
(Trésor de JLK, V)
«Littérature française, tire ta langue : elle est bien malade . »
(Jules Renard, en 1898)
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« Le grand amour : celui que ses blessures font inaltérable. »
(Gustave Thibon)
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« Le désespoir est manque d’imagination ».
(Georges Dumézil)
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«On dégrade les mystères de le foi en en faisant un objet d’affirmation ou de négation, alors qu’ils doivent être un objet de contemplation».
(Simone Weil)
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«Je croirai à tout ce qu’on voudra, mais la justice de ce monde ne me donne pas une rassurante idée de la justice dans l’autre. Dieu, je le crains, fera encore des bêtises : il accueillera les méchants au Paradis et foutra les bons dans l’Enfer ».
Ou cela : « J’ignore s’il existe, mais il vaudrait mieux, pour son honneur, qu’il n’existât point ».
Et enfin : «Faire une conférence sur Dieu, avec projections »…
(Jules Renard, Journal)
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«L’imagination est le matin de l’esprit, la mémoire en est le soir».
(Emerson)
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« J’ai ici un disque de Céline que j’écoute de temps à autre : les première pages du Voyage au bout de la nuit (lues par Michel Simon) vous donnent physiquement (chair de poule) le sentiment du génie à l’état pur. C’est bouleversant. Puis vient une longue interview de l’auteur, qui radote et rabâche des platitudes. C’est consternant. Céline et le docteur Destouches auraient-ils donc été deux individus différents ? »
(Simon Leys)
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« En art, on donne l’idée du vrai avec du faux."
(Edgar Degas)
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«L’enseignement littéraire était, au début du siècle, encombrant et inefficace. Il l’est encore. Certains professeurs étaient «touchés» par les «beautés» des auteurs (généralement décédés), le système, en bloc, manquait de coordinations. Étudiant la physique, on ne nous demande pas d’apprendre la biographie des disciples de Newton qui s’intéressent à la science, mais n’ont réalisé aucune découverte. On laisse l’étudiant se passer de leurs tâtonnements, notes de blanchissage et expériences érotiques. Le mépris général de l’éducation classique, plus spécialement des humanités, la dérobade générale du public devant tout livre «de mérite» et, sur un autre plan, la publicité flamboyante qui enseigne «comment faire semblant de savoir quand on ne sait pas» auraient pu avertir les sensibles qu’il y a quelque chose de défectueux dans les méthodes appliquées de nos jours à l’étude des Lettres».
(Ezra Pound , 1934)
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« Il faut avoir l’esprit dur et le cœur tendre. Mais le monde est plein de cœurs secs à l’esprit mou ».
(Jacques Maritain)
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« Une tête ailée vaut mieux qu’un cœur avec des testicules. »
« De même que l’on peint un zéro au-dessus de la tête des saints. »
(Lichtenberg)
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«L’enfer est l’asile d’aliénés de l’univers, où les hommes seront persécutés par leurs souvenirs ».
(R.A. Torrey)
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«Tout le monde ne tend à lire que ce que tout le monde aurait pu écrire».
(Paul Valéry)
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«Le manque de formation intellectuelle de la plupart des critiques, l’absence chez eux d’un système de concepts pour juger de la valeur d’une œuvre, joints à la production massive de la médiocrité et à l’inondation du marché par la traduction de camelote étrangère, tout cela donne une triste image de la décadence littéraire. Que peut-on exiger du public, si la critique elle-même se trouve à un niveau inférieur à la moyenne ? »
(S.I. Witkiewicz, 1929)
« Les voir boire leur chocolat, le matin, me restera jusqu’à la fin comme une vision d’éternité : ce moment où il n’y a que ça, que la présence de l’enfant à son chocolat ; ensuite l’enfant s’en va, on reprend un peu de café, mais seule nous restera la vision de l’enfant au chocolat… »
(Années 80)
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«Rien n’est confus sauf l’esprit»…
(Magritte)
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« J’espère que ma peinture tiendra, sans craquelures. Je voudrais arriver devant les jeunes peintres de l’an 2000 avec des ailes de papillon ».
(Pierre Bonnard)
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«L’homme a le don d’avilir la Nature en la touchant et de la rendre presque aussi ridicule que lui !»
(Barbey d’Aurevilly, Omnia)
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« Cet homme avait tant d’intelligence qu’il n’était presque plus bon à rien dans ce monde. »
(Lichtenberg)
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« Je suis sorti du labyrinthe stérile et rectiligne de la ville américaine, échiquier du progrès et de l'ajournement. J'erre dans un rêve plus réel, plus tangible que le cauchemar mugissant et climatisé que les Américains prennent pour la vie. Ce monde qui fut si familier, si réel, si vivant, il me semblait l'avoir perdu depuis des siècles. Maintenant, ici à Bruges, je me rends compte une fois de plus que rien n'est jamais perdu, pas même un soupir. Nous ne vivons pas au milieu des ruines, mais au cœur même de l'éternité».
(Henry Miller, Impressions de Bruges)
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«Je ne comprends que ce que je devine ».
(Léon Bloy)
Aquarelle JLK: Carnets.