…Qui sont nos ombres et que se murmurent-elles quand nous avons le dos tourné, compère, y as-tu jamais songé, où es-tu lorsque je me retourne vers ton ombre, et la mienne, la vois-tu comme je vois la tienne, et qu’en serait-il de nous si nos ombres cessaient de s'entendre ?…
Image: Philip Seleen
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" La bête, sans faire semblant de rien, s'approchait lentement. Arrivée juste à cinq pas de moi, au point précis où le soleil levant allongeait l'ombre de ma tête, brusquement, elle agit avec une curieuse violence : toutes dents dehors, elle mordit le sol avec acharnement. Elle labourait la terre, serrant quelque chose dans sa gueule. C'était mon ombre : la bête dévorait mon ombre, qu'elle arrachait du sol !L'ai-je rêvé ou ai-je, à ce moment, entendu mon ombre pousser un petit cri comme si, à l'agonie, elle implorait du secours ?"
Abe Kôbô _ Le Tanuki "de la tour de Babel - cité par Clément Rosset dans son essai :"impressions fugitives (l'ombre, le reflet,l'écho) éd de Minuit page 30
Il a tant rêvé de moi, tant marché, parlé, couché avec mon fantôme qu'il ne lui reste plus peut-être, et pourtant, qu'à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ma vie.
Je constate ce matin que l'ombre inspire nos jeunes filles en fleur...