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Du nihilisme


De la seiche philosophique 

Une mentalité m'a toujours révulsé, et c’est celle de la seiche philosophique. Rien à voir, cela va sans dire, avec la seiche animale, qui ne diffuse son encre que pour se défendre à bon droit.

Or en quoi se distingue la seiche philosophique ? En cela que, plongée dans un bac d’eau claire, elle y diffuse un jet d’encre noire avant de déclarer qu’il n’y a pas plus noir que le monde dans lequel elle, seiche philosophique de malheur, a été plongée.

Il y a la seiche du tout est moche. Lui désignez-vous une chose belle, un paysage ou un tableau, un film ou un livre, qu’elle en relève aussitôt le défaut.
Il y a la seiche de rien ne vaut le coup qui, arguant que tout a été fait, ou que rien ne puisse plus advenir, n’a de cesse de ruiner tout projet et toute idée de projet, pour mieux se complaire dans son amer bocal.
Enfin il y a la seiche du tout est foutu, dont le goût du noir touche à l’absolu, le seule fait d’être au monde lui semblant la calamité d’origine.

Or comment combattre la morne philosophie de la seiche ?
Je dirai simplement : en regardant la vie avec plus d’attention. A l’instant même je lis, d’ailleurs, dans ce beau livre qu’est Lunar Park de Bret Easton Ellis : « Tout ignorer est chose facile. Etre attentif est beaucoup plus difficile… » Et c’est cela même : l’attention est ce qui fait d’un écrivain le gardien du détail, que le nihiliste s’acharne à noyer.

 

Commentaires

  • Et l'écrivain est celui qui berce le peuple ; le nihiliste est celui qui lui enlève ses béquilles...

  • On peut pêcher la seiche avec des leurres multicolores.

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