
Il recopie de vieux écrits,
ses longs cheveux sont blancs
comme la neige des printemps
effacés par l’oubli;
mais les mots des jours et des nuits
que la main recopie
sera demain le lendemain
d’autres vies livrées à l’oubli…
Moi j’allais sur mes dix-sept ans
au salon d’agrément
où mes sœurs aimaient se faire belles
et j’écoutais ce qu’elles disaient:
c’était la volière aux rebelles,
comme le plus bruissant bouquet
de vocables soyeux
comme autant de joyaux joyeux
ruisselés des caquets -
mais cela ne se décrira
que par l'écrit, je crois…
La fumée des papiers brûlés
ne nous empêche pas
de lire ce que le vieux cinglé
recopiait là-bas
au dam des vigiles de l'Oubli
répétant à l’envi:
ce ne sont qu’histoires inventées,
effacez-moi tout ça -
et la main légère au printemps
de remonter le Temps...