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Calaferte par les deux bouts


C’est en somme par les deux bouts que l’éditeur Gérard Bourgadier, ardent défenseur de la mémoire de Louis Calaferte, nous invite à poursuivre la lecture posthume de ce grand méconnu, dont l’oeuvre compte plus de cent titres dans les genres multiples de l’autofiction (dès son mémorable Requiem des innocents, suivi de Septentrion dont l’érotisme torride lui valut l’interdiction), de la nouvelle (le formidable recueil de Campagnes ou la dérangeante Mécanique des femmes), du théâtre, de la poésie, de l’essai, du pamphlet et des carnets, comptant aujourd’hui 11 volumes.
Mélange de chroniqueur éruptif à la Céline (quoique plus proche d’un Cendrars ou d’un Henry Miller) et de poète à fulgurances, de contestataire hors-parti et de moraliste, voire de mystique, Louis Calaferte composa les cinq récits de No man’s land à l’époque de Septentrion, dont ils ont le même ton flamboyant et grinçant à la fois, notamment La soirée chez Brandès, où la guerre des sexes et la passion artiste s’enchevêtrent comme des lianes enflammées…
Tout différent, plus grave d’inspiration, parfois nuancé d’amertume, mais également de mélancolie et de tendresse, est le ton de Circonstances, où nous retrouvons l’homme vieillissant en sa retraite provinciale (il vomit le parisianisme) d’Alceste chrétien affirmant finalement que « si Dieu n’existe pas, nous n’existons pas non plus »…

Louis Calaferte. No mans’land (récits) et Circonstances (Carnets 1989).Editions Gallimard, L’Arpenteur, respectivement 207p. et 245p.

Commentaires

  • En quoi Calaferte vous semble-t-il "méconnu"?

  • Il est vrai que cela peut sembler exagéré, dans la mesure où l'on a beaucoup parlé de Septentrion ou de La mécanique des femmes, mais faites le tour des dictionnaires et autres répertoires de la littérature française contemporaine et voyez la place qu'on lui accorde, quand il n'est pas simplement ignoré. Si Calaferte est évidemment connu des amateurs de littérature, au même titre qu'un Calet, il me semble que son oeuvre reste largement inaperçue du public, comme l'est celle d'un Raymond Guérin. Par ailleurs, il est évident que tout n'est pas du même tonneau dans la centaine de titres de sa bibliographie, mais tout de même, à côté de tant de faiseurs dont on nous rebat les oreilles, je le trouve, disons, insuffisamment connu, voilà, et le fait que Requiem des innocents ou Campagnes ne soient pas, sauf erreur, en livre de poche, m'en paraît un signe de plus...

  • tout à fait d'accord avec vous et Calaferte comme tant d'autres par exemple Roland Kirk ou Cannonball
    Aderley en musique ou bien Kupka en peinture ou Landolfi en littérature hélas....j'arrête de faire le pédant mais que voulez-vous la plupart des hommes ne savent pas ce qui il y a à côté d'eux...
    bien à vous HB

  • Roland Kirk! Voilà le nom que je cherchais depuis des jours. Ce saxo inspiré, jouant comme à genoux des litanies inimaginables. Merci de me le rappeler. Et pourquoi serait-ce pédant de se rappeler ses découvertes latérales ? Je connais bien Landolfi et je citerai aussi Quarantotti Gambini, cette merveille, et le recueil d'Italie magique réunissant tous ces auteurs si originaux, ou encore Friedo Lampe, dans le club des méconnus, rayon germanique. Quant à Kupka, moi pas connais. Donc je vais y aller voir. Remerci de me l'indiquer...

  • je voudrias que vous m'envoyez le livre (septentrion )ou quelques infomatinos de ce livre car je ne sais pas do quoi s'agit-il j'ai lu (la micanique des femmes il m'a plu beaucoup et je veux lire l'autre livre mais je ne l'ai pas trouve partout alore m'envoyez ce livre ou je sais pas l'impotance je l'ai besoin
    je vous en pris

  • Septentrion a été réédité en livre de poche, que vous trouverez donc à la librairie ou à la bibliothèque voisines. Je regrette de ne pouvoir vous envoyer mon exemplaire, qui est rempli de notes et dédicacé par l'auteur. Mais vous allez le trouver sans peine...

  • Un livre qui ne se lit pas facilement dans le métro... et comme je lis surtout dans le métro... mais bon, le hasard m'a conduit à votre page... Septentrion m'appelle... je vais le reprendre au corps, y plonger yeux et nez et le reste... et tant pis si je rougis!

    Bien à vous, :j

  • Connais peu le bonhomme,mais sa vision exaltée n'est pas si loin de l'univers d'Antonin Artaud, c'est vrai qu'il est assez peu connu, il n'empêche, vive la transe et...Roland Kirk qui lui aussi, à sa manière ètait un furieux. Fish

  • Oui, Calaferte et Guérin sont trop peu connus, il n'y a pas que Tsvétaïeva...
    Mais rien de commun à mon sens entre Calaferte et Artaud : le premier est nihiliste, le second en violent combat contre le nihilisme !

  • Merci pour vos mots, Alina. Et tout à fait d'accord sur le point qu'Artaud et Calaferte sont incomparables. Rien du génie foudroyé chez Calaferte, dont l'oeuvre est par ailleurs très inégale, assez pénible même sur la fin, genre ronchon misanthrope - ses Carnets sont parfois assommants -, mais nihiliste ? Non, là, je ne vous suis pas: plutôt râleur vieux-croyant assez aigri sur les bords, mais pas pour autant prof de désespoir. Je lui garde une vieille tendresse mais ne vois pas en lui un aventurier de l'absolu, ce qu'est évidemment Artaud...

  • Pour moi le nihiliste c'est celui qui ne veut pas voir toute une partie de la réalité, qui maintient obstinément un angle aveugle. J'ai eu ce sentiment en relisant un peu Calaferte il y a quelques mois - je pensais ne l'avoir jamais lu mais si, je l'avais bel et bien lu seulement j'avais mis cet auteur au placard de ma mémoire parce que malgré ses grandes qualités je le rejette, je demande plus que cette tendance à la misanthropie un peu bornée, en effet. Où il se plait un peu trop...

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