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Un bourreau très ordinaire

 

A propos de Roman policier, d'Imre Kertesz

Les lecteurs d’Imre Kertesz, consacré par le prix Nobel de littérature en 2002, se rappellent que cet écrivain hongrois eut à subir à la fois, en son enfance, les affres du totalitarisme nazi (dont il témoigne dans Etre sans destin) et, après son retour de Buchenwald, la coercition kafkaïenne de la société communiste, qu’il décrit puissamment dans Le refus.
Le titre de ce Roman policier est à prendre au sens des Etats de la même nature, en l’occurrence latino-américain, alors que l’auteur y revient sur le thème de la contamination d’un quidam pas foncièrement criminel « dans l’âme » mais que la soumission aux ordres transforme à son tour en bourreau. De son premier métier de simple inspecteur, Antonio Martens passe en effet au rang de collaborateur de la police politique, aux côtés d’une brute antisémite du nom de Rodriguez et sous les ordres d’un certain Diaz, dans un service commis au traitement de « dossiers » impliquant le recours à la torture.
Produite par l’avocat de Martens, en passe d’être jugé, la confession du tortionnaire « malgré lui » a cela de particulier que, sorti du contexte qui a fait de lui un criminel institutionnel, le protagoniste s’y décrit et s’y analyse avec une lucidité redoublée sur sa terrible « dérive ».

Imre Kertesz. Roman policier. Actes Sud, 177p.

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