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Kundera sans parasite !

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L'édition définitive de l'Oeuvre de Milan Kundera paraît en deux volumes à La Pléiade. Sans appareil critique ! Seule gloire au Texte !

Une lecture me met en joie ce matin, et c’est, sous la plume de François Ricard, celle de l’introduction à l’œuvre de Milan Kundera dans les deux volumes de La Pléiade qui viennent de paraître, où l’excellente nouvelle est annoncée: que cette édition ne pâtira d’aucun appareil critique.

À la bonne heure ! On croit rêver, s’agissant d’une collection qui a parfois souffert d’une vraie dérive savantasse, et qui redevient ici, par la volonté manifestée de l’auteur, le lieu privilégié des lecteurs «qui n’ont nul besoin de lunettes empruntées pour comprendre et apprécier une œuvre aussi ouverte et limpide que celle de Kundera ».

La Plaisanterie sans « variantes », Le Livre du rire et de l’oubli sans « brouillons », L'insoutenable légèreté de l'être ou L’immortalité sans paragraphes rayés par l’auteur !

Et parce que l’auteur l’a bel et bien voulu, contre les « fouilleurs de poubelles » de la critique prétendument scientifique, ainsi qu’il l’écrivait dans les Testaments trahis, parce que «la volonté esthétique se manifeste aussi bien par ce que l’auteur a écrit que par ce qu’il a supprimé », et que «supprimer un paragraphe exige de sa part encore plus de talent, de culture, de force créatrice que de l’avoir écrit. »

Ainsi donc, concluait-il : « Publier ce que l’auteur a supprimé est le même acte de viol que censurer ce qu’il a décidé de garder ».

Qui plus est, cette édition paraît sans biographie de l’auteur, celle-ci étant remplacée par la biographie des œuvres ! Autant dire qu’on est dans le contre-courant absolu de la critique académique ou du « journalisme » littéraire au goût du jour et que l’Oeuvre seule compte.

Cela pourrait sembler un brin prétentieux, voire snob, tant cela rompt avec les pratiques usuelles ou au goût du jour. Pour ma part, gardant (notamment) en mémoire l’abominable édition des Œuvres complètes de Ramuz par les cuistres de l’Université de Lausanne, dans les gloses imbuvables desquels le Texte de Ramuz se trouve bonnement englouti, je pavoise avant de retrouver, tout nus et tout neufs, les romans et les essais de Milan Kundera...

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