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  • Prends garde à la douceur

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    Ce que m'en écrit Jacques Perrin, pur bonheur du matin...
    Prends garde à la douceur est un merveilleux livre de sapience ouvert à tous les vents, tous les signes et les sources sûres, quelque chose de très joyeux, de spinoziste : un dédale où sous l'arche des mots qui la disent, la magnifient, pulse la vie, sa beauté, sa lenteur et son urgence – des pensées dans lesquelles on entre où l'on veut, dans l'attention rare à ce qui nous est offert, la rose du présent.
    A chaque pensée son jaillissement, sa clairière, son souffle. Une phrase par thème : parfois, c'est une liane fluide et étirée ; parfois, une concision, un monde lové à l'intérieur de lui-même, à la manière d'un apophtegme.
    La douceur nous met en prise avec l'ouvert. Elle est, comme l'écrit Anne Dufourmantelle "ce qui nous permet d'aller au-devant de cet étranger qui s'adresse à nous, en nous."
    Dès les premiers rais de lumière au vesper peuplé de rêves, Prends garde à la douceur est une invitation à faire hospitalité au monde, à l'autre, aux rêves comme aux souvenirs. A cet instant qui ne reviendra pas, ce primultime qui, telle l'ombre portée évoquée par Quignard, "consacre ce qui va être perdu."

  • De si tendres regrets

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    Nous aimons voir le ciel, le soir,

    aux élans dramatiques,

    quand les amants sur les écrans

    cinématographiques,

    se la jouent James et Nathalie:

    elle tout Ophélie

    et lui Roméo de ruisseau…

     

    Nous aimons rêver à voix haute

    au lever des rideaux,

    quand nos héros des dieux les hôtes

    nous accueillent là-bas,

    dans l’au-delà de nos bureaux

    au vivant Opéra…

     

    Nous avons aimé l’embellie.

    ici et là, parfois,

    que nous avons imaginée,

    et que nous revivons

    les yeux sur les écrans

    de la mélancolie...

     

    (Contrerimes advenues après la énième vision de La Fureur de vivre de Nicholas Ray, découvert en 1961 au cinéma lausannois Le Colisée, interdit aux moins de 16 ans alors que j''en avais 14 l'année de la mort de Louis-Ferdinand Céline et d'Ernest Hemingway)

  • Chacune pour l'autre

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    (À deux filles, deux soeurs, deux amies)
     
    Chacune est la moitié de l’autre :
    l'une est prune de dos,
    l’autre plutôt pruneau,
    pour le cerveau c’est tantôt l’une
    qui fait des étincelles
    quand l’autre finit la vaisselle,
    mais ça dépend des jours
    et des couleurs et des détours
    des saisons et des lunes…
     
    Le ciel est comme un grand miroir
    où toutes deux la nuit
    se parlent dans le noir,
    ou dans le jour qui resplendit;
    les voici qui se taisent:
    cela aussi dépend du vent
    ou du sang selon les périodes -
    elles auront parfois des humeurs
    a prédit la Gitane
    à l’échange des anneaux d’or,
    elle seront ce qu’elles sont :
    deux chipies que les dieux adorent…
     
    Tu es mon ombre, dit la Belle
    à la Bête endormie.
    et pourtant quand tout sombre,
    c’est toi qui me retiens en vie,
    dit la blonde à la brune,
    et c’est comme une écume
    qui divague aux lèvres unies…
     
    Au jeu des rôles elles se dérobent,
    et cela fait scandale:
    l’une ni l’autre n’est que fille,
    ou garçon mascarade;
    elles ne sont que ce qu’elles sont,
    plus encore que la vie
    que la mort aurait su ravir :
    deux amies à bon port…
     
    Chacune est grâce et fantaisie :
    c’est le couple idéal,
    la rondeur du jour et la quille,
    l’envol du cheval pie…
     
    Ou bien elles partagent des peurs
    de misères ou de guerres –
    ce serait un autre roman,
    de chacune écrit à l'envers…