Journal des Lointains, No 3.
De Terre de Feu au volcan Merapi, ou du Salon Cunning de Buenos Aires à l’ancienne cité de l’or Sofala au Mozambique, entre autres points de chute, quatorze auteurs, écrivains plus ou moins confirmés (trois seuls sont déjà un peu connus), journalistes ou routards-qui-écrivent, évoquent les épisodes marquants de leurs périples, à la demande de Marc Trillard, maître d’œuvre de cette revue exclusivement réservée à la littérature de voyage et dont c’est la troisième livraison.
Si l’on n’y trouve pas de grand bourlingueur-poète à la Cendrars ou de maître styliste à la Bouvier, les invités de Trillard ont pour point commun de vivre le voyage à l’écart des sentiers rebattus du tourisme de masse. D’emblée il nous semble replonger dans un roman d’aventures de notre jeunesse en embarquant, avec Laurent Maréchaux, sur le Darwin sound, ketch de 72 pieds lancé à travers les eaux fuégiennes aux « tempêtes d’anthologie », sur les traces du mythique Beagle. L’aventure est en revanche dans les rencontres de hasard, pour Brina Svit, romancière slovène qui dit préférer, en Argentine, les vivants aux grandes ombres à la Borges dont on lui propose (forcément) de visiter les cafés qu’il a hantés…
Avec Rémi Marie, c’est par la transe de l’écriture qu’est rendue la sensualité, vibrante en surface mais pauvre en émotions, selon lui, de Rio à l’approche du carnaval. Saisissante également, mais surtout pour son climat, la plongée de Michel Abax Dans le corps obscur de la nuit, entre Pérou et Bolivie, où la recherche d’un amour perdu l’amène en zone dangereuse. Romancière éprouvée, Caroline Lamarche déçoit avec un récit mexicain sans relief, tandis que Michaël Ferrier, mémorable chroniqueur japonais, découvre Antananarivo avec émerveillement , et qu’Alain Dugrand, savoureux baroudeur, nous rappelle que la guerre, ici en Abkhazie, peut aussi être « du voyage »...
Journal des lointains. Réalisé par Marc Trillard, avec 14 auteurs. Editions Buchet-Chastel, 213p.
Commentaires
Je viens de prendre connaissance de votre chronique relative au numéro 3 du journal des lointains. Puisque mon récit, vous a rappelé vos livres de jeunesse, je me permets de vous signaler que je sors en octobre un nouveau roman au Dilettante, intitulé " le fils du dragon" qui s'inscrit dans la même veine et retrace de maniére épique, entre Java et Cap Horn, le periple - au XIX siécle - d'un aventurier des mers dont les escales mouvementées croisent les routes de Conrad et Rimbaud.
Je l'avais en effet repéré et mis de côté. J'ai eu un peu beaucoup à faire ces derniers jours, mais je m'en vais avoir plus de temps ces jours prochains, donc à bientôt je l'espère...
Le premier "roman" de Laurent Maréchaux, "Les 7 peurs" avait l'air très bien en tout cas, je l'avais entendu en parler à la radio comme j'en parlais dans les commentaires d'un message l'année dernière :
http://leventmauvais.hautetfort.com/archive/2005/07/06/quand_le_bucheron.html
Je m'incruste...
Papatte.