UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Chemin faisant (88)

Chemins112.jpg

 

L'assassinat de Grenade. - Les parfums de Grenade sont ces jours comme figés par le froid malgré les couleurs persistantes des bougainvillées se détachant sur le blanc des murs et le bleu pur du ciel de décembre, mais le sang de Lorca n'en finit pas d'entacher de rouge les mémoires de ceux qu'a marqués sa poésie.

059.jpgLa mort a frappé à sa porte en août 1936, sous les sinistres visages d'assassins dont on croit savoir aujourd'hui les noms et les motifs du crime: exécution crapuleuse, sur fond de haines familiales et de vindicte homophobe, plus que mise à mort à seul mobile politique; mais le fascisme franquiste a perpétué l'infamie en censurant l'oeuvre du poète vingt ans durant, avant la reconnaissance finale, combien tardive, en sa terre même.

 

057.jpgTerre humaine. - En traversant l'Andalousie de part en part, tantôt verger et tantôt pierrier, tantôt fertile et tantôt âpre, évoquant parfois les collines de Provence ou de Toscane, et parfois les monts afghans entre failles rouges et hauteurs neigeuses, on découvre un grand pays dans les multiples pays d'Espagne, mais le même nom d'Andalousie revient, que Lorca disait consubstantiel à sa poésie - et les drames terriens de sa trilogie théâtrale (Noces de sangYerma et La maison de Bernarda Alba) l'illustrent mieux encore que les incantations de sa poésie, ainsque le confirment ses propres paroles: "Mes premières émotions sont liées à la terre et aux travaux des champs . Sans cela, sans mon amour de la terre, je n'aurais pu écrire Yerma ou Noces de sang..."

 

GarciaLorca02.jpgChemins113.jpgNoces de sang. - Ayant quitté Grenade ce matin, nous nous retrouvons ce soir, un peu par hasard, tout proches des lieux où se passa le drame qu'on pourrait dire le plus caractéristique de l'âme andalouse, tissée de passion, de poésie et de violence, comme l'exalte le Romancero gitan.

La tragédie paysanne dont Lorca a tiré Noces de sang s'est passé en ces lieux âpres à la lumière intense, que le poète a connus en sa prime jeunesse, entre Almerìa et Nijar. En 1928, plus précisément, à Nijar, une fiancée abandonna son futur époux au jour de leurs noces pour s'enfuir sur une mule avec son cousin. Ce dernier fut tué par le fiancé alors que la promise se faisait tenir pour morte afin d'échapper à la mort. De ce fait divers sanglant, le poète a tiré un poème dramatique d'une puissance expressive liée à toutes les composantes familiales et psychologiques d'une passion empêchée, sublimées par la poésie - du plus pur Lorca somme toute, sous le ciel que nous avons vu, ce soir, saigner sur la mer ...   

     007.jpg

 

Les commentaires sont fermés.