UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ecrivains en vitrine


Le Centre Culturel Suisse à Paris n’existe pas

 «La Suisse n’existe pas » était l’un des slogans de la politique culturelle branchée à l’époque de l’Exposition de Séville, et Madame et Monsieur Barjo, qui l’inspiraient, ont remis ça lors de la Foire de Francfort de 1995, illustrant l'effort désormais exemplaire de «ceux qui freinent à la montée» avant de se trouver un rejeton en la personne de Michel Ritter, actuel directeur du Centre Culturel Suisse de Paris, sis en plein Marais, rue des Francs-Bourgeois.
La dernière trouvaille de ce bon M. Ritter, à l’occasion des vingt ans du Centre qu’il pilote depuis trois ans avec son team, est de proposer aux artistes et écrivains (et écrivaines) qui ont marqué la vie culturelle helvétique de ces dernières décennies, de les enfermer une heure durant dans une vitrine afin de les présenter aux visiteurs de son Culture Shop. A préciser que cet « événement », que dis-je cette « performance », cette « installation » se prépare actuellement sous le sceau de la plus solennelle confidentialité, pour « conserver entier l’effet de surprise ». Mais comment ne pas se réjouir anticipativement d'une initiative aussi originale et lui donner la plus large publicité ?
Pour illustrer la générosité de nos instances culturelles à l’égard des artistes et écrivains (et écrivaines) du beau pays de Heidi, et justifier la peine (dure est la vie d'artiste) que représente leur mise en vitrine durant un temps même relativement bref (quoique infini dans son déploiement symbolique), le rejeton de Madame et Monsieur Barjo « offre » à ses invités le voyage à Paris, leur hébergement et les repas (TVA inclue) pris aux heures réglementaires durant leur séjour.
Les esprits chagrins relèveront peut-être que le même Michel Ritter, qui a mis récemment sur pied à Poussepin ce qu’il n'a pas hésité à appeler un « Salon du Livre », où étaient également « invités » des éditeurs et des auteurs, s'est borné à leur « offrir » 500 francs suisses pour une semaine de séjour. Alors quoi, deux poids deux mesures selon qu'on est en vitrine ou pas ? Mesquinerie que tout ça: quand on est ressortissant d'un des pays les plus riches du monde, on ne compte pas...
A propos des vitrines de Michel Ritter, une autrice de nos amis (que dis-je une auteuse, une autoresse) a proposé à son invitant de placer une petite lumière rouge au-dessus de chaque personnalité exposée, comme dans les quartiers les plus performants d’Amsterdam. On ignore encore si chaque vitrine disposera d’un rideau propre à masquer certains events particulièrement créateurs...

Ce qui est sûr en attendant,  c'est qu'après la tenue du fameux Salon du Livre en les murs de Poussepin, divers témoignages l’attestent formellement : le Centre culturel suisse à Paris n’existe pas

Commentaires

  • Merci de nous éviter le déplacement au pays de Bourgeois pas si francs que ça.
    Brillante idée pourtant, que de nous mettre face à la Présence de l’écrivain suisse réel ! Ne manquez pas de féliciter votre amie pour les petites lumières rouges. Et je me permets de suggérer, pour la prochaine performance, le petit raffinement suivant : la distribution, tous les quarts d’heure, de petits morceaux, ronds ou carrés, de pages imprimées. Viatiques libres de droit pour les pèlerins qui se seront égarés dans ce divin marais.
    Pour ma part je continuerai à naviguer sur les eaux orangées d’une Helvétie toujours plus libre. Qui dira le prix du vrai franc Suisse ?

  • Le début de votre post fait craindre de votre part une influence du mauvais esprit du plumitif tenant ce blog, mais votre proposition positive plaide en sens contraire et nous la saluons. Dommage qu'elle tombe à plat, Madame Bretonne: car le Centre culturel suisse du Marais propose déjà tous les jeudi, à 18h. (entrée libre), une rencontre intitulée Qu'avez-vous à lire? consistant pour chacun, dans un esprit non-élitaire et convivial au niveau du partage, à lire à voix haute un bout de texte pris au hasard dans un journal ou une BD, un prospectus ou un flyer, entre autres productions de l'intertexte urbain. N'hésitez pas, malgré la prévention que vous manifestez, à vivre avec nos créatifs cette expérience en phase avec le quotidien.

  • Oh que ça donne envie votre nouveau magasin de culture au plan du vécu.

Les commentaires sont fermés.