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Un soir de grâce

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7777 cœurs ont vibré d'émotion à la projection, sur la Piazza Grande, du dernier film d'Aki Kaurismäki : Le Havre.

Si la qualité de cette 64e édition du Festival de Locarno pouvait se réduire à la pure magie d'une soirée, celle de ce mercredi sous la lune et les étoiles conviendrait. A la clef : la découverte du dernier film du grand réalisateur finlandais Aki Kaurismäki, intitulé Le Havre et déjà remarqué ce printemps à Cannes.

Pour cristalliser la bonté humaine, les beaux gestes de la solidarité, le chant du monde opposé au poids du monde: un film épuré à l'extrême, simple comme un conte d'enfance, avec le monde dur d'un côté et les bonnes gens de l'autre. Tel est aussi bien Le Havre dont l'incomparable empathie humaine, sur fond de révolte sociale et politique, rappelle l'inoubliable Umberto D. de Vittorio de Sica.

Dans un décor portuaire qu'on dirait complètement repeint par le Maître à ses couleurs fétiches (bleu tendre, rouge sang, vert acide, notamment) les thèmes de la liberté individuelle, de la maladie et de l'immigration clandestine sont modulés par trois personnages principaux : le vieux bohème Marcel Marx (André Wilms) survivant en cirant des chaussures, son épouse (l'admirable Kati Outinen)  frappée d'une maladie peut-être mortelle, et un jeune Noir sans papiers en fuite (Blondin Miguel).

Stylisée à l'extrême, cette fable de la violence ordinaire « retourne » littéralement tous les clichés lénifiants. La force conjuguée d'images très composées, qui rendent la réalité plus-que-réelle, et de personnages extraordinairement présents et attachants, nous valent ici ce qu'Olivier Père dit justement « un chef-d'oeuvre ».

«Un cadeau !», a surenchéri le réalisateur et producteur tessinois Villi Hermann qui a reçu, en début de soirée, le Premio Cinema Ticino pour l'ensemble de son œuvre, notamment marqué par le documentaire San Gottardo. Le Festival a repris en outre, ces jours, son long métrage de fiction  Innocenza (1986), où il est question des relations ambiguës entre une enseignante et un élève ado, et présente enfin un documentaire tout récent intitulé Gotthard Schuh, une vision sensuelle du monde, consacré au célèbre photographe.

En ce qui concerne la course au léopard d'or, les pronostics sont encore incertains, aucun film de la compétition internationale ne semblant jusque-là s'imposer. Des trois films suisses en piste dans cette section, seul le Vol spécial de Fernand Melgar paraît avoir des chances, alors que le long métrage documentaire d'animation Crulic, de la Roumaine Anca Demian, a suscité, lui aussi, un vif intérêt, et  que plusieurs autres films restent encore à découvrir...

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