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Les Bienveillantes de A à Z (2)

 medium_stalingrad.2.jpgCourante

- Max Aue part donc pour Stalingrad.
- Dont les communiqués occultent la situation, catastrophique.
- Il craint d’entrer vivant dans cette prison à ciel ouvert.
- Pense à la mort.
- Se rappelle le petit jeu d’Hérodote (p.317)
- Etonnante évocation des mouvements de troupes, comme des flux hagards.
- Retrouve Hohenegg à la première étape, d’où un vol de nuit va les déposer en plein braoum (p.323)
- Découvre, fantomatiques, les campements épars, les ruines, les cadavres gelés.
- Rejoint le commandant de la place.
- Qui lui dit qu’il est le seul officier du SD à Stalingrad.
- Attend de lui des rapports.
- Et voici qu’il retrouve Thomas.
- Le côté roman populaire, ou picaresque, de ces réapparitions…
- Thomas lui reproche de ne pas apporter de victuailles de l’extérieur.
- Discussion sur le darwinisme social à quoi se réduit, pour Thomas, le national-socialisme. Loi de la jungle. Survie du plus fort ou du plus rusé. (p.330)
- On lui donne un guide, un Ivan.
- Etat général du Kessel. Gross Kata.
- Lourdes pertes de la Luftwaffe.
- Ravitaillement désastreux.
- Max se décide à étudier le moral des troupes.
- Se fait conduire au front à travers ruines et bunkers.
- Très puissante évocation du Kessel (325-340). Plus on avance, plus le souffle épico-visionnaire de Littell s’amplifie. L’approche est beaucoup plus physique que celle de Vassili Grossman, mais aussi forte en ces pages.
- Episode du jeune soldat russe mourant qui appelle sa « mama ».
- Replongeant aussitôt Max dans une rumination sur sa mère, qu’il hait.
- Plus on avance, et plus la symbiose du chaos mental de Max et du chaos de la situation extérieure s’accentue.
- Max en revient à la disparition énigmatique de son père.
- Dont il rend sa mère responsable.
- Déteste le Français Moreau, avec lequel sa mère a refait sa vie.
- Se rappelle ses vengeances fantasmatiques contre le couple, auxquelles il a associé ses partenaires sexuels. Genre Miss Vinteuil. (p.345)
- Il écrit un rapport sur le moral des troupes.
- Puis enquête sur l’état du ravitaillement.
- Un cas de cannibalisme est signalé.
- Pris sous un tir d’obus, il « étudie les entrailles » d’une jeune soldat éventré avant de trouver la « farce pénible ».
- Retrouve Hohenegg.
- Le médecin amer : « Le Kessel, en fait, est un laboratoire, un véritable paradis pour un chercheur ».
- Se réfugient dans un bunker.
- Les Allemands se demandent d’où les Russes tirent « toutes leurs armes »…
- Max va inspecter les caves. Un vrai rat des caves...
- Nouvelle suite de pages déployant une sorte de fureur expressionniste (p.359 et suivantes) à la Otto Dix.
- On arrive à la fin de 1942 (p.362).
- Max rencontre un commissaire politique soviétique.
- Nouvelle grande confrontation, rappelant celles de Vie et destin ou du Temps du mal de Dobrica Cosic. Littell doit connaître celui-ci.
- Longue discussion, très vivante, sur ce qui rapproche et distingue les deux systèmes communiste et national-socialiste.
- Le nazisme borné au seul Volk allemand. Pas universel.
- Tandis que le communisme prétend à l’universalité.
- Le Russe lui prédit que Stalingrad sera le symbole de la défaite allemande.
- Max : « Le communisme est un masque sur le visage inchangé de la Russie.
- La conversation, de haute tenue, débouche sur des visions prémonitoires de Max sur la Russie (p.368-369).
- Le Russe au nazi au moment de se quitter : « Permettez-moi de ne pas vous serrer la main ».
- Ce chapitre, après les lentes avancées d’Allemandes, est d’une densité dramatique accrue, où la puissance d’évocation de Littell se déploie dans les grandes largeurs.
- Visite au théâtre en ruines. Qui fait Max replonger dans la souvenance de la maison de Moreau et des jeux innocents-pervers avec Una.
- On glisse peu à peu d’une sorte d’hyperréalité vers une fantasmagorie fuligineuse.
- Se rappelle avoir joué Electre adolescent.
- Les mots de Sophocle lui reviennent, « et la boucherie dans le palais des Atrides était le sang dans ma propre maison ».
- Première allusion aux Bienveillantes…
- Lors d’une sortie dans une rue, avec Ivan et Thomas, il est soudain touché. Une balle lui a traversé la tête.
- Et tout ce qui suit, on le comprend, constitue le délire du blessé au fil de pages admirables, rappelant les visions tragi-grotesques d’un Boulgakov.
- Par ailleurs, cette dramaturgie donne un nouveau relief, quasi mythique, à ses fantasmes infantiles autant qu’à ses tourments plus récents.
- La conclusion de ce chapitre est indéniablement d’un auteur hors pair, habité par un véritable « génie nocturne ».


Sarabande

- Max Aue se retrouve dans le blanc.
- Avec la sensation d’être un corps démembré.
- Emerge lentement du chaos.
- Insulte volontiers ceux qui l’approchent, médecins et infirmières.
- Cela se passe à l’hôpital de Hohenlychen, au nord de Berlin.
- Himmler en personne vient l’y décorer. Croix de fer. (p.402)
- On l’emmène ensuite en Poméranie.
- Il est devenu « héros » sans le vouloir, juste en se faisant imprudemment trouer…
- Thomas lui raconte ce qui s’est passé à Stalingrad (p.406-407)
- Il prend ensuite un mois de congé à Berlin.
- Se sent tout fragile malgré ses décorations.
- Passe une soirée avec une secrétaire d’Hitler.
- On est en mars 1943.
- Il est appelé auprès du Dr Mandelbrod et de son associé Leland, lesquels ont travaillé avec son père, qu’ils qualifient de bon national-socialiste.
- Mandelbrod a déjà épaulé Max dans sa carrière.
- C’est un poussah richissime, industriel et idéologue de haut vol, proche du Führer et zélateur de la Solution finale.
- Max aimerait retourner en France.
- Mandelbrod ne voit pas ça d’un bon œil. On sent qu’il le prépare pour autre chose.
- Lui montre des photos de son grand-père.
- Nouvelle discussion étonnante, où Mandelbrod établit un lien entre sionisme et nazisme (p.420)
- Mandelbrod : « les Juifs sont les premiers nationaux-socialistes, depuis près de 6000 ans déjà, depuis que Moïse leur a donné une Loi pour les séparer des autres peuples.
- En déduit l’opposition radicale entre Juifs et Nazis, frères mortellement ennemis.
- Justifie l’extermination absolue.
- On comprend que Mandelbrod est un conseiller occulte du Führer (p.422)
- Max rapporte cette conversation à Thomas.
- Qui se rit de ce fanatisme idéologique. Voit les choses en pragmatique, qui réduit le problème juif à une question de « gestion » des populations.
- Thomas a désapprouvé la Kristallnacht des S.A.
- Ensuite Max Aue rencontre un statisticien, qui l’interroge sur les pratiques de comptage des Grandes Actions.
- Le 21 mars, Hitler prononce un discours.
- Durant lequel Max hallucine : il lui semble que le Führer est revêtu d’un châle rituel de rabbin. (p.431)
- Se demande si c’est sa blessure qui a provoqué cette vision.
- Ensuite recueille les commentaires du populo.
- Très étonnant effet de chœur, « les voix de la rue »…
- Rencontre Best, haut dignitaire nazi et idéologue du Nouvel Ordre Européen.
- Parlent des incohérences de la politique völkisch.
- Le soir, se rend à l’opéra avec Thomas.
- Le jeune Karajan dirige Idoménée.
- Max est fasciné par la beauté des danseuses et des danseurs.
- Quand il rentre à l’hôtel, on lui signale un appel de sa sœur.
- Il se rappelle leurs derniers jeux érotiques.
- Puis la retrouve à Potsdam (p.443-445)
- Ils parlent de la guerre. Elle le fait parler des massacres.
- Mais Max ne pense qu’à eux deux.
- Elle lui dit que « le passé est fini ».
- Ce qui le révolte.
- Una lui reproche d’être resté un petit garçon.
- Max se rappelle d’autres retrouvailles en Suisse, dix ans plus tôt.
- Tout au long du roman, Jonathan Littell fait alterner les temps de la remémoration avec autant d’habileté que de justesse. On est vraiment dans le courant d’une conscience arrachant tout sur son passage et réordonnant tous les éléments spatio-temporels au fur et à mesure du récit.
- Le souvenir de Max, en l’occurrence, n’est peut-être qu’une fabrication ultérieure, se dit-il pourtant…
- Il est convié à la table des Üxküll. Beau portrait du musicien, antisémite à l’ancienne et qu’on sent peu complaisant à l’égard du nazisme.
- Le lendemain, Max prend le train pour Paris.
- Evocation du Paris de 1943, un an après la parution des Décombres de Lucien Rebatet, pamphlet antisémite au succès monstrueux.
- Max achète un recueil d’essais de Maurice Blanchot.
- Fasciné par cette « pensée lourde et patiente ».
- Titre d’une expo au Grand Palais : « Pourquoi le Juif a-t-il voulu la guerre ? »
- Le soir, Max lève un prostitué à Pigalle.
- Se retrouve, baisé, « comme un gosse anéanti de bonheur ».
- Le lendemain à la rédaction de Je suis partout, le journal de Rebatet.
- Se rappelle ses premières rencontres avec Brasillach, quîl a dragué, et Rebatet.
- Sa première rencontre aussi avec Destouches, alias Céline.
- Retrouve alors Rebatet.
- Qui le traite cordialement de « salope de Boche ».
- Parlent de Stalingrad.
- Rebatet est snobé.
- Il a juré de couler avec le navire, mais dit son admiration pour Staline.
- Sans Hitler, il eût été coco.
- Exactement ce que Rebatet m’a dit en 1972.
- Parlent musique. Et d’Üxküll, que Rebatet admire.
- La conversation entre Max Aue et Lucien Rebatet sonne très juste (p.467-469).
- Se retrouvent le soir avec Cousteau, autre collabo.
- Max, très lucidement, voit en Rebatet un idéologue qui se la joue alors qu’il a peur de son ombre.
- La forfanterie des deux journalistes lui semble du flan.
- Bref, il est déçu par Paris.
- Pense alors à la Suisse, où sa sœur séjourne.
- Mais les SD sont rarissimes en Suisse…
- Il se rend au Louvre où il s’attarde longuement devant L’indifférent de Philippe de Champaigne. (p.473)
- Cela réveille en lui « ce cri d’angoisse infini de l’enfant à tout jamais prisonnier du corps atroce d’un adulte maladroit et incapable, même en tuant, de se venger du fait de vivre".
- Ce passage est crucial pour la compréhension du personnage en sa régression fondamentale.
- Lève ensuite un nouveau prostitué.
- Et devant lui, se voyant soudain dans le miroir de l’armoire à glace de la chambre d’hôtel, fracasse celui-ci.
- Pense à sa mère comme à une nouvelle lady Macbeth, « chienne odieuse ».
- Le lendemain, prend le train pour Marseille.
- D’où il gagne Antibes et la villa de Moreau.
- Stupéfait par son arrivée, en uniforme de SS.
- Sa mère l’accueille fraîchement.
- Il y a là deux petits enfants jumeaux.
- Conversation avec Moreau le pétainiste.
- Un Franchouille qui s’est bien arrangé, au dam de son associé juif.
- La mère de Max. « Tu es venu dans cet uniforme pour me dire combien tu me hais ».
- Max va dans le grenier de la maison, en quête de souvenirs
- Retrouve des lettres de sa sœur.
- « Je sentais croître en moi une terreur animale. »
- Sa mère le surprend ensuite dans la chambre d’Una.
- Il l’interroge sur l’identité des jumeaux.
- La mère ne répond pas. Le questionne sur ce que les SS font aux Juifs et aux enfants.
- « Vous prenez aussi les enfants, non ? »
- Max va couper du bois.
- Pense au meurtre. Se rappelle Moreau le traquant pour ses « cochonneries ». Pense que Moreau et sa mère ont assassiné son père.
- Puis se rend en ville où il prend un verre.
- Rentre se coucher. Dort.
- Lorsqu’il se réveille, les jumeaux le regardent fixement et détalent.
- N’a aucun souvenir de ce qui s’est passé la veille.
- Se lève, erre dans la villa où il découvre le corps de Moreau presque décapité, puis celui de sa mère étranglée.
- Toute la scène est à la fois très réaliste et improbable (p.487-489)
- Pas un instant Max ne pense qu’il a à voir quoi que ce soit dans ce carnage.
- Il imagine des bandits ou une vengeance.
- Et il s’en va sans autre…
- De retour à Berlin, il appelle sa sœur en Suisse.
- A laquelle il explique ce qui s’est passé.
- Elle s’inquiète alors des jumeaux.
- Ce qui lui fait lui demander qui ils sont.
- Elle ne répond pas.
- Il explose alors et raccroche.
- Tout cela absolument invraisemblable « en réalité », absolument juste dans le roman.
- Le lendemain, Max Aue demande à être reçu par Mandelbrod.
- Voudrait être affecté dans la Waffen SS.
- Ce que sa blessure exclut, lui objecte son mentor.
- Qui a d’autres projets pour lui.
- Du côté de l’administration des camps… (p.492).

Commentaires

  • Pas encore fini "Sarabande", mais la "Courante" est le chapitre pour le moment le plus prenant du livre : il est à la fois très difficile de le lire sans une continuelle nausée, et pratiquement impossible de "décoller" du texte... Seul le passage où Thomas se retrouve assis sur le sol, au milieu des "ruines glacées de Stalingrad", à extirper de son ventre les shrapnels encore brûlants de l'obus fraîchement tombé, puis à rassembler tranquillement ses viscères déroulées hors de lui, a réussi à me faire poser le livre, le temps de reprendre mon souffle...

  • Cela me comble, cher Bruno, de te savoir embarqué dans cette grande traversée. Avoir dix-huit ans et découvrir Les Bienveillantes ! Pour ta curiosité, je te signale une excellente présentation du livre sur le blog de Pierre Cormary, que j'ai cité dans mes liens. Prépare-toi au pire car le Menuet qui suit n'est pas de tout repos...

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