UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Anne Perrier couronnée

Perrier.jpgLa poétesse lausannoise, nonagénaire en juin,

recevra mercredi, à Paris, le Grand prix national de la poésie

 

Un très grand honneur sera rendu cette semaine à la littérature romande, et plus précisément à la première de ses poétesses, en la personne d’Anne Perrier, née à Lausanne en 1922. Le Grand Prix national de la poésie, fondé en 1981 par Jack Lang, lui sera remis  ce mercredi 7 mars par le ministre français de la culture Frédéric Mitterrand. Cette prestigieuse distinction, qui   n’avait plus été remise depuis 1998, a déjà couronné une quinzaine des poètes contemporains de langue française les plus importants, tels Francis Ponge (1981), Aimé Césaire (1982), Yves Bonnefoy (1993) ou Philippe Jaccottet (1995). C’est d’ailleurs dans le sillage de celui-ci que s’inscrit l’œuvre limpide et lumineuse d’Anne Perrier.

Dès ses premiers poèmes, Anne Perrier aura marqué une distance nette à l’égard des tribulations du monde, sans y être insensible pour autant. «Laissez venir à moi mes paysages/Maintenant tous les rêves ont fui dépouillés/Mon cœur se fait secret comme un autel», lit-on dans son premier poème publié en 1943, et de fait c’est en contemplative du paysage terrestre qu’Anne Perrier s’exprimera pour l’essentiel, dans une langue aux images simples et à la musicalité remarquable.

Rappelant le passage des Signes parmi nous de Ramuz, où chaque chose se met à parler, la poésie d’Anne Perrier fait elle aussi «parler» le visible par allusion à une autre réalité, toute spirituelle. Exprimant la haute considération qui entoure la poétesse lausannoise dans les cercles lettrés et académiques romands, la professeure Doris Jakubec écrit que «la poésie lyrique d’Anne Perrier est tendue vers l’universel et la plénitude, sans pour autant négliger ni les extrêmes ni les contradictions ni l’ancrage terrestre; elle est habitée par le chant croisé de la vie humaine dans sa beauté tragique et la mort comme clé du passage et du vrai départ».

Anne Hutter (vrai nom de la poétesse, veuve de l’éditeur lausannois Jean Hutter) vit toujours à Lausanne  et fêtera en juin prochain son nonantième anniversaire. En 2003, elle a déjà été lauréate de la Fondation Leenaards, entre autres distinctions. Parmi ses œuvres, on peut citer Le joueur de flûte, Le Livre d’Ophélie, La Voie nomade, ou L’Unique Jardin. Elle a publié au total une dizaine de recueils depuis les années 50. En 1996 parut, à L’Escampette,  un choix de poèmes des années 1952-1994, sous le titre explicite de l’Oeuvre poétique ; enfin   plusieurs de ses textes ont été réédités l’an dernier chez Empreintes, son éditeur vaudois.

 

 

Les commentaires sont fermés.