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Entre rêve et réalité

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Notes en chemin (55)

Du rêve. -

Dans la première partie de cette première nuit passé à l'héliopole retrouvée, j'ai fait ce rêve d'auto-dissection intéressant, durant lequel je me suis vu détacher une à une mes peaux superposées faite de couches ensanglantées rose sombre et de longues bandes de derme opalescent ou bleuté, jusqu'à découvrir l'intérieur des organes (on voyait nettement le coeur à gauche rouge sombre et les tuyaux entortillés tirant plutôt vers le jaune violacé et l'indigo) que protégeait une fine pellicule transparente dont je sentais/savais qu'il ne fallait pas y toucher pour ne pas me retrouver soudain "les tripes à l'air", selon l'expression. Ensuite je me trouvais avec Robert Walser qui me disait qu'il comprenait tout à fait mon malaise au Salon du Livre, où il n'a jamais tenu longtemps lui non plus, à Vienne ou à Bienne. "J'ai toujours décrit ces manifestations, et les tea-rooms, comme l'idéal de la sérénité humaine, m'a-t-il dit plus précisément, "mais c'était évidemment le contraire que je ressentais physiquement et psychiquement: j'ai en effet besoin d'auberges sous les arbres et de fontaines et de téléphériques". Sur quoi je me suis réveillé, me suis levé, ai constaté qu'il était trois heures et demie du matin et me suis recouché, en espérant d'autres rêves intéressants. Vers sept heures il faisait un peu gris sur la mer. Je suis allé marcher un peu dans les dunes en opérant un travelling visuel du petit phare aux lumières de Sète. J'ai envoyé un SMS d'encouragement affectueux à mon ami le Bantou qui n'a pas trop le moral ces jours. Il m'a répondu illico qu'il était touché par ma sollicitude. Ma bonne amie ronflotait dans sa moitié de lit quand je suis revenu avec le pain de la Tropézienne et les journaux qui annonçaient une grosse prise de hasch à Cordoue et un temps moyen ces jours prochains...
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Autocritique.
- Mon visage ce matin dans la glace: fatigué, ridé, chiffonné, pas joli tout ça. Les causes présumées: primo, trop de temps assis devant mon écran; de là aussi mes douleurs jambaires de plus en plus insistantes, genoux grinçants et mollets lancinants; delà mon coeur flagada et mon souffle raccourci. Secundo: trop de laitages et de yin en général, pas assez de yang; pas assez d'eau et de phosphate. Tertio: trop d'un peu tout, et pas assez de concentration sur LA chose. Ce que je me répète depuis toujours et avec quoi je ne finirai jamais d'en découdre - mais à présent je vais m'en tenir à la seule CHOSE jusqu'à ce que l'OBJET soit là: le nouveau livre en chantier, L'échappée libre, après lequel tout recommencera...


Panopticon99876.jpg Les journaux. - En ces lieux la lecture des journaux prend un relief légèrement différent. La lecture du Midi libre, si terriblement provincial à côté de nos journaux romands cantonaux, nous rappelle cependant à l'ordre de la réalité locale - réelle et locale partout mais ici comme un peu plus qu'ailleurs. J'apprends ainsi, dans le Midi libre de ce matin, que les signes d'agressivité des détenus de la prison de Béziers se sont multipliés ces derniers jours. L'un d'eux, qui avait dissimulé un sachet de résine de cannabis entre ses fesses, a même mordu gravement un gardien qui s'affairait à le lui retirer. Le personnage a écopé de huit mois ferme sur jugement immédiat: cela ne nous regarde pas, mais on le prend un peu différemment que s'il s'agissait d'une anecdote lue dans la Tribune de Genève à propos d'un détenu de Champ-Dollon. De la même façon, le fait que Le Canard enchaîné célèbre les qualités de Viramundo, le dernier film de notre compère lausannois Pierre-Yves Borgeaud consacré à Gilberto Gil, me réjouit un peu différemment que si je lisais cet éloge dans Le Temps. Pareil pour la page entière de Libé consacrée à la néonazie Beate Zschäppe, dont le portrait photographique glaçant m'évoque immédiatement un personnage de Fassbinder, et qui revêt un relief dramatique particulier avec le détail, souligné par la correspondante du journal à Berlin, relatif aux deux chattes Lilly et Heidi sauvées par la terroriste avant que celle-ci ne foute le feu à la dernière planque occupée par le "trio fatal"..

Commentaires

  • laisser venir à soi et porter sa chose au dessus du " miel noir "... jusqu'à cette trouée où respirer l'air du papier se fait naturellement ...Alors coulent les mots et leur odeur d'encens.

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