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  • Cruelle poésie

     
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    (En mémoire de Vitalie Rimbaud)
     
    Plus vous croirez le ligoter,
    plus il s’échappera,
    plus vous le clouerez aux mots,
    plus il déliera,
    en renversant la table,
    la folle fugue des vocables;
    plus vous lui rappelez Raison ,
    plus il répond: Saisons,
    et c’est alors un quatuor
    qu’il fait sonner léger au clavecin
    levant aux prés le sacre du matin…
     
    Sur la photo là-bas l’enfant,
    ne semble pas content:
    il n’a pas l’air d’aimer poser
    comme les collégiens,
    souriants philistins
    aux destinées de pharmaciens;
    il se sait seul quand ils sont tous…
     
    La mère sévère en attendant
    s’inquiète en grand tourment
    de voir déferler le ravage
    sous le front du sauvage
    défiant Dieu contre l’usage;
    il y a de quoi s’enrager,
    à voir le père absent
    inspirer ainsi l’innocent…
    Vitalie au sort si cruel
    se fait baiser à vie
    par le démon de poésie,
    mais jamais elle ne fermera
    sa porte au scélérat
    qu’elle aimera plus que sa vie -
    l’eau claire et l’ortie des mots
    soient maudites et bénies …