » qui a cela de bien particulier qu’il s’occupe de livres…
Ce début assez statique, très « pictural », qui vise à rappeler ce qu’est devenu le monde de Grande Jonction et de toutes la région constituant naguère le lieu d’embarquement pour la terre promise de l’Anneau orbital à partir de l’ultime cosmodrome en fonction ( actuellement désaffecté), est marqué par la scène de la mort « absolue » d’un quidam anéanti par « la chose ».
Réellement saisissante : la vision du « corps » qui se vide « à vue » de tous les codes qui font de lui une machine pensante et un « esprit », voire une « âme », une « personne » à nulle autre pareille, n’est-ce pas…
Bref, ce qu'il reste du Vatican est déjà impliqué dans l’action, et la grande machine du conteur déjanté super-réac ronfle puissamment dans l’air salement pourri. Autant dire que ça promet…
A paraître le 24 août chez Albin Michel

Commentaires

  • Bonjour.
    Ce roman paraît le 24 août et vous (?) l'auriez déjà lu ?
    Quelle prescience dites-moi...
    Cordialement.
    JA

  • C'est un roman d'anticipation, n'est-ce pas ? J'anticipe donc. Mais je le lis tout tranquillement, à raison de 100 pages par jour. La suite suit...

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