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Ralentir: chef-d'oeuvre

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RANSMAYR Christoph. Atlas d’un homme inquiet. Traduit del’allemand par Bernard Kreiss. Albin Michel, 458p.

 

Au bout du monde

-     Que les histoires se racontent.

-     Sur un bateau à destination de Rapa Nui, l'île de Pâques.

-     Navigation mouvementée. Le Pacifique pas dut tout calme.

-     Tout de suite l’univers physique est très présent.

-     Un homme « effroyablement maigre » parle au Voyageur.

-     Evoque le peuple de Rapa Nui, qui a peuplé les îles de milliers de statues de pierre.

-     Les habitants étaient sûrs d’être seuls au monde et ne se rappellent pas leur origine.

-     Parle un mélange d’anglais, d’espagnol et d’une langue inconnue. L’île est assimilée, à sa découverte, au séjour d’un dieu.

-     Lequel,Tout Puissant, se nomme Maké-Maké…

-     Son père est anglais et sa mère Rapa Nui.

-     Manger lui est très pénible.

-     Les statues s’appellent moaïs.

-     Des figures tutélaires d’un culte oublié, qui sont devenues symboles de puissance.

-     L’hommetrès maigre estime que la faim a été le destin de ce peuple.

-     Dontles habitants ont épuisé les richesses naturelles et ont fini par s’entre-dévorer. Avant d’être exploités par les Péruviens dans des mines de guano.

-     La quête de la faim est assimilée, dit-il, à une quête du corps astral. Texto.

-     Le Voyageur se concentre ensuite sur la présence des sternes fuligineuses, dont l’homme très maigre dit que ce sont des oiseaux sacrés.

-     Ils portent des nomes étonnants : le puffin de la nativité, le fou masqué ou le pétrel de castro.

-     La présence des oiseaux sera récurrente dans ce livre.

-     Le Voyageur-poète y apparaît comme un témoin sensible. « J’étais là, telle chose m’advint ».

-     Mélange de récit de voyage et d’évocation poétique mais sans fioritures.

 

-web_Christoph_Ransmayr__c__Johannes_Cizek.jpg     Chant de territoire. 

-     Le Voyageur sretrouve sur la muraille de Chine enneigée.

-     Où il avise la silhouette d’un type s’approchant.

-     Un Mr Fox anglais, ornithologue, qui a vécu avec Hong Kong avec sa femme chinoise et répertorie des chants de territoire des merles.

-     Classe les chants en fonction des sections de la muraille, chaque territoire ayant sa modulation.

-     Le chant d’une grive marque l’au revoir des deux hommes. 

-     Une atmosphère étrange et belle se dégage de cette rencontre. La merveille est partout, très ordinaire en somme et prodigue en histoires. 

 

-     Herzfeld

-     Chaquerécit commence par « Je vis »…

-     « Je vis une tombe ouverte à l’ombre d’un araucaria géant »…

-     Cette fois on est dans l’état fédéral brésilien de Minas Gerais.

-     On enterre le Senhor Herzfeld.

-     Dont le Voyageur a fait la connaissance deux jours plus tôt.

-     Le fils d’un fabricant d’aiguilles à coudre du Brandebourg, exilé à la montée du nazisme.

-     Herzfeld a commencé à lui raconter sa vie.

-     Puis est mort la nuit suivante.

-     L’évocationde la mise en bière du Senhor Herzfeld, et son enterrement, forment le reste de l’histoire.

 

-     Cueilleurs d’étoiles 

-       Le récit commence par la chute d’un serveur et de son plateau chargé de bouteilles sur une terrasse  jouxtant un café des hauts de San Diego.

-     Le serveur se retrouve par terre alors que tous alentour scrutent le ciel.

-     Il a buté sur le câble d’alimentation d’un télescope électronique.

-     Tous scrutent la Comète. 

-     Dontle passage coïncide, ce soir-là, avec une éclipse de lune.

-     Et le serveur, aidé de quelques clients, ramasse les éclats de verre qui sont comme des débris d’étoiles.

-     Ce pourrait être kitsch, mais non.

-      

-     Le pont céleste.

-     On voit des cônes de pierre noire sur lesquels déferlent des dunes.

-     Le Voyageur se trouve quelque part au Maroc, dans un lieu dominé par des tumulus mortuaires d’une civilisation disparue.

-     Là encore, le lien entre un lieu fortement chargé, et le passage des humains, est exprimé avec un mélange de précision et de poésie très singulier.

 

-     Mort à Séville.

-     Le dimanche des Rameaux, dans les arènes de Séville, se déroule un dernier combat entre un cavalier porteur de lance et un taureau. 

-     La suite des figures est marquée par l’hésitation du taureau et  la blessure du cheval, puis du public jaillit la demande de  grâce, d’une voix unique.

-     L’affrontement est évoqué avec une sorte de solennité, sans un trait de jugement de la part du Voyageur.

-     C’est très plastique et assez terrifiant.

-     Et cela finit comme ça doit finir.

-     Sans que rien n’en soit dit.

 

-     Fantômes. 

-     On passe ensuite en Islande, où le Voyageur croit voir des fantômes.

-     Se trouve là en compagnie d’un photographe, familier des légendes islandaises, nourries par les proscrits relégués dans cet arrière-pays.

-     Lui raconte celle, saisissante, du bandit à qui le bourreau a coupé une jambe pour l’empêcher de se sauver, et qui a appris a courir en faisant « la roue ». Une roue humaine qui terrifie les passants quand elle leur fonce dessus…

-     Où il est question de la peur du noir et des « diables de poussière ».

   

-     Extinction d’une ville.

-     Le Voyageur se retrouve au sud de Sparte. 

-     Il a été jeté de sa moto par il ne sait quoi.

-     Puis remarque, dans la nuit, que les lumières de la ville de Kalamata sont éteintes.

-     Ensuite il rejoint un café en terrasse où il découvre, à la télé, qu’un séisme vient d’avoir lieu dans la région.

-     Qui a provoqué se chute et l’extinction de la ville.

-     Cela encore raconté sans le moindre pathos. J’étais là, telle chose m’advint. 

-     Mais rien non plus de froidement objectif là-dedans.

 

-     À la lisière des terres sauvages.

-     Dansun asile psy autrichien, une jeune femme s’apprête à faire du feu avec du papier et des copeaux invisibles.

-     On voit la scène, très développée ensuite.

-     Sousle regard d’une gardienne dans une cage de verre.

-     La jeune femme entend une voix qui lui dit : « Tu ne doit pas te tuer »…

-      

-     Tentative d’envol.

-     Au sud de la Nouvelle Zélande,en terre maorie, le Voyageur observe un jeune albatros royal en train d’essayer de s’envoler.

-     L’occasion d’une longue et épique digression sur la vie des albatros, telle que la lui évoque un ancien chauffeur d’autocar devenu ornithologue après la mort accidentelle de sa femme. 

-     Formidablerécit ponctué de nouvelles diverses en provenance du monde des humains.

 

-     Le Paon.

-     À New Delhi, son chauffeur de taxi lui évoque l’imminente pendaison du meurtrier d’Indira Gandhi.

-     Une certaine psychose règne, liée à l’attentat qui a provoqué le massacre de milliers de sikhs.

-     Atmosphère de pogrom.

-     Le Voyageur veut se rendre au Rajasthan et à Jaïpur.

-     « Et c’est alors que je vis le paon ».

-     Uneapparition qui rappelle celle du paon de Fellini, dans Amarcord

    L’attentat.

-     LeVoyageur se retrouve à Katmandou, dont les frondaisons des arbres sur leboulevard central, sont occupées par des milliers de renards volants.

-     Plusieurs membres de la famille royale viennent d’être tués, et le nouveau roi se trouve probablement dans la limousine d’un convoi.

-     Au moment de l’attentat auquel assiste le Voyageur, une nuée de renards volants obscurcit le ciel. 

-      Où le Voyageur croit voir un écho significatifaux événements en cours.

 

-     Attaque aérienne.

-     On se trouve maintenant sur les hautes terres boliviennes.

-     Où le Voyageur chemine avec des amis, un biologiste bavarois et sa compagne italienne.

-     Quand surgissent des chasseurs qui volent en rase-motte au-dessus d’eux, la jeune femme leur lance en espagnol : No pasaran.

-     Il faut préciser qu’un nouveau dictateur s’est installé en Bolivie. 

-     Maisle pilote a vu le geste de défi de la jeune femme et fait demi-tour et canarde le trio.

-     Senon è vero… io ci credo purtoppo.

 

-     Plage sauvage.

-     Un vieux type au crâne rasé, sur une plage brésilienne, semble rendre un culte privé à une femme dont il tient la photographie près de lui.

-     Et soudain son parasol s’envole.

-     Le Voyageur va pour l’aider, mais un jeune homme sort de la forêt et secourt lev ieux.

-     Sur quoi le voyageur lance « Amen ! Amen ! » à l’océan.

-     Toutcela toujours étrange et vibrant de présence.

-      

-     Homme au bord de larivière

-     Un type repose en maillot de bain au bord de la Traun, rivière de haute-Autriche.

-     Quelques enfants veillent sur son demi-sommeil, claquant des mains pour tuer les taons qui lui tournent autour.

-     Les taons morts sont recueillis dans des sachets de feuilles.

-     Lorsque le type se réveille, il compte les taons et distribue des piécettes à ses gardiens du sommeil.

-     Etrange et belle scène d’été.

-      

-     Le souverain des héros.

-     Au sommet de l’île d’Ios, dans les Cyclades, le Voyageur découvre les stèles blanches du tombeau d’Homère (pp.92-97) et médite à propos de ce monument au « plus grand poète de l’humanité ».

-     Il y voit un monument « à la mémoire d’un chœur de conteurs disparus », tout en évoquant merveilleusement ce lieu que je me rappelle comme de ce jour-là après la baignade… 

 

-     Un chemin de croix.

-     Sur la route de Santa Fe, à bord d’une Cadillac bordeaux qu’il a louée, le Voyageur croise une procession entourant un porteur de croix, dont les pèlerins le chassent bientôt à coups de pierres.

-     Peu après il rencontre un deputy sheriff qui lui explique que ces penitentes procèdent parfois à de véritables crucifixions, parfois même fatales au crucifié volontaire, mais absolument illégales… 

 

-     D’outre-tombe.

-     À Mexico, le Voyageur observe une petite accordéoniste jouant sur le trottoir dans un entourage de squelettes et de têtes de mort et de cercueils en chocolat marquant la fête du Jour des Morts.

-     Le Voyageur se rappelle alors une jeune Indienne sur une fresque, visiblement destinée à un sacrifice rituel à l’ancienne cruelle façon. (p.104)

-     Chacun de ces récits se constitue en unité, cristallisé par le regard du Voyageur et plus encore par son art de l’évocation, à la fois réaliste et magique. 

-     On pense à Werner Herzog, en moins morbide, ou à W.G. Sebald, en plus profond. Ransmayr procède du romantisme allemand,mais il manifeste une extraordinaire porosité à tous les aspects du monde actuel, y compris politiques dans certains récits.  Ceci pour le premier quart du livre...

 

 (À suivre) 

 

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