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Quand Snoopy rime avec Bovary

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(Le Temps accordé, Lectures du monde 2024)
 
À La Désirade, ce vendredi 8 mars.- Cinq heures du matin. Dernier jour de mon frère le chien. Je m’efforce de n’y pas penser. Nous allons le délivrer de sa vie qui n’en est plus une, et la seule conclusion sera celle-ci: c’est la vie...
Pour ma part je continue à tenir le journal de bord de l’humanité en ma modeste part, lisant et annotant Madame Bovary et La vie dans l’univers du physicien rebelle Freeman Dyson. Mon ami Bona met la dernière main au formatage de ma trilogie poétique, qui sera bientôt disponible, via le Nuage, à l’enseigne des Éditions de La Désirade, sous le titre de La Maison dans l’arbre, incluant La Chambre de l’enfant et Le Chemin sur la mer.
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La première édition de La Maison dans l’arbre, parue hors commerce en 2018 au Cadratin, pour les 70 ans de ma bonne amie, était en somme une préoriginale, alors que la réédition augmentée de cette année, qui ne sera pas distribuée en librairie par les réseaux ordinaires, mais obtenue sur commande par le diffuseurs mondiaux associés à la firme américaine où tout se manigance, constituera pour moi, avec l’aide de mon cher Bona, le début d’une expérience qui pourrait ne pas s’en tenir à un titre puisque je dispose, actuellement, d’au moins six autres livres publiables demain, à savoir : un roman (Les Tours d’illusion, suite du Viol de l’ange), deux nouveaux volumes de mes Lectures du monde (Mémoire vive et Le Temps accordé), une suite poético-polémique de délires extralucides (Les Horizons Barbecue), un recueil de chroniques (choix tiré des quelque 260 chroniques de BPLT, intitulé Le Rêveur solidaire), une suite de proses voyageuses (Le Tour du jardin), et je passe sur un autre recueil de mes listes ou mes essais critiques sur la Commedia de Dante et les 37 pièces de Shakespeare…
 
DE L’IMPENSABLE . - Aurais-je encore le goût de vivre si j’étais aveugle ? Je me le suis demandé à l’époque où Czapski a commencé de perdre la vue, alors même que nous possédons ses Mimosas peints au moment où il ne voyait quasi plus rien, j’y ai repensé quand Haldas a abouti lui aussi à la cécité complète, et je me dis aujoud’hui que ce que je croyais hier encore une sorte de mort est « vue » tout autrement par celui qui la vit, la capacité d’adaptation de l’animal humain excédant ce qu’on imagine le plus souvent – enfin je n’en sais rien…
 
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BOVARY. C’est peu dire que revenir à Madame Bovary m’intéresse: je m’en régale et m’en délecte, soixante ans ( !) après ma première lecture, au même âge à peu près que celui de mon petit-neveu Adrien qui, à la veille de son bac, en a tiré une dissertation intéressante (sur la notion particulière de «bovarysme »), et avant deux ou trois retours dans les décennies suivantes, en marge de L’Éducation sentimentale et de Bouvard et Pécuchet, mon préféré jusque-là.
Or je me rends compte, aujourd’hui, que mon plaisir de (re)découvrir ce prodigieux tableau de la vie provinciale paru à l’époque de la naissance de Rimbaud, et suscitant le même délire punitif qu’a subi Baudelaire, apprécier avec mes yeux de vieille peau la vitalité critique du jeune Flaubert et sa faconde, son humour entre les lignes, sa tendresse sous les vacheries, la sensualité de sa poésie – autant de poésie chez lui que chez Balzac, mais différente, aussi différente que la poésie en prose de Proust) et son intelligence pénétrante en matière de sentiments et de psychologie différenciée – sa façon de silhouetter Charles « de l’intérieur » avant les Homais, l’adorable Léon et Rodolphe ensuite et tous les ploucs du bourg d’alentour -, les intermittences affectives et sensuelles d’Emma et son donquichottisme poético-érotique, les paysages sous la loupe ou en panoramique, et son écriture avant toute chose avec sa musique et ses irrésistibles formules – bref tout cela m'enchante et je me réjouis, demain, d’en parler avec mon compère Quentin dont je me souviens qu’il avait été passionné, lui aussi, par ce sacré bouc de bouquin « revisité », comme on dit aujourd’hui, grâce au jeune Adrien auquel je dois une bonne lettre de remerciement et d’incitation à y regarder d’encore plus près …

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