UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Ceux qui voient comme personne

    Staël13.jpg

     

    En mémoire de Nicolas de Staël (1913-1955)

     

    Celui qui a pressenti qu'il ne pourrait rien dire au-delà de ce ciel rose / Celle qui a retrouvé les deux infinis pascaliens sur cette seule surface de toile de 54 x 81 cm / Ceux qui ont vu cette autre réalité du tableau leur sauter aux yeux ou plus exacement: fondre sur eux comme l'éclair / Celui qui se réclame à la fois de la fulgurance de l'autorité et de la fulgurance de l'hésitation /  Celle qui voit tout ça en musique / Ceux que saisit intimement cette aspiration à la pureté qui leur fait retrouver leur jeunese / Celui qui frappe à tâtons mais toujours juste / Celle qui prend soudain conscience de l'aspect accidentel du génie / Ceux qui se sentent réellement embarqués dans la Nature morte au verre de 1954 / Celui pour qu la série d'Agrigente marque un sommet du haut duquel on a plus qu'à se jeter à la mer / Celle qui remarque àla buvette de l'expo qu'elle ne comprend pas que ce peintre qui commençait à avoir du succès même aux Etats-Unis ait pu se suicider comme ça en laissant en plus un enfant en bas âge / Ceux qui constatent que les couleurs ici ont une autre existence qu'ailleurs et que d'ailleurs elles ont une existence à soi seules / Celui qui discerne l'ascendance espagnole de NdS remontant à Velasquez et Goya / Celle qui pense "fureur et mystère" et se rappelle la sentence de René Char devant les épures d'Agrigente: " Si nous habitons un éclair, il est le coeur de l'éternel" /Ceux qui estiment que NdS marque l'aboutissement de l'histoire de la peinture occidentale après quoi ça devient un peu n'importe quoi malgré quelques surprises / Celui qui replace la peinture d'un Francis Bacon en amont de celle de NdS en tant que descendant (notament par ses boeufs écorchés) de Rembrandt/Goya /Soutine / Celle qui ne voit plus dans l'art contemporain que de sous-produits et autres Lamanièredeux /Ceux qui ne voient pas de différence fondamentale entre la pureté de Nicolas de Saël et celle de Louis Soutter cet autre ange fracassé /Celui qui n'a rien lu de plus beau sur NdS que ce qu'en a écrit sa fille Anne et plus récemment Stéphane Lambert / Celle qui écrit qu'"un arc de lumière décrit la vie du peintre" / Ceux qui reviennent à tout moment à la source de NdS pour se laver le regard, etc. 

  • Cette joie terrible

    Staël12.jpg

     

    EXPO NdS.- Je suis allé voir et revoir l'expo de Nicolas de Staël chez Gianadda, trois fois de suite. Quand j'y suis retourné, j'aurais préféré la voir seul, mais il y avait pas mal de gens: trop de gens. J'ai donc fait avec les gens, en évitant juste d'entendre aucun commentaire et en fuyant, plus que les autres, tout quidam posant au connaisseur.

    Staël17.jpg

    La première fois, avec ma bonne amie, c'était comme si j'étais seul, mais en mieux, chacun regardant de son côté et nous retrouvant ensuite pour nous faire remarquer: "Et Nature morte au billot, là-bas derrière la colonne, t'as vu ?". Ou encore: "Le bleu et le vert de Paysage près d'Uzès, t'as vu ça !" Ou encore:"La série d'Agrigente, t'es d'accord que c'est à tomber !" Et nos étonnements n'en finissaient pas de se conjuguer, presque toujours en consonance.

    Sur quoi j'ai rédigé ce qu'on peut dire un beau papier, bien documenté, personnel et lisible, qui a paru dans 24 Heures et dont je me suis dit pourtant, en le relisant ce matin, que je n'y avais rien dit, ou presque rien, de ce que j'avais réellement éprouvé devant cette peinture qui me touche à l'extrême - peut-être jusqu'à l'indicible, mais je vais tâcher de l'exprimer tout de même...  

     

    La trajectoire de Nicolas de Staël relève, à mes yeux, de la quête d’absolu : c’est l’évidence, et l’on pourrait même parler à son propos, comme d’un Cézanne ou d’une Simone Weil, d’une quête de sainteté. Il est du niveau des grands, comme un Manet ou un Matisse, mais il y a chez lui une intensité unique, je crois. En ce qui me concerne, aucune peintre contemporain, j’entends : de la seconde partie du XXe siècle, ne me parle si directement, et ne me touche si profondément.  

     

                                                                                             (À La Désirade, ce dimanche 20 juin 2010)

     

    Staël16.jpgMORTELLE PURETE. - La peinture de Nicolas de Staël se jette et nous jette dans le vide et rien n'est moins surprenant que le geste ultime du peintre de se jeter dans la mer alors même qu'il touche à la plénitude de son art et s'exclame "joie !" en se tuant.

     

    NdS est à l'évidence un plongeur mais vers le haut, en tout cas pour l'élan et le bond, le mouvement, la vitese et l'intensité du geste. La mort de joie qu'il se donne relève de ce qu'on appelle l'absolu et plus précisément en l'occurrence: l'absolu de l'art, qui se perçoit dans sa phase sommitale et dernière avec l'exultation liée au saut dit justement: "de l'ange"...

    Peu importent les circonstances exactes de sa mort, anticipée ou lui fondant dessus comme l'éclair; on dira peut-être plus tard qu'elle était inscrite mais qu'en sait-on, sachant comme lui la part d'ombre de toute illumination à ce point du risque pris, et la faiblesse de toute force.

     

    Stael01.jpgL'exigence d'absolu est ce qu'on pourrait dire une folie de jeunesse, et celle-ci jette en avant de nous son défi d'orgueil dans cette forme qui ouvre un nouvel espace et nous arrache au temps comme un Lascaux futur sans l'artifice de vaniteuses fusées ou de chiens et de singes ligotés, dans un ciel rose ou vert qui se déploie dans ce qu'on pourrait dire l'ouvert obscur que salue le Devancier de René Char qu'on dirait écrit pour lui: "Sans redite, allégé de la peur des hommes, je creuse dans l'air ma tombe et mon retour".

    Que la joie demeure, cependant, avec l'Objet.

    L'Objet est à la fois unique et multiple, qui se révèle par accident successif sous l'effet de la constante obsession. Telle est, une parmi la centaine d'objets de la dernière folle profusion rappelant celle de Van Gogh, La Lune de 1953 toute tramée de gris sableux  et de bleus lessivés en camaïeux lissés au couteau sur plancher de bois à stries. On est très loin des musiciens de Sidney Bechet et des footballeurs du parc des Princes, entre les cyprès noirs et rouges du Sud profond, les arbres en quilles bleues  de Ménerbes comme alignés sur les murs ocre et mauve, et c'est parti de Provence en Sicile sous le soleil blanc qui fusille toute nuance, mais tout reste à regarder dans cet autre théâtre sans dehors ni dedans où la table est suspendue au ciel et les bateaux immobiles dans le port que seules les couleurs délimitent. Abstrait ou figuratif ? On s'en fout, étant entendu "que, depuis qu'on met des adjectifs dans des boîtes, la peinture s'en échappe de plus belle", écrit NdS.

    Staël03.jpgOn voit bien (dans Les mâts (Marine) de 1955 des espèces de mâts qui pourraient être des aiguilles à tricoter des bonnets d'anges ou de fins crayons à dessiner dans le ciel des motifs ailés comme les Mouettes d'à côté, on voit le billot de cette nature morte où poser sa tête, ou ce nu bleu ondulant en vague entre lit de lait et ciel de sang, on voit un Coin d'atelier fond bleu qui est la double quintessence du coin et de l'atelier tels que les ont connu un Héraclite ou un Hölderlin - ou  tout cela serait plutôt de la musique genre Berg ou Schönberg, comme il l'a entendue à Paris  la veille du 16 mars où, revenu à Antibes,  il s'apprêtait à "descendre"  le Concert sur l'immense toile de six mètres sur six quand  Dieu sait quoi l'a happé soudain vers le ciel d'en bas...

     

    Staël13.jpgMais quelle joie y a-t-il donc à mourir si violemment, se demandent Madame et Monsieur Tout-le-monde ne percevant pas bien la nécessité de tuer le banal et de faire "descendre" ainsi le ciel sur de la toile ? Lui-même a parlé de "joie" dans la plus extrême difficulté, mais qui le verrait "couler ses vieux jours" ou  "gérer ses avoirs" sans sacrifier à la fois cette joie ? La mort de Nicolas de Staël est aussi dure et pure que son absolu, aussi terrible que sa joie.    

    (Extrait de L'échappée libre, paru aux éditions L'Âge d'Homme) 

     

    À lire absolument: Nicolas de Staël, Le vertige et la foi, de Stéphane Lambert, aux éditions Arléa, 2014.

    nicolas-de-stael-le-vertige-et-la-foi-de-stephane-lambert-985335202_ML.jpg        

     

  • Chère ordure

     

    Bruckner03.jpg

     

    À propos d’Un bon fils de Pascal Bruckner

     

    C’est un livre formidablement tonique, intéressant et salutaire en ces temps de sinistrose qu’Un bon fils de Pascal Bruckner, où l’écrivain raconte ses relations épiques avec son terrible paternel et, plus largement, évoque l’éducation intellectuelle et sentimentale de toute une génération, entre le scoubidou et les lendemains qui déchantèrent sous Mao…

     

    Première mise au point en sorte de dissiper un malentendu fréquent : que Pascal Bruckner, contrairement à divers « nouveaux philosophes » starisés de sa volée, tels son ami Alain Finkielkraut ou l’omniprésent Bernard-Henri Lévy, n’est pas juif.

     

    Or le plus furieusement empressé à signaler que son fils (quoique médicalement circoncis) n’avait rien de juif était son paternel René, lui aussi circoncis mais antisémite effréné (avec des revirements momentanés) et resté fidèle au Maréchal et à l’Allemagne nazie d’avant la chute.

     

    À l’âge de dix ans, fils à maman aussi fondu en religion que celle-ci, le petit Pascal priait très fort le Dieu de miséricorde afin  qu’Il règle son compte à son père, par exemple en envoyant sa voiture dans le décor. Souhait peu charitable mais en somme proportionné aux coups et aux vexations sans nombre infligées par ce père non moins cruel et même sadique envers son épouse trop consentante.

     

    Enfant malingre de naissance, puis atteint de tuberculose, Pascal aura passé une partie de ses jeunes années dans les « sanas » d’Autriche ou de Leysin, dont il parle avec tendresse, avant de rallier le collège lyonnais des Jésuites puis les meilleures écoles parisiennes où il s’épanouit loin de l’étriquement familial. Son père eût aimé le voir entreprendre une carrière de fonctionnaire bien soumis, voire rampant. Mais entretemps, Pascal avait commencé de s’opposer de plus en plus fermement à son père dont il avait découvert le passé peu glorieux de pro-nazi, subissant en outre ses persistantes tirades antijuives, antigaullistes, antiaméricaines, racistes et machistes…

     

    Son récit est aussi bien celui d’une émancipation joyeuse, en phase avec les divers courants de la contre-culture des années 60.  « Mon père m’a permis de penser mieuxen pensant contre lui », écrit Pascal Bruckner à la fin de son livre . « Je suis sa défaite : c’est le plus beau cadeau qu’il m’ait fait ».

     

    Cela étant, ce récit d’une haine avérée ne se borne pas à celle-ci, tant son père est divers et parfois attachant, alors que l’écrivain lui-même ne se ménage pas non plus, se découvrant parfois de troublantes ressemblances caractérielles avec son géniteur.

     

    C’est d’ailleurs à ce trait d’honnêteté, sur fond d’increvable optimisme, qu’Un bon fils doit son intérêt et son charme. Pascal Bruckner ne dore pas la pilule. Comme il en va souvent des enfants trop tôt déçus, on ne la lui fait pas. Il paraîtra même un peu monstrueux à son tour quand, devant son propre fils, il proposera à son père de se supprimer. Mais il est vrai que la vieille carne l’aura cherché…

     

    Cependant rien n’est d’une pièce chez nos « frères humains », et René Bruckner, tout odieux qu’il soit souvent, n’en est pas moins un type intéressant voire attachant, et c’est avec abnégation qu’il prendra soin de sa femme en toute fin de vie après l’avoir humiliée pendant cinquante ans.  

     

    L’évocation des errances idéologico-politiques du père de Pascal Bruckner, antisémite d’époque comme il y en eut des kyrielles en France, est particulièrement intéressante en cela que les hantises du bonhomme recoupent celles de toute une France actuelle.

     

    « Ils vont nous faire chier longtemps avec leur génocide ? », lance-t-il par exemple à son fils « enjuivé ».

     

     Et celui de commenter : « Le Moloch nazi continuait à le subjuguer. La France contemporaine n’est pas sortie de la logique de la Seconde Guerre mondiale, qui demeure sn baromètre absolu ». Et cela encore : Face à sa grande voisine de l’Est, la France souffre du complexe du vaincu ». Et cela enfin : « Notre nation n’est pas malade de l’islam ou de l’immigration, lesquels ne sont que les révélateurs de sa faiblesse, elle porte et pour longtemps la stigmate de la débâcle et du vychisme »…

     

    Bruckner4.jpgUn bon fils est, surtout, un livre d’écrivain, et combien jubilatoire. Aux jérémiades de toute une intelligentsia et de toute une France cultivant sa conscience malheureuse, Pascal Bruckner oppose une confiance fondamentale en la vie, nuancée de bienveillance, qui lui fait dire, à propos de son père lui adressant un dernier signe de la fenêtre de sa clinique : « Ce sourire radieux, cette main agitée disaient aussi que chaque homme est plus grand que lui-même et porte en lui des ressources de bonté qu’il ignore ».   Avec la même disposition « amicale », Pascal Bruckner rend hommage à ses maîtres ou à son frère de plume Alain Finkelkraut, quand bien même il s’en serait éloigné, à Roland Barthes ou à ses amis les livres qui l’ont aidé à se construire, enfin à la vie incessamment riche et surprenante dont il sait rendre, au fil d’une narration rapide et claire, les nuances et les détails qui font mal ou qui vivifient…

     

    Pascal Bruckner. Un bon fils. Grasset, 250p.

     

  • Le choeur solidaire

     Reusser02.jpgReusser05.jpg

     

    À propos de La terre promise, le nouveau film de Francis Reusser, 44 ans après Biladi, une révolution.

    Une irradiante beauté se dégage des voix de cette cinquantaine de jeunes gens réunis par la ferveur de chanter, et là réside l’émotion  filtrée par le nouveau film du réalisateur romand Francis Reusser, qui documente la tournée du chœur du Collège de Saint-Michel de Fribourg en Israël et sur cette autre terre promise que revendiquent les Palestiniens.

    Reusser04.jpgDes collégiens qui interprètent en arabe des airs suisses ou palestiniens, de jeunes chanteuses et chanteurs ou musiciens palestiniens qui fraternisent avec leurs camarades romands lors de concerts communs : voilà qui fait plus que symbole lénifiant à l’évocation simultanée de la dure réalité découverte par la cinquantaine de choristes « sur le terrain », de Bethléem à Hébron ou de Jérusalem à Ramallah.

     Au nombre des images les plus fortes : ce jeune Fribourgeois en « bredzon » chantant a capella et en patois tel air folklorique de nos Préalpes, et ce jeune Palestinien modulant une lancinante mélopée arabe, ou ce garçon druze expliquant, entre deux concerts, son déchirement entre son identité arabe revendiquée et l’obligation qui lui sera faite de servir bientôt dans l’armée israélienne, contre ses convictions.

     Reusser05.pngLa Terre promise n’est pourtant pas, au premier chef, un film politique. Si Francis Reusser fut un des premiers à défendre la cause palestinienne, dans Biladi, une révolution, datant de 1970, l’auteur du godardien Grand soir  et du Printemps de notre jeunesse, chronique rétrospective plus récente  rassemblant diverses figures du gauchisme romand, s’en tient ici à la position d’un témoin affectueux, quitte à ponctuer son film de vers significatif du grand poète palestinien Mahmoud Darwich, scandés par Darina Al Joundi. De l’église Sainte Catherine où Philipe Savoy, chef de chœur, dirige la première répétition de celui-ci, aux abords des colonies illégales ou le long du Mur, en passant par le Conservatoire Suhail Khoury, pour finir sur une interprétation « croisée » de Carmen ou une dernière étape à Masada, le film de Reusser combine, avec beaucoup de sensibilité chaleureuse, les cadrages serrés sur les beaux visages des jeunes gens sur fond de chœurs admirables.

     « Passé le cap du Grand soir, à se frotter au bleu-marine des lacs et aux altitudes, je découvre avec modestie que si rien n’a changé pour l’essentiel de nos espoirs et de nos rébellions, tout par contre peut-être pensé et fait AUTREMENT, films y compris » écrivait Francis Reusser, précisant en l’occurrence, dans l’esprit de l’association Des instruments pour la paix : « C’est tout l’enjeu de ce projet que de revenir la mémoire enrichie ,porteur du seul message imaginable : que Palestiniens et Israéliens voient un jour sur ce petit territoire s’installer une paix durable et plurielle ».

     Depuis le film-tract de 1970, ladite paix, que Mahmoud Darwich dit « défaite des glaives devant la beauté », ne s’est hélas guère rapprochée. Mais comme le dit aussi le poète : « La vie, nous l’aions demain »…

     

    Reusser03.jpgÀ l’affiche : à Fribourg, au Cinéma Rex, ce jeudi 5 juin, une projection de La Terre promise sera donnée en présence du réalisateur et de la Chorale du Colège Saint Michel. Au cinéma, le film sera programmé dès le 4 juin dans les salles romandes.

     

  • Appel d'air

     

    Rodgers16.jpg 

     

    Immondes,

     

    ils s’étalent en flans de chair :

     

    libertins qu’ils se disent,

     

    se la jouant Satiricon

     

    bon marché.

     

    Luisants de faux bronze,

     

    gluants, poisseux.

     

    Eden vicié.

     

    Vile bodies.

     

    Pas un visage.

     

    Pas un reflet des

     

    trente-six mille bleus verts

     

    de la mer.

     

    Alors,

     

    Passons, dépassons

     

    le tas de larves :

     

    allons.

     

    Nulle morale moralisante,

     

    mais « regagner le grand air »

     

    dans la foulée d’Enée

     

    au pied-léger.

     

    Passent nos corps

     

    pesants, lustraux, ailés,

     

    nus et secrets.

     

     

     

     

    (…) Facile de descendre aux enfers,

     

    La porte du dieu sombre reste ouverte,

     

    Nuit et jour ;

     

    Mais revenir sur ses pas et regagner le

     

    Grand air,

     

    Telle est l’œuvre, telle est la tâche. »

     

    Virgile,Enéide, VI, v. 126-129

     

    (traduction Yves Leclair)

     

     

                                                                   (Cap d’Agde, ce 2 juin)