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Les voix de la nuit




L’auteur démasqué (20)


Ces poèmes sont très évidemment tirés de l'oeuvre magnifique du poète grec Constantin Cavafy, ou Cavafis selon les traducteurs... Fred a (enfin) identifié celui-ci pour sauver l'honneur gravement menacé de la tribu papou.

VOIX

Voix sublimes et bien-aimées
De ceux qui sont morts, ou de ceux
Qui sont perdus pour nous comme s’ils étaient morts.

Parfois, elles nous parlent en rêve ;
Parfois, dans la pensée, le cerveau les entend.

Et avec elles résonnent, pour un instant,
Les accents de la première poésie de notre vie –
Comme une musique qui s’éteint, au loin, dans la nuit.


LA VILLE

Tu as dit : « J’irai par une autre terre, j’irai par une autre mer.
Il se trouvera bien une autre ville, meilleure que celle-ci.
Chaque effort que je fais est condamné d’avance ;
et mon cœur – tel un mort- y gît enseveli.
Jusqu’à quand mon esprit va-t-il endurer ce marasme ?
Où que mes yeux se tournent, où que se pose mon regard,
Je vois se profiler ici les noirs décombres de ma vie
dont après tant d’années je ne fais que ruines et gâchis. »

Tu ne trouveras pas d’autres lieux, tu ne trouveras pas d’autres mers.
La ville te suivra partout. Tu traîneras
dans les mêmes rues. Et tu vieilliras dans les mêmes quartiers ;
C’est dans ces mêmes maisons que blanchiront tes cheveux.
Toujours à cette ville tu aboutiras. Et pour ailleurs – n’y compte pas –
il n’y a plus pour toi ni chemin ni navire.
Pas d’autre vie : en la ruinant ici,
dans ce coin perdu, tu l’as gâchée sur toute la terre.

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