UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Chemin faisant (2)

    notes de voyage

     

    De la profusion.- C'est la seule ville au monde où le tout afflué de partout participe en fusion à la totalité du tintamarre et du tournis de saveurs et d'images kaléidoscopiques, tout s'y fond du présent et de tous les passés, tout se compénètre et rejaillit et se tisse et se métisse dans un flux de pareil au même  - et ce matin même au Trastevere désert tout retentissait encore dans le silence retombé de la nuit traversée... 

    notes de voyageDu pasticcio.- Tout est mélange extrême dans la catholicité païenne que figure l'éléphant de la Minerva portant l'obélisque et la croix sur quoi ne manque que le logo de McDo, et c'est le génie des lieux et des gens qui déteint sur tous qui fait que chacun se la  joue Fellini Roma, ce matin au Panthéon où  l'on voyait deux sans-emplois déguisés en légionnaires romains s'appeler d'un bout à l'autre de la place au moyen de leurs cellulaires SONY, et défilaient les écoliers et les retraités de partout, se croisaient les lycéens et les pèlerins de partout sous le dome cyclopéen, et le vieux mendiant au petit chien et l'abbé sapé de noir à baskettes violettes, et sept soudaines scootéristes surgies sur le parvis du temple des marchands - tout ce trop se mêlait, ce trop de tout, ce trop de vie de notre chère Italie...   

    notes de voyageDe la paresse. - Promis-juré nous ne ferons rien aujourd'hui,  ni ruines, ni monuments, ni sanctuaires, ni monastères - nous ne nous laisserons entraîner dans aucun courant et moins encore dans aucun contre-courant, nous nous laisserons vivre, depuis une vie partagée nos paresses s'accordent à merveille et c'est cela, peut-être, que je préfère chez toi et que chez moi tu apprécies de concert, c'est cette facon de se laisser surprendre, ainsi ne ferons-nous rien aujourd'hui que nous laisser surprendre à voir tout Rome et boire tout Rome et nous en imprégner du matin au soir...  

     

  • Czapski et les Vaudois

     13086991_10209378587768518_6548617340242658012_o.jpg13112800_10209378610809094_6228749983676218139_o.jpg

    Un nouveau petit musée, à Cracovie, documente la vie et l'œuvre de l'artiste et écrivain Joseph Czapski, rescapé de Katyn et grand témoin du XXe siècle. Où l'histoire européenne passe par Chexbres et le couple de Barbara et Richard Aeschlimann...

    Jouxtant la gare principale de Cracovie, la paroi d'un immeuble de cinq étages est couverte d'une immense affiche annonçant l'ouverture du nouveau musée Czapski. Les mêmes affiches se multiplient en ville et jusqu'au fronton du Musée national. Ainsi se manifeste la reconnaissance, tardive mais vibrante, de la Pologne libérée à un homme qui, longtemps en exil à Paris, a représenté l'une de ses consciences inflexibles.
    28fac866-e9bb-4188-84af-211b09602940.jpgDe la vie de Joseph Czapski (1896-1993), ses livres et ceux de plusieurs auteurs (notamment Wojciech Karpinski, Richard Aeschlimann et Jil Silberstein) témoignaient déjà, ainsi qu'un film du réalisateur polonais Andrzej Wolski, diffusé du Arte en novembre de L'an dernier.


    13071728_10209378568248030_8890621243859665472_o.jpgÀ ces témoignages s'ajoute aujourd'hui un vrai lieu de mémoire, au coeur d'une ville incarnant le passé européen avec une splendeur intacte comparable à celle de Prague ou de Bruges, où des classes entières d'adolescents et de lycéens affluaient dès le lendemain de son inauguration en présences d'autres figures éminentes de la culture polonaise, tels le cinéaste Andrzej Wajda, le poète Adam Zagajewski et le leader de Solidarmosc Adam Michnik, notamment.
    13062198_10209351707576530_160954886047444402_n.jpgSi l'expression lieu de mémoire fait un peu gravement solennel, genre Verdun ou Auschwitz, elle se justifie dans la mesure où le destin de Joseph Czapski, de la première à la seconde guerre mondiale, en passant par les camps de prisonniers, le massacre de Katyn fallacieusement attribué aux nazis, l'exil et la résistance, a recoupé celui de la Pologne et de l'Europe meurtrie par les guerres et les révolutions.

    13083134_10209351707616531_5671968358406067744_n-1.jpg13055517_10209351707456527_3658320286281179322_n.jpg13082582_10209351707656532_2467014525800924939_n.jpg13100797_10209351709016566_5899514918033441216_n.jpgCependant il émane, de ce lieu de remémoration collective à valeur historique, une aura personnelle liée à la fois à l'abondante documentation biographique, familiale et artistique détaillant le parcours de Czapski, et la frémissante présence de nombreuses pages, souvent aquarellées, de son monumental journal, ainsi que la reconstitution partielle de son atelier de Maisons-Laffite et, pour couronner le tout, une quinzaine de ses tableaux dont les plus importants ont été donnés par les galeristes vaudois Barbara et Richard Aeschlimann.

    À ce propos, il faut rappeler que les amis suisses de Joseph Czapski, à commencer par Jeanne Hersch et Muriel Werner-Gagnebin, qui a sugné la premièe monographie consacrée au peintre, parue à L'âge d'homme, ont joué un rôle décisif dans les défense et illustration de son œuvre.


    Une première exposition à Lausanne, à la Galerie Melisa de Roger-Jean Ségalat, révéla au public romand cette œuvre hors-modes, qui s'est développée dans la double filiation post-impressionniste et expressionniste, avec une touche unique.
    Par la suite, alors que deux éditeurs de nos contrées (L'Âge d'homme et Noir sur blanc) publiaient parallèlement les œuvre du Czapski écrivain, premier témoin de l'archipel carcéral du goulag (dans Terre inhumaine) et passionnant commentateur de l'art du XXe siècle (lui-même se réclamant à la fois de Soutine et de Bonnard), s'amorçait une collaboration amicale et professionnelle sans pareille entre Richard et Barbara Aeschlimann, qui a donné lieu à démultiplié les expositions à la galerie Plexzs de Chexbres, devenue Maison des arts, jusqu'à la grande rétrospective du musé Jenisch, à Vevey, et sans oublier la première exposition d'envergure au musée national de Cracovie, significativement intitulée Joseph Czapski dans les collections suisses...


    13055594_10209351708896563_1430891375496084978_n.jpgAlors que de vieux démons pointent leurs vilains museaux chauvins ou antisémites dans certains milieux nationalistes ou ultra-conservateurs de l'actuelle Pologne, provoquant de massives et réjouissantes manifestations, le musée Czapski rappelle à tous, aujourd'hui, que la Pologne, martyre à diverses reprises, a survécu grâce à ceux qui auront résisté aux passions delétères et aux idéologies fallacieuses, tel Joseph Czapski.