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Mélancolie du rivage

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Tu disais qu’on est peu de chose
dans ta robe de lin:
qu’il suffit de bénir les roses,
et par les bons chemins
faire le tour de ce grand jardin
que le matin la lumière inonde:
le monde, disais-tu -
ne parlons pas de l’immonde...
 
Nous passerons sans trace au ciel,
disais tu sans fiel,
tes colères étant terre à terre;
nous passerons comme rivières
légères et nécessaires,
filant leur eau de pure laine,
passant par les fontaines
ou paressant dans les étangs,
puis se coulant là-bas
dans les bras du grand océan
où bientôt tout s’en va...
 
Cette année-là, c’était la nuit,
nous y étions si bien,
à penser comme ça
sur le sable doux du rivage
que le bel âge est infini...
 
(Peinture: Edvard Munch)

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