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Cinéaste du plus-que-réel

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Le réalisateur lausannois Jean-Stéphane Bron décroche le Prix de Soleure pour Cleveland contre Wall Street.

Le «génie helvétique» en matière de documentaire a été récompensé hier, au terme de la  46e édition des Journées du cinéma suisse, avec l’attribution du Prix de Soleure, d’une valeur de 60.000 francs, à Cleveland contre Wall street de Jean-Stéphane Bron, un documentaire traitant de la crise des « subprimes» aux Etats-Unis sous la forme d’un procès fictif. 

Très remarqué dès sa sortie à la prestigieuse Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes, non moins favorablement accueilli par la critique et les médias français et romands, nominé pour les prochains Césars, le 4e long métrage de Jean-Stéphane Bron a déjà « cartonné » en France (plus de 85.000 spectateurs) et en Suisse romande (28.000 spectateurs), et sera distribué aux Etats-Unis dès mars prochain. 7 ans après le Prix du cinéma suisse à Maïs im Bundeshuus ; le Génie helvétique, Jean-Stéphane Bron dit son bonheur d’être également reconnu « au village »…

-         Que représente pour vous ce Prix de Soleure ?

-         Je suis évidemment comblé, d’abord parce que les films nominés, tous genres confondus, étaient de haut niveau, et surtout parce que ce prix récompense un travail de longue haleine dans sa préparation, particulièrement difficile dans sa réalisation. Ainsi, le 22 juillet 2009, date du début du tournage de trois semaines, rien n’était joué : je n’avais aucune assurance quant à la réussite du « procès ».  J’ai eu l’énorme chance de tomber sur les bonnes personnes, plus précisément la plaignante de choc Barbara Anderson et l’avocat Josh Cohen, puis de compléter ma « distribution »  avec des témoignages-clefs. 

-         Comment expliquez-vous que vos « acteurs »  des deux bords aient joué le jeu avec tant d’engagement ?

-         Un prof genevois, Jérôme David, l’a remarquablement expliqué par le fait que je les ai fait jurer « devant Dieu », ce qui compte en effet aux Etats-Unis. Cette composante a en somme fait « oublier » le côté factice du procès filmé.  Part ailleurs, les Américains ont gardé cette capacité de critiquer ouvertement et radicalement le système auquel ils participent. Tous les intervenants ont senti l’enjeu symbolique de ce procès, y compris le fameux Peter Wallison, ancien conseiller de Reagan et chantre de l’ultra-libéralisme.    

-           Qu’en est-il de la distribution du film aux Etats-Unis ?

-         La situation vient de se débloquer, et le film sera projeté dans les plus grandes villes, à commencer par Cleveland, New York. Chicago, Los Angeles, San Francisco  dès la mi-mars. Pour la version américaine, la fin a été légèrement modifiée par l’ajout de « cartons » qui en actualisent l’impact tout en palliant ce que la conclusion pouvait avoir de frustrant. Je suis très curieux de la découvrir. Ce qui est important à relever, c’est que la réalité a dépassé ma conclusion en suspens…

-         Vous voulez dire que le film a eu un impact sur la réalité économique ?

-         Plus exactement, c’est la ville de Cleveland qui, à la suite du « procès », a enregistré de nouvelles plaintes, qui ont ensuite fait boule de neige dans d’autres villes des Etats-Unis. Par ailleurs, le succès d’Inside Job de Charles Ferguson, traitant lui aussi de la crise financière sur la base d’une investigation très serrée, nous fait espérer un bon accueil…

-         Avez-vous des projets en chantier ?

-         J’en ai plusieurs, dont un film qui devrait se tourner à Genève et dans lequel j’aimerais décrypter le fonctionnement de l’OMC…    

 

 

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