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Pain de vie

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Ce que ce pain me dit ou me suggère est notre affaire à tous, ici magnifié et merveilleusement conforme, non pas au cliché du pain mais à une sorte d’icône familiale de partout et de toujours, des cuisines de fermes obscures aux tables princières et pour tous les enfants qui seront des vieillards après une vie à gagner leur pain, comme on dit.

Ce pain n’est pas tant un symbole ou un archétype q’une réalité poétique première, résultant d’une opération alchimique et millénaire aux retombées actuelles souvent avariées en leur forme de spongieux produits d’usine et qui restent pourtant le pain puisqu’ils assurent la survie de nos frères humains.

Czapski serait-il outragé si vous lui demandiez de peindre ce matin un de ces infâmes pains sortant de fours à micro-ondes qu’on trouve sur les aires d’autoroutes ? Je n’en sais rien. Peut-être cela dépendrait-Il de la couleur et de la texture du papier froissé qui jouxterait ce pain-là, ou de la forme de quelque objet qui pût retenir son attention ?

À vrai dire, comme tout fait miel au psalmiste , tout peut «faire pain» à Czapski me semble-t-il.

Donnez-moi n’importe quel objet, ce cendrier par exemple, n’importe quoi et je vous en tire un récit, lançait Anton Tchekhov à un compère par manière de défi, étant entendu qu’aucun objet regardé par l’écrivain ne serait réduit à n’importe quoi.

Ainsi, comme par réverbération, devenons-nous l’objet du récit de ce pain. Ce pain de Czapski fait écho en nous à des images de nos enfances aux abords de nos villes et de nos villages. Ce pain est un soleil en croûte vernissé de même brun roux doré que les cafés d’Amsterdam, avec quelque chose d’Espagnol plus que de parisien. Il repose sur un guéridon souvent réutilisé par le peintre avec les nuances induites par la lumière et l’esprit du sujet particulier, et voici qu’il lui vient ici un bouton bleu ciel à l’aplomb du bol noir bleuté qu’on dirait un cratère de lave traitée en céramique à grand feu; enfin chacun ajoute les images qui lui chantent, mais pour l’instant ce pain a valeur à mes yeux de parole d’Evangile, avec un clin d’œil bleu...

 

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