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Le Japon des grands fonds

Le dernier roman de Murakami Haruki

On se replonge, à la lecture envoûtante de Kafka sur le rivage, dans le Japon crépusculaire, le Japon tragique, le Japon dostoïevskien du Kurosawa le plus noir ou du nobélisé Kenzaburo Oé. Le premier personnage qui y surgit est un adolescent en fugue, lequel s’évade de la maison paternelle avec, vrillée au corps et à l’âme, la malédiction dont l’a gratifié son géniteur, pour se réfugier dans une bibliothèque où l’accueille aussitôt un aîné bienveillant du nom d’Oshima. Porté par une sorte de furia intérieure, Kafka Tamura, l’adolescent en fuite, va vivre moult aventures à valeur initiatiques, qui entrent bientôt en résonance avec la seconde histoire du roman, narrée en alternance. Le protagoniste de celle-ci, le vieux Nakata, est le rescapé plus ou moins demeuré d’une mystérieuse contamination dont l’armée américaine est peut-être responsable, qui parle aux chats, fait pleuvoir des sardines ou des sangsues, et dont l’ombre est « moitié moins sombre que celle des gens ordinaires »…
Oscillant entre réalisme magique, hantises psycho-sexuelles et fantastique déjanté, ce grand roman aux univers communicants (et notamment avec le labyrinthe d’un certain Franz Kafka…) représente une nouvelle « descente à la cave » de l’un des auteurs japonais les plus intéressants du moment.

Murakami Haruki. Kafka sur le rivage. Traduit du japonais par Corinne Atlan. Belfond, 620p.


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