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Chemin faisant (118)

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Contre l’utilitarisme.- Nous nous indignons de concert, ce matin, au breakfast que nous partageons  avec Robert dans la cuisine de l’arche séculaire d’Almens dont la table à plateau vert se dit Tisch ou tavola, contre l’imbécile remarque récente d’une députée UDC argovienne affirmant que l’apprentissage du français n’est plus nécessaire dès les petites classes, comme le veut la pratique confédérale, au motif que l’usage du français n’est utile qu’à des élites. Or cette notion d’utilité, dans un sens d’efficience à l’américaine, trahit la pauvre vue pragmatique et centralisatrice des populistes alémaniques impatients de discipliner ces étourneaux de Latins.

Ist es so nötig, dass Robert Indermaur mit mir vom Anfang auf französisch spricht ?  Davvero, lo vedo ovviamente felice di parlar francese ! Et du coup je me rappelle la mise en garde de Dick Marty,  politicien suisse et grand juge des plus estimables et lucides, qui déplore la dégradation du multilinguisme helvétique à tous les étages de la société, jusque chez les conseillers nationaux qui ne s'entendront bientôt plus qu'en anglais...

 

L’alibi de l’élitisme. – Hier soir, dans la bibliothèque de la fée des lieux, ancienne libraire, j’ai relevé la présence du livre de Joël Dicker traduit en allemand, et ce matin à l’éveil j’ai repris en allemand la lecture des Leute von Seldwyla de Gottfried Keller, cet autre grand démocrate suisse, auteur du génial Henri le vert évidemment traduit en russe mais peut-être pas en romanche – il faudrait vérifier.

Robert Indermaur le Grison ne parle pas le romanche avec ses enfants – je l’ai aussi vérifié -, mais c’est un autre problème que celui de la défense du multilinguisme helvétique, même si la préservation du romanche en participe évidemment.

 

Par delà les chauvinismes locaux ou les frissons identitaires, ce qui compte à mes yeux est de maintenir à tout prix l’exercice et l’expérience unique d’une culture composite non centralisée, dont le multilinguisme est une base. Taxer d'élitisme l'apprentissage même de la diversité est d'une myopie de taupe à oeillères de bois. I really do like english very match, mais l’impérialisme d’une prétendue nouvelle lingua franca, maquillant une pensée unique et une culture purement utilitaire: no thanks. 

 

20140823_135151.jpg Au tableau vert. – La table de la cuisine des Indermaur est un tableau noir de couleur verte sur lequel l’ancien instituteur (en fait il n’a exercé que peu de temps, avant de vivre de sa peinture) inscrit à l’instant les noms de quatre peintres actuels qu’il estime, que je note aussitôt dans mon carnet volant. C’est sur ce tableau que lui et les siens n’ont cessé de préciser leur pensée par des croquis et autres inscriptions. Chacun de ses enfants, une fois marié, a eu droit à une table-tableau de ce genre.  Tout cela me ravit aux anges car j’ai un vieux faible pour la Suisse institutrice dont Thomas Platter, le chevrier devenu grand humaniste, est à mes yeux le parangon.

 

viamala-1.jpgAuch werde ich bald die Via Mala besuchen. Robert m’a recommandé de voir les nouvelles installations de l’extraordinaire gorge alpine, où coule l’une des deux rivières promises au nom commun de Rhin, et qui servait de passage aux muletiers transitant du Nord au Sud à travers notre pays. La Via Mala, sente maudite, m’attend là-bas au pied de farouches falaises, serpentant entre des vasques d’une eau cristalline comme nulle part ailleurs.

Telle étant la reconnaissance du génie d’un lieu : d’affirmer qu’il n’a nulle part ailleurs son pareil…

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Commentaires

  • Bonjour Jean-Louis,

    Nous nous sommes rencontrés vous et moi, samedi à la remise du prix Rod à Ropraz. J'y ai joué de la guitare. Pourriez vous m'envoyer votre adresse mail, je vous prie ? Je voudrais, en miroir de votre si riche blog, vous envoyer un lien vers mes musiques.
    Très cordialement à vous,

    Gabor

  • Cher Gabor, Pardon d'avoir tardé mais je regardais par la fenêtre. Mon adresse est jeanlouiskuffer47@gmail.com

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