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Imagier du vivant

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Frères et sœurs
(Chronique des tribus, 75)
 
Autant il peut être déprimant de perdre un ami de son vivant, de constater le déni de ses idéaux de jeunesse ou l’enlisement dans la médiocrité d’une relation marquée par des passions jadis partagées, autant les retrouvailles, par delà les années, de deux compère liés l’un à l’autre par d’inoubliables « minutes heureuses » et autres riches heures, rencontres et découvertes de concert, participent du meilleur de la vie, et c’est cela même que nous aurons vécu aujourd’hui, mon camarade Claude et moi, d’abord à détailler l’originale beauté des objets accumulés dans le logis lausannois qu’il partage avec sa moitié et leur fille aimée, ramenés par lui de quatre coins de la planète dont il a parcouru plus de cent pays, et ensuite en « feuilletant » l’incomparable Album de son travail photographique que j’apparierai, sans exagérer, à celui d’un Cartier-Bresson ou d’un Robert Doisneau, dans le droit fil d’un réalisme poétique conjuguant l’esthétique (dénuée de tout esthétisme figé ou flatteur) et la saisie au vol de la vie en sa fraîcheur et son mouvement.
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Sept décennies après nos premières menées de jeunes reporters (lui pour l’image et moi pour le texte) débusquant tel vieux Marcheur de la Paix à longue barbe de pacifiste – notre reportage sur le mythique Max Daetwyler invitant les grands de ce monde (Kennedy et Krouchtchev) à lui emboiter le pas derrière son grand drapeau blanc – ou parcourant les églises et autres rafiots d’Amstedam squattés par les provos hippies, je me suis replongé dans quelques souvenirs personnels de notre collaboration de quelque temps, au début des années 70, avant de pousser plus avant dans ce qui se déploie comme une œuvre de photographe poursuivie des années durant, de l’île de Wight au Portugal où il a longtemps vécu, en passant par l’Égypte et l’Inde, l’Asie et tous les pays où l’ont conduit se activités de reporter-cameraman de la télé romande, avec le même regard caractérisant sa vision de l’humain et des circonstances multiples de la vie où nature et culture ne cessent d’interférer en portant le visage singulier des gens au tout premier rang.
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Sacré lascar à la Cendrars, aussi attentif à tel tissu copte de plus de mille ans, ramené d’Égypte comme il a ramené tel immense Bouddha doré de Thaïlande, qu’à la dégaine de Charlotte, alias Charles le travesti du café popu lausannois du Rôtillon - où croisaient aussi Roudoudou le balayeur (on ne disait pas encore technicien de surface selon l’obscène usage actuel) et diverses « hautes dames » selon l’expression de Cingria, ou nous voici dans l’Alfama de Lisbonne ou parmi les oiseaux des marais saisis au vol, chaque objet ou chaque être vivant racontant son histoire, et voici les dessins d’enfant de sa fille, un récit de vie de sa douce à traduire du portugais, moult sculptures africaines et, déployés sur une paroi, ces deux panneaux des aborigène indiens Warlis à la grâce merveilleuse…
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Surtout cela une fois encore : ce regard de l’ami Claude, d’un frère humain sensible, précisément, à la ressemblance humaine - mais quel bonheur de se retrouver comme ça…
 
Claude Paccaud, ses trésors et ses images.

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