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  • Deux intempestifs et un ornithorynque

    Sur Marc-Edouard Nabe et Philippe Muray

    A La Désirade, ce vendredi 4 novembre. – Un Ornithorynque se pointe ce matin sur mon blog, millième visiteur de ces trois premiers jours de novembre (l’effet Houellebecq sans doute) et qui me rappelle mes échanges épistolaires avec Marc-Edouard Nabe, dont j’ai conservé (mais où diable ?) les lettres à la plume d’oie et d’un format assorti à sa mégalomanie, avoisinant celui du Times déployé. C’était l’époque de Zigzags, recueil de proses de sa meilleure veine, tissé de portraits d’écrivains et de jazzmen, de très originales évocations de lieux (je me rappelle son Gênes, notamment) ou de peintres (Soutine surtout), après quoi son évolution m’a souvent laissé songeur. Il y a dans ses pléthoriques journaux une matière souvent intéressante, mais le parti pris de « tout dire » y confine souvent au déballage, et ensuite ses tâtons de romancier (seuls les éléments d’autofiction sont intéressants dans ses romans bâclés) et ses délires pseudo-mystiques de sous-Bloy exhibo m’ont plutôt atterré. J’ai défendu assez chaleureusement son dernier « roman » irakien, et Pierre-Guillaume de Roux m’a dit qu’il en avait été ravi, mais ai-je vraiment eu raison ? Je me le demande en relisant des pages de Zigzags, justement, dont certaines ont une panache, une originalité, une verve, des couleurs, parfois une espèce de candeur sauvage que je n’ai pas retrouvés chez lui depuis une paie. Il y avait chez lui l’amorce d’un grand talent d’essayiste, à la Suarès, mais ne s’est-il pas trop dispersé et fatigué ? Ce qui est sûr est que je serai le premier à me réjouir de le voir repiquer…
    Philippe Muray, dont je lis ces jours le quatrième volume des Exercices spirituels, intitulé Moderne contre moderne, m’a intéressé et exaspéré aussi souvent que Nabe (leurs deux brûlots sur le 11 septembre m’avaient paru aussi discutables l’un que l’autre), mais l’ensemble de ces chroniques courant sur les années 2003 à 2005 est une vraie mine d’observations et de coups de gueule qui ont le mérite, en outre, de nous faire revivre des « événements » significatifs. Ce qu’il dit notamment de carabiné contre les louanges archi-convenues qui se sont déversées à la mort de Jacques Derrida, me rappelle le sentiment que j’ai souvent éprouvé à l’égard de ces extases médiatiques si convenues, censées faire rejaillir la génialité présumée de tel ou tel sur celui qui l’encense…

  • Contre les éteignoirs


    A propos d’une phrase de Pierre Jourde

    J’ai signalé, dans une note de lecture se rapportant à Festins secrets, le dernier roman de Pierre Jourde, cette phrase que l’auteur fait dire à son protagoniste-narrateur, jeune-vieux prof débarquant en province et détaillant ses élèves en ces termes : « Observe-les mieux, détaille leurs têtes rabougries ou leurs faciès bouffis, leurs regards biaisés, leurs sourires faux révélant des dents déjà pourries, la vieillesse précoce qui les décompose à même l’enfance. Leur esprit est constitué d’un ricanement. Leur chair est modelée par la perversité, cariée jusqu’à l’os, jusqu’à l’âme. Tu refuses encore de croire qu’ils sont perdus. Mais ils le sont, à seize ans. A jamais. »
    Cette phrase a fait bondir le jeune Bruno, 17 ans, dont j’ai fait la connaissance par l’entremise de ce blog.

    Bruno est actuellement en classe préparatoire de bac à Bâle, selon le système de modulations linguistiques qui se pratique de plus en plus souvent en Suisse. Passionné de littérature, il m’a écrit à plusieurs reprises et fait part de son impatience de s’exprimer, qui m’a amené à lui proposer d’écrire, dans le journal littéraire Le Passe-Muraille, une présentation du très beau livre d’Elisabeth Horem évoquant sa vie quotidienne à Bagdad, intitulé Shrapnels et qu'il avait lu et aimé.
    Pour le moment, j’aimerais dire haut et fort combien je trouve révoltante l’attitude qui consiste à étendre, à toute une génération, le constat de décadence et de déchéance. Même s’il y a beaucoup à dire sur l’état de l’enseigement et de l'éducation de façon plus générale, cette façon de conclure à la barbarie des jeunes est lamentable, qui me rappelle la réponse faite à la classe de ma fille réclamant à son prof des lectures de qualité : « Eh mais, vous n’en êtes pas dignes ! ». L’asticot en question se rabattait aussi bien sur la lecture des journaux et des bandes dessinées, et je me suis retenu de le transformer en bouillie pour épargner à notre enfant sa vengeance probable…
    Ceux qui retirent l’échelle derrière eux, sous prétexte que ce qui vient ne vaut pas ce qui a été, me semblent encore plus « graves » que ceux qui flattent les jeunes au lieu de les stimuler.
    A Bruno qui m’a fait (re) découvrir Romain Gary, comme à Matthieu (vint et un ans), initié à la littérature par un homme de cœur et de goût (l’écrivain Jacques-Etienne Bovard) et qui vient de gagner le premier prix de la nouvelle francophone, je pense ce soir avec reconnaissance et je leur tends la main…

    Dans la foulée, je signale à Bruno, à Matthieu et à tout le monde, la parution du nouveau Cahier de l'Herne consacré à Romain Gary, paraissant en même temps, en Folio, qu'un revigorant recueil inédit de réflexions et de prises de position intitulé L'Affaire homme et qu'un essai de Paul Audi, La fin de l'impossible, pénétrant hommage d'un philosophe lecteur de Chestov à à un écrivain qui l'a aidé, dit-il, à rester debout.

  • Les abeilles de Byzance


    Où il est question d’un artiste photographié par les journaux dans le cortège de la Gay Pride. De sa vision transfigurée. Que le génie reste méconnu en ce bas monde et que l’enfance est une société secrète.

    en pensant à Olivier Charles


    Sur la photo de la Gay Pride, Angelin, c’est l’oiseau de funérailles qui se tient à l’écart, là-bas, seul comme personne, tout en noir sur le fond ondoyant des gars presque nus et des filles en pétales, la gueule apparemment verrouillées et le regard invisible derrière les verres plombés de ses lunettes d’architaupe.
    Toujours sa façon de donner le change. Comme une tour impénétrable, et dedans se déchaînent cependant les forces et les énergies. Rien d’étonnant alors qu’il ait daté Les abeilles de Byzance du même jour entre deux et trois heures de l’après-midi (la tranche horaire de la photo) alors qu’il semblait complètement absent de tout et plus qu’indifférent: ailleurs.
    Quoi de moins engageant que cette face de clergyman à l’enterrement de Dieu ? Et pourtant l’observateur attentif nuance rien qu’à détailler la tenue de l’olibrius. C’est que dans tout ce noir flambe un rouge de boucherie et le bleu des nuits blanches, et c’est surtout que la matière du costar d’Angelin signale une espèce dê dandysme qui lui donne, même ivre mort ou shooté, la dignité équivoque du baron Corvo à la messe, et l’oeil le plus exercé décèlerait comme une malice enfantine dans un certain pli oblique de son vague sourire, signifiant qu’il communique avec ce qu’il appelle tantôt The Great In ou The Big Out pour égarer les poulpiquets de la critique établie.

    Chacun, de ceux qui ont vu Les Abeilles de Byzance, comprend illico de quoi il retourne, mais quiconque se casserait la gueule à l’expliquer, ou plus exactement risquerait de se faire casser la gueule par Angelin, comme cet imbécile de chroniqueur du Quotidien bonnement jeté dans l’escalier métallique du loft du maître voyou.
    Que dire d’une foule en rut ? A vrai dire Angelin paraît, sur la photo, rester de glace au spectacle de la Gay Pride dont il est plus que sûr qu’il vomit l’esprit grégaire et la collante convivialité, ce côté scout du cul en mal de reconnaissance, alors qu’il se veut lui-même du parti des uniques, et pourtant c’est de cette viande qu’ont surgi tout à coup les abeilles.
    Tout à coup, sans crier gare, en noirs essaims dorés surgis des clochers des entrejambes: à toute boule comme des meules de feu fusant du fond du ciel en fusion. Dès le premier char les abeilles ont vrombi en escadrilles, tantôt groupées style Les Stukas attaquent et tantôt disloquées en giclures sonores sous les coupoles du ciel cisalpin fleurant le kérosène et le pollen des jardins suspendus, et de tout ce branlebas qu’Angelin seul a perçu procède donc l’immense toile que chacun prend en pleines tripes comme une baffe sensorielle et métapsychique sans pouvoir n’en rien dire plus que la tortue de mer jouissant tout à coup d’échapper àééé la pesanteur en basculant dans la flotte océane.

    Seule la Sagouine, une fois, a dit quelque chose à propos de travaux antérieurs en beuglant, dans un cocktail, que les choses d’Angelin relevaient de la divine Feuille de Rose, et tout le monde, à rire, en a fait trembler sa burette de champagne alors qu’il n’y avait pas de quoi, du moins était-ce le sentiment d’Angelin lui-même qu’il n’y avait pas de quoi rire, et probablement cela explique-t-il que Les Abeilles de Byzance soient dédiées à la mémoire de la Sagouine, défuntée il y a quelque temps de sa chère vieille cyrrhose.

    A présent le souvenir de la Sagouine ne laisse de conforter Angelin dans sa conviction qu’un être un peu sensé, par les temps qui courent, ne peut être qu’une créature déclassée aux dehors de monstre de foire ou de cinglé, et telle était aussi bien la Sagouine à la dégaine de poivrote aux nippes de gitane flapie et aux sorties apparemmnent loufoques, dont Angelin et quelques lecteurs de la Vie ouvrière, où elle donnait sa chronique hebdomadaire, appréciaient cependant les fulgurances intuitives et la savoureuse sapience absolument démodée.
    «Angelin peint le Désir et la Douleur à l’état d’extrême incandescence, avait écrit la Sagouine au lendemain de la rétrospective de l’Espace Off, son oeil cloué au front d’une locomotive folle nous arrive tout droit de Tolède via la boucherie féerie du Russe Chaïm et de l’Anglais babylonien aux papes cannibales, mais la vision finale nous ramène Da Capo à cette vieille fripouille de Diego, leur maître à tous», et tant l’outrance cryptée de la vieille folle que les observations détaillées qui suivaient lui rappelaient maintenant les quelques bonnes et belles cuites qu’ils avaient partagées, notamment au jour de ses cinquante ans, l’année de la comète, lorsque la Sagouine s’était pointé au loft en compagnie d’un superbe gig brésilien qu’elle tenait en laisse et lui offrit pour qu’il en tirât quelque décharge de haut voltage pictural.

    Tout cela se trouve comme précipité dans la vision des Abeilles de Byzance, dernier avatar de l’épouvante de cette fin de siècle plus que sublimée par le peintre: rendue à sa pure Beauté panique.
    Ce n’est pas, chacun l’a compris, qu’Angelin dore la pilule, car les abeilles disent à la fois la gloire et la mort de Jo, son ami unique de la vie ici-bas et au ciel céleste, et la grâce et la déchéance de la mère d’Angelin au mouroir, disent par conséquent le lait de toutes les tendresses et les retombées de cendre humaine des camps de la mort, disent les montagnes à l’aube et les pyramides de crânes, disent l’alpha et l’oméga de cette existence de rien du tout et de l’éternité symbolique, disent la viande et le fruit, disent la bête et les fleurs - enfin chacun pige tout et fait silence.

    Le noir multiple dont est vêtu Angelin sur la photo de la Gay Pride 98 signifie à la fois qu’il pourrait se flinguer ce dimanche de solitude absolue, dans ce petit pays amorti, et qu’il ne le fera pas car il a encore à faire.
    Qu’il n’y a à faire que faire: c’est la conviction dernière d’Angelin. Mélanger ses couleurs est une putain de béatitude. Passer des nuits à genoux dans le chaos d’alcool et de chiffons sales de votre dépotoir aux vitres maculées pour n’en extraire qu’une ombre de l’or de la boue de Rembrandt vous fait rebondir sur vos pattes de derrière, et ce soir y a plein d’étoiles, y a plein d’amis défuntés qui vous zyeutent par les hublots du grand paquebot aux abeilles...

    Peinture d'Olivier Charles





  • Les pouvoirs de l'imagination


    Sur Les contes des jours volés d’Anne-Lou Steininger 

    Il est peu d'auteurs romands, dans ce pays culturellement  peu porté aux dérives de la fantaisie, qui montrent autant d'imagination poétique qu'Anne-Lou Steininger, dont le nouveau livre épate autant par la buissonnante foison de ses images que par la verve narrative des contes qui s'y succèdent, sur tous les tons: de l'inquiétante étrangeté au sarcasme, du lyrisme fellinien à la charge satirique, de l'humour surréaliste à la poésie, du vertige métaphysique à la loufoquerie de ceux qui «parlent à cloque-langue depuis des plombes, et c'est de la verbaille splendoriphore, de la ronflante à gros bouillons et à petits crevés, point du pipoulet de salon»…

    Dès son premier livre, La maladie d'être mouche (paru chez Gallimard en 1996 et plus tard adapté au théâtre), Anne-Lou Steininger s'est signalée par un don d'écriture et un univers poétique tout à fait singulier, même si ses images et ses formulations rappelaient à l'évidence la poésie du génial Henri Michaux. Le rapprochement, certes écrasant, ne ramenait pas pour autant la jeune prosatrice romande (née en 1963 en Valais) au rang d'un épigone, tant on sentait en elle, concrétisés dans les efflorescences «organiques» de son écriture, des thèmes et des motifs tout à fait personnels. Un peu moins d'une décennie plus tard, après diverses tribulations qui ont ralenti la parution de ce livre, et la réalisation intermédiaire d'un autre ouvrage à caractère dramatique ( Le destin des viandes), Les contes des jours volés marque une double et très significative avancée, tant du point de vue de la densité et de la profondeur du texte que de sa lisibilité. Moins baroque, voire artificiel, que l'était parfois La maladie d'être mouche , ce nouveau livre nous entraîne, de fait, dans une suite de contes qu'on pourrait dire cernés d'abysses (du temps, du vertige d'être au monde, de la violence, de la folie et de la mort) rappelant les fables d'un Dino Buzzati.

    Un contrat-défi initial en marque le départ dans le même esprit que les contes des Mille et une nuits (le conteur à multiples voix faisant la pige à la mort en nous racontant ses histoires de vie), et voici le lecteur embarqué dans une traversée magique, ponctuée d'étonnants songes éveillés. Dans Face à la mer , c'est le passage du paquebot des morts en apparat de croisière de luxe; Le clin d'œil du lièvre est une magnifique évocation de l'enfance perdue; L'irréparable , une variation sur le thème du double assassin qui hante la tradition des contes populaires; Le musée des mémoires humaines , l'illustration grinçante de la vanité des révolutions; O mon beau château , un envoi final sur la merveille de pouvoir imaginer une «enfance qui s'éternise»…

    Parfois moins convaincante dans le délire verbal (Rondisalabalanque mirapolisalice) ou la variation philosophique par trop explicite (Le fleuve, Sur mesure ou La liberté) , Anne-Lou Steininger n'en impose pas moins, dans les grandes largeurs, une vision et une expression d'une remarquable originalité.

    Anne-Lou Steininger. Les contes des jours volés. Bernard Campiche éditeur, 219 pp.

    Photo: Philippe Pache


  • Le romancier sentencieux


    Les indigestes Festins secrets de Pierre Jourde


    Le sentiment que tout est jugé d’avance m’a toujours paru rédhibitoire en matière romanesque, et c’est ce qu’on ressent de plus en plus lourdement à la lecture des Festins secrets de Pierre Jourde, dont tous les personnages observés par Gilles Saurat, le protagoniste (jeune prof qui n’a l’air d’apprécier que sa chère personne civilisée, au milieu des barbaresques), semblent plus odieux les uns que les autres.
    Voici par exemple comment ledit Gilles voit ses élèves « sur fond de puanteur visuelle » : « Observe-les mieux, détaille leurs têtes rabougries ou leurs faciès bouffis, leurs regards biaisés, leurs sourires faux révélant des dents déjà pourries, la vieillesse précoce qui les décompose à même l’enfance. Leur esprit est constitué d’un ricanement. Leur chair est modelée par la perversité, cariée jusqu’à l’os, jusqu’à l’âme. Tu refuses encore de croire qu’ils sont perdus. Mais ils le sont, à seize ans. A jamais" .

    Vous voyez ça: un gosse perdu à seize ans ? A jamais perdu ?
    Dans les chapitres suivants, Gilles évoque les coïts plus ou moins « satisfaisants » qui ont marqué ses relations avec Marielle, en fonction d’un certain « cahier des charges », puis le sinistre dîner chez sa logeuse, où se retrouvent les plus lugubres vampires de la bourgade où se passe le roman.
    Or curieusement, la noirceur voulue de celui-ci n’a rien à voir avec la couleur radicale d’un vrai roman noir : on a juste l’impression que l’auteur a chaussé des lunettes souillées. Le protagoniste (et l’auteur sans doute) prétend avoir le  goût du réel, mais la réalité de Festins secrets n’est qu’une exagération scolaire du pire, tout y est trop sciemment vicié pour qu’on perçoive encore de la vie là-dedans, les personnages y sont cloués dans leurs grimaces, sans la beauté des masques d’Ensor ou des superbes gueules des plus grinçants expressionnistes. Je me rappelle ce roman sublime de noirceur qu'est J'étais Dora Suarez, où l'auteur, ce voyou camé de Robin Cook, se gardait pourtant de juger son terrifiant psychopathe. A l'opposé, Festins secrets sent le labeur de  prof, la démonstration appliquée et sans humour, et je me demande si je vais continuer de cheminer en compagnie de son vieil ado sentencieux qui voit partout des pervers et des abominations horrifiques, se dandinant lui-même comme un touriste au enfers...
    On se rappelle du procès instruit par Pierre Jourde dans La littérature sans estomac, où il disait des choses parfois justes sur la foire aux vanités des lettres parisiennes. Mais alors, déjà, m’avait frappé la faiblesse de ce que défendait le pamphlétaire, et ses crispations pusillanimes de pion. Tout différent en cela d’un Bloy, aussi génial dans ses vitupérations qu’inspiré dans ses imaginations d’artiste, des nouvelles de Sueurs de sang aux Histoires désobligeantes. Or, la différence est que Léon Bloy aime autant qu’il agonit, tandis que Jourde ne fait pour le moment que piétiner, et encore, avec la tête plus qu’avec les pieds…