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  • Entre glamour et frissons

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    Une soirée idéale avec Chiara Mastroianni, Hugo Koblet et les zombies berlinois du formidable Rammbock.

    Alliant la douceur d’une soirée d’été, la ferveur du public de la plus grande salle de cinéma du monde (8000 spectateurs), un hommage mérité à une actrice faisant honneur à ses parents, la projection du film consacré à Hugo Koblet en présence de quelques vieux de la vieille équipe du champion, pour finir dans le huis-clos terrifiant d’une bâtisse berlinoise décatie assiégée par des zombies: tel fut le menu copieux et savoureux de vendredi soir à Locarno, présenté par un Olivier Père en costume blanc et assez à l’aise nella lingua di Dante…

    Chiara Mastroianni fait du cinéma depuis une vingtaine d’années et pourtant, chose étonnante, l’Excellence Award Moët & Chandon, assorti d’un léopard d’or, est la première distinction qui est attribuée à cette interprète intelligente et très librement sensible, qui a joué avec les plus inventifs des réalisateurs contemporains, de Manoel de Oliveira (en princesse de Clève, dans La Lettre) à Raul Ruiz, André Téchiné, ou Xavier Beauvois dans N’oublie pas que tu vas mourir (« in which she was sublimely beautiful, a real Renaissance madonna », précise Olivier Père en locarnais dans le texte), jusqu’à l’Homme au bain de Christophe Honoré, en compétition à Locarno.

    Pince-sans-rire, Olivier Père a souligné le fait que cet hommage à la belle Chiara, tout émue devant l’immense assistance en tenues d’été sans chichis, suffisait à faire de Locarno le festival le plus « glamoureux » de la planète, avant que Melvil Poupaud, membre du jury et superbe acteur, complice en outre de la première heure, ne vienne dire son admiration et son amitié à la comédienne.

    Dans la foulée de ces salamalecs frottés d’ironie bon enfant, l’arrivée de l’équipe de Daniel von Aarburg, débarquée de Zurich en procession vélocipédique (avec une étape ferroviaire due à la pluie...) avait elle aussi quelque chose d’émouvant puisque plusieurs papys de la petite reine y étaient associés, que l’on retrouve en témoins directs dans Hugo Koblet, pédaleur de charme, dont c’était la première projection.

    Mélange d’archives filmées et de séquences reconstituées avec des acteurs (dont Manuel Löwensberg, fils de Moritz Leuenberger, dans le rôle principal, le film de Daniel von Aarburg nous fait suivre les étapes du champion de ses débuts de fils de boulanger fonçant sur son petit vélo à ses victoires au Giro et au Tour de France, après une ouverture dramatique rappelant immédiatement la fin tragique de cette « icône » drainant des foules, avec la course d’une Alfa blanche se crashant contre un arbre. Cette alternance du documentaire et de la fiction réserve la meilleur part à celui-là, notamment avec quelques témoignages en plans-fixes, dont celui du nonagénaire Ferdy Kübler. Paradoxalement plus statiques, surtout plus lisses, les séquences jouées font bien ressortir, pourtant, la part d’ombre de la carrière du champion, avec le rôle peu glorieux d’un entourage n’hésitant pas à pousser le champion à ses limites, voire à les dépasser, par appât du gain…

    Rammbock.jpgHuis-clos terrifiant

    Autres suceurs de sang vif, à la fois plus et moins inquiétants que les rapaces du sport: les morts-vivants de Rammbock, premier film de zombies allemand à la connaissance d’Olivier Père, signé par le jeune réalisateur (né en 1980 à Vienne) Marvin Kren, et constituant un exploit de mise en scène et d’interprétation. On pense à Polanski (mais plutôt celui de Répulsion ou de Rosemary’s Baby que du Bal des vampires) dans cette saisissante évocation d’un grand immeuble décati où les vivants se claquemurent tandis que les zombies déferlent de toute part, porteurs d’un mystérieux virus. Le protagoniste, un prénommé Michi (Michael Fuith, réellement épatant), type parfait d’amoureux niaiseux, débarque à Berlin pour y retrouver sa petite amie adorée Gabi, supposée vivre dans cette maison de plus en plus hantée. Avec un humour noir de haute volée et un dosage formidable de terreur et de répit, réduisant la part des zombies à des apparitions fulgurantes en gros plans ou en plongées vertigineuses, à des clameurs et à des mouvements de groupes endiablés, Marvin Kren construit un espace labyrinthique extraordinairement prenant et stressant, en maîtrisant une image également envoûtante et belle (la découverte des toits de la ville enfumée, à un moment donné), sans se départir d’un humour complètement dingue. Bref, si Locarno vise à la découverte, celle de Rammbock, dans un genre délicat, valait absolument une fin de soirée sur la Piazza…

  • Femmes en lice

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    Véritable phénomène : les réalisatrices suisses s’affirment en

    nombre. Et en qualité. Un nom à retenir : Katalin Gödrös.

     

    Jacqueline Veuve, pionnière romande du docu et chaperon de quelques  

    jeunes réalisateurs romands, dont un  Lionel Baier, est cette année de

    retour à Locarno avec un nouvel opus. Or l’octogénaire aux soixante films

    est moins seule aujourd’hui, au premier rang des réalisatrices helvétiques,

    comme l’illustre généreusement la programmation d’Olivier Père.

    Trois d’entre elles participent ainsi à la compétition internationale, avec

    des films d’une égale tenue. À savoir : Stéphanie Chuat et Véronique

    Reymond pour La Petite chambre, avec Michel Bouquet; et la Zurichoise

    d’origine hongroise Katalin Gödrös, dont le festivaliers ont découvert hier

    le «quartet» familial intense et révélateur de Songs of Love and Hate,

    plongée hypersensible dans les rapports entre une adolescente et son

    père. Rien pourtant d’« un film de plus sur l’inceste », mais la modulation

    d’un nouveau type de relations entre les membres d’une même famille,

    vivant des rapports d’intimité accrue, parfois ambiguë, au fil de liens moins

    hiérarchisés que naguère.

    «La famille que je décris n’a rien de malade, précise la réalisatrice, et je

    ne voulais pas traiter du fait pathologique de l’inceste. Ce qui m’intéresse,

    c’est la situation qui découle de la maturité précoce des adolescents

    actuels, et plus précisément des adolescentes, qui vivent la sexualité plus

    naturellement, avec une force singulière, et des attitudes qui peuvent

    toucher à la provocation. »     

    Dans la foulée, on notera que le regard de Katalin Gödrös recoupe, par le

    biais de la fiction, l’aperçu documentaire de Béatrice Bakhti dans sa

    formidable  série de Romans d’ados, présentée aussi à Locarno.

     

    Un regard élargi

    En outre, la réalisatrice se défend d’avoir voulu illustrer une situation  

    «typiquement suisse», en quoi elle rejoint d’ailleurs les cinéastes hommes

    et femmes de sa génération. «Les relations que nous évoquons,

    notamment entre la fille et le père, sont d’aujourd’hui et de partout, mais

    également de tout temps : c’est un phénomène universel, depuis la Grèce

    antique». À cet égard, un personnage d’handicapé intervient dans le

    drame, qu’on pourrait associer, précise Katalin Gödrös, à l’antique

    Cassandre.   

    Plus prosaïquement, l’on relèvera l’intensité affective du film  et son

    ancrage social (ici dans un village au pied des Alpes, où le père est

    vigneron), maiis aussi sa qualité d'écriture et de dialogues (signés par la

    réalisatrice) qui en font une œuvre potentiellement accessible au grand

    public, comme Das Fräulein d’Andrea Staka ou Home d’Ursula Meier,

    également présentes à Locarno avec deux courts métrages.

    Or ajoutant, à ce brillant générique féminin du nouveau cinéma suisse, les

    noms de Séverine Cornamusaz, dont le Cœur animal est aussi au

    programme de la section Apellations Suisse, et de  Bettina Oberli, qui a

     « cartonné » en 2006 avec Les mamies ne font pas dans la dentelle (Die

     Herbstzeitlosen) et revient en force avec le thriller La ferme du crime

     (Tannöd)force est de conclure à une avancée significative, combien

    réjouissante.

     

     

     

     

  • L'icône fracassée

     

     

    Koblet3.jpgL’événement demain soir sur la Piazza Grande de Locarno: un docu-fiction sur Hugo Koblet le « pédaleur de charme », signé Daniel von Aarburg. Interview.

     

    Le champion cycliste Hugo Koblet fut un mythe vivant, ignoré des jeunes d’aujourd’hui mais toujours présent dans la mémoire des plus de cinquante ans. Elégant en course autant qu’à la pose, véritable « star » médiatique avant la lettre, très aimé des dames et le leur rendant en véritable Casanova de la petite reine, le rival (et complice) de Fredi Kubler (91 ans) connut une gloire mondiale après ses victoires au Giro en 1950 et au Tour de France en 1951. Mais le poids de la célébrité fut aussi ce qui le fit déchoir, avant sa fin tragique. Fasciné par le personnage, Daniel Von Aarburg, 45 ans, a vu dans cette trajectoire le sujet d’un film « romanesque » à souhait.

    Koblet2.jpg

    -         -- Comment avez-vous « découvert » Hugo Koblet ?

    -         - C’est mon père qui m’a parlé le premier, maintes fois, de la fameuse paire  K et K, mais j’ai plutôt grandi avec Russi et Colombin. Fan de foot et cycliste amateur, j’ai découvert en 2005 un album de photos consacré à Koblet et ce matériau visuel m’a tout de suite épaté, que j’ai ensuite étoffé en faisant des recherches dans les archives télévisées. S’il y a peu d’interviews de Koblet, il restait encore quelques témoins vivants, dont Fredi Kubler et la veuve – l’épouse « officielle » qui le menaçait de divorce à la fin de sa vie pour ses innombrables infidélités. Son témoignage m’a été précieux, mais elle n’a pas désiré apparaître dans le film.

    -         La légende du séducteur n’est donc pas un mythe…

    -         Absolument pas ! Au point même que son besoin de femmes avait quelque chose de « pathologique », selon ses proches. Son rapport avec les femmes est d’ailleurs l’un  des « trous noirs » du portrait,  de même que les rapports avec la mère et, sujet combien actuel,  le rôle que le dopage a joué dans l’accélération de son déclin.

    -         Plus précisément ?

    -         En 1952, alors qu’il devait participer au Tour de Suisse, Koblet était malade, mais ses médecins ont fait en sorte qu’il puisse courir et ont probablement forcé la dose. Ce qui est sûr est que son cœur en a pâti et qu’il a fini par s’effondrer.

    -         Comment Fredy Kubler parle-t-il de son rival ? En ami ?  

    -         Certainement, et c’est émouvant de l’entendre évoquer ces années légendaires et cette rivalité mythique. On sent que les deux hommes s’estimaient beaucoup, et Kubler raconte ça comme s’il avait encore vingt ans. Un vrai gamin malgré ses nonante ans ! Hélas, je crois qu’il n’est plus en état, aujourd’hui, de faire le voyage de Locarno… 

    -         Quelles parts respectives le film réserve-t-il aux documents et à la fiction ?

    -         À peu près moitié-moitié. On peut ainsi parler d’un « drame documentaire ». C’est d’ailleurs un mélange que j’ai déjà pratiqué dans mes autres films, et qu’on retrouve chez beaucoup de réalisateurs suisses...

    -         Concluez-vous au suicide de Koblet ?

    -         Non. Nous laissons la question ouverte, même s’il y a des fortes présomptions en faveur de cette explication de sa mort. L’idée du suicide a été réfutée, sur le moment, par les gardiens de l’icône. Nous avons actuellement plus de recul, mais un certain mystère peut demeurer sans trahir la "vérité" de Koblet…

      

    Koblet6.jpgKoblet alias Leuenberger Jr

    Le public romand n’y verra que du feu en découvrant l’affiche de Koblet pédaleur de charme, où apparaît, dans le rôle de Koblet,  le nom de l’acteur zurichois Manuel Löwensberg, comédien déjà bien connu de nos Confédérés, notamment pour sa prestation dans la film à succès Tag am Meer, de Moritz Gerber.   

    Il s’agit donc, au moment de passer la Sarine et le Gothard, de préciser que Manuel Löwensberg n’est autre que le fils d’un certain Moritz Leunberger, conseiller fédéral annoncé comme bientôt sortant. Coup de pub du réalisateur ou ressemblance avérée entre le pédaleur et son double ?

    « En fait, explique Daniel von Aarbourg, Manuel Löwensberg s’est montré le meilleur à l’épreuve cyclo du casting ! C’était quand même important que l’acteur jouant Koblet sache se tenir sur un vélo, mais il y avait autre chose qui comptait : c’est que le fils du ministre pratique un züritütsch absolument conforme à celui de Koblet. Enfin, il y a une vaie ressemblance physique entre ces deux grands maigres également séduisants… »

    Quant à Manuel Löwensberger, qui a été suivi de très près par les médias alémaniques durant le tournage du film, il s’est dit impressionné par ce rôle, et même « tout petit » à l’idée d’incarner le champion, n’était-ce que parce que Koblet atteignait le mètre nonante tandis que l’acteur ne mesure que son mètre septante-sept et ne se fait aucune illusion sur la comparaison que feront les dames entre les beau visage régulier du champion et le sien. Ainsi a-t-il crânement concentré son identification « par l’intérieur », dont le public jugera…

     

     

    Bio-express de Daniel von Aarburg

     

    Daniel Von Aarburg, né en 1965 à Zurich mais établi avec sa famille à Coire, a passé par l’ancien DAVI (Département des arts visuels) de Lausanne, après une licence de lettres à Zurich. Sensible aux questions de société, il s’est intéressé au sort des réfugiés de l’ex-Yougoslavie en Suisse (Lettres à Srebrenica ou Ina, Amer et Elvis)  autant qu’aux retombées possibles d’un médicament nouveau (Nebenwirkungen), notamment. Autant dire que son intérêt pour Koblet ne se borne pas à l’aspect anecdotique du personnage mais touche à l’ensemble d’une destinée avec son éclat et sa part d’ombre.   

       

     

     
  • Le blues du zombie

    Sur L.A. Zombie de Bruce LaBruce, en compétition à Locarno.

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    Précédé d’une rumeur sulfureuse, encore accentuée par son récent retrait intempestif de l’affiche du dernier Festival de Melbourne, le nouveau film du réalisateur underground canadien Bruce LaBruce, L.A.Zombie, n’a pas
    paru indigne à Olivier Père de figurer dans la compétition internationale.
    Présenté hier soir à une heure tardive, avec la mention «interdit aux moins
    de dix-huit ans», ce film subvertissant les codes trash des films d’horreur
    et de la pornographie homosexuelle, dépasse à vrai dire la provocation par ses évidentes qualités plastiques, évoquant le lyrisme urbain d’un David Lynch ou, picturalement, la splendeur des tags à la Basquiat, tout en constituant une traversée du monde des sans-logis de Los Angeles.
    Singulièrement, le zombie de LaBruce (étonnante présence du « hardeur » gay François Sagat) n’a rien du vampire prédateur, puisqu’il sauve les
    victimes de morts violentes en les pénétrant de sa longue trompe sexuelle à pointe de queue de scorpion humanoïde, projetant ensuite sur eux une espèce de sperme noir régénérateur…
    Les familiers de films gore de moins de 18 ans poufferont, les amateurs de formes « paniques » dans la tradition surréaliste à la Topor ou Arrabal
    souriront tout en appréciant la créativité visuelle du réalisateur et de ses
    complices affreux-jojos. Quant au public adulte moyen non averti, il risque
    de trouver cela adulte moyen trouvera cela tout à fait abject, comme en
    convient d’ailleurs Bruce LaBruce.
    D’un point de vue plus intérieur, l’originalité du film tient à l’émotion
    réelle qui se dégage de la solitude et de la mélancolie de ce mort-vivant
    rappelant l’ange de Wim Wenders dans Les ailes du désir, finalement plus
    tendre et « humain » que les violents qui l’emportent dans la Cité des
    Anges…

  • Locarno appassionato

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    Doublement présent au festival, en tant que membre du jury et réalisateur, Lionel Baier est un fan de la manifestation. Qui s'ouvre officiellement aujourd'hui. Avec la projection d'Au fond des bois, nouveau film de Benoït Jacquot, sur la Piazza Grande.

    Lionel Baier met la dernière main, ces jours, à un nouveau long métrage de fiction entièrement réalisé avec son téléphone portable, intitulé Low Cost (Claude Jutra) et qui sera présenté hors concours à Locarno. De fait, sa qualité de membre du jury de la compétition internationale l’empêche d’y participer. En revanche, l’un de ses documentaires, La Parade, y sera également présenté. Belle présence, et reconnaissance, pour l’un des cinéastes les plus originaux de la relève suisse – dont on peut rappeler qu’il a signé les très remarqués Garçon stupide et Un autre homme, doublé d’un prof de cinéma apprécié de l’Ecal.

    - Que représente Locarno pour vous ?

    - C’est une histoire personnelle très forte, étroitement liée à ma passion pour le cinéma. J’ai découvert Locarno à 15 ans, avec mes parents qui y avaient fait escale sur la route de l’Italie où nous devions passer nos vacances. Or, après avoir vu La belle noiseuse de Rivette sur la Piazza Grande, le climat du festival nous a tellement enchantés que mes parents ont décidé d’y rester jusqu’à la fin. Par la suite, j’y suis revenu chaque annéeavec des amis. Locarno m’a donné un socle cinéphilique très important. En fait, c’est une école incomparable, et j’y enbvoie aujourd’hui nos étudiants de l’ECAL. Comme j’avais déjà commencé à faire du cinéma dans mon coin, j’y ai aussi trouvé une stimulation faite de rencontres  et de discussions passionnantes. J’ai eu l’occasion, ces dernières années, de visiter des quantités de festivals. Mais Locarno me semble le plus beau !

    - Que sera votre nouveau film ?

    - Comme il m’a appelé à faire partie du jury, Olivier Père m’a proposé de montrer un de mes films dans la section réservée aux jurés. J’ai préféré en faire un nouveau en développant un travail, avec mon téléphone portable, que j’avais amorcé depuis quelque temps déjà. C’est une technique qui m’intéresse parce que tout le monde la pratique désormais tous les jours.  Or je voulais aller au bout d’une mise en  forme représentant, aussi, le degré zéro, ou presque, de l’investissement financier. Son titre est d’ailleurs Low Cost (Claude Jutra)…

    - Quel en est le thème ?

    - C’est l’histoire d’un certain David Miller, dont je précise qu’il n’a rien à voir ave moi, qui sait qu’il va mourir et qui fait une sorte de bilan de sa vie avec divers personnages de sa connaissance. Le film est une interrogation sur le prix de la vie, au sens fort, à une époque où tout a été « low costisé », si j’ose dire, à savoir amené à prix réduit. Imaginez ce qu’était le prix d’un voyage à l’époque de Stendhal, et ce qu’il est aujourd’hui. Dans la même optique, David Miller s’interroge sur le « prix » de ce qu’il a vécu…   

    - Expérience concluante ?

    - Autant que je puisse en juger, c’est un drôle d’objet, plutôt inclassable, que ce film, mais le mérite du Festival de Locarno est justement d’accueillir ce genre de réalisations…

    - Un conseil aux festivaliers ?

    - Comme à mes étudiants de l’Ecal : Lubitsch ! Auquel je suis venu par Truffaut. Un maître absolu en matière de mise en scène et plus encore de découpage. Une façon de faire durer un plan un poil de plus qu’attendu, inimitable. Et cet humour incroyable, plus fort que Chaplin, notamment dans To be or not to be, si l’on pense à sa destinée de juif fuyant les nazis. Et à ne pas manquer non plus : ses films muets. Sur quoi je me la coince…  

     

     

    Baier.jpgLionel Baier en dates

     

    1975          13 décembre. Naissance à Lausanne, de père pasteur.

    1990-99    Gymnase et études de lettres. Anime le cinéma Rex d’Aubonne.

                       Premier court métrage, Mignon à croquer, et Celui au pasteur, documentaire personnel diffusé par la TSR.

    2001          La parade, documentaire sur la Gay Pride en Valais.

    2002          Chef du département cinéma de l’Ecal.

    2004          Garçon stupide. Premier long métrage.

    2005          Prix Jeunes créateurs de la Fondation vaudoise pour la promotion et la création artistiques.

    2006          Comme des voleurs. Long métrage d’autofiction.

    2009          Un autre homme. En compétition à Locarno.

    2010          Low Cost (Claude Jutra) hors concours à Locarno.

     

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    Au fond des bois, de Benoît Jacquot.

    Première mondiale.

     Vers 1865, en France profonde (grands espaces montagneux et magnifiques évoquant les  Causses, puis l’Auvergne), Joséphine, la jeune et vertueuse fille du docteur Hughes, médecin des pauvres, cède à l’attrait, ensuite à l’envoûtement caractérisé d’un jeune vagabond aux pouvoirs parapsychiques spéciaux, se présentant d’abord comme sourd et muet au toubib,  puis s’expriment en étrange sabir latino-français. Fasciné par la beauté virginale de la jeune fille, le jeune sauvage l’hypnotise puis la possède. Revenue à elle, Joséphine chasse son abuseur, puis court le rejoindre, après quoi s’établit, entre l’un et l’autre, une relation faite de violents rejets (de la part de Joséphine) et de retours non moins passionnés, où l’on sent que se heurtent les principes d’une éducation catholique et les pulsions irrépressibles de la sensualité et des forces telluriques. Sur fond de relents plus ou moins sataniques (celui qui finit par avouer son prénom de Timothée s’est d’abord présenté comme le fils de Dieu, avant de se dire la réincarnation des empereurs romains les plus mal famés…), ce nouveau film de Benoît Jacquot, disciple lointain de Robert Breson, joue sur l’opposition des apparences de l’innocence et des réalités humaines à la fois charnelles et sociales, lesquelles commandent un dénouement policier et judiciaire, puis un retour à un ordre de façade. Isild Le Besco, au beau visage de vierge apparemment au-dessus de tout soupçon, campe le personnage de Joséphine en soulignant avec force les deux faces de sa personnalité, et Nahuel Perez Biscayart incarne un Timothée aussi inquiétant qu’attachant. Piazza Grande, 4 août, à 21h.30, après la cérémonie d’ouverture.   

     

    Pandora.jpgLe clin d’œil de Pandora

    On sait qu’à Locarno les stars sont les films, mais il est quand même moult vedettes de cinéma qui y ont défilé en soixante ans, de Marlene Dietrich à King Vidor ou d’Alberto Sordi à Anthony Hopkins, comme se le rappelle aussi la tortue Pandora, hôte sexagénaire des jardins désaffectés du Grand Hôtel.

    Pandora est l’une des mémoires du Festival de Locarno, qui ne se nourrit que de salade : c’est dire la netteté de son mental. A cela s’ajoute chez elle une sorte de sagesse d’expérience, qui la rend indulgente et même bonne. Ainsi n’est-elle guère étonnée d’apprendre que, sur la Piazza Grande, le plaisir suprême des spectateurs est d’être filmés, le soir, avant la représentation, et d’apparaître ainsi sur le grand écran pour une seconde de pure gloire, tandis que, sous sa carapace, avec son profil à la Edward G. Robinson, la tortue Pandora sourit de rester, quant à elle, la star à jamais incognito…

    Clin d’œil du jour : Pandora se doit de saluer la course cycliste « du souvenir » amorcée aujourd’hui à Zurich par l’équipe de Daniel von Aarburg, réalisateur de Koblet pédaleur de charme, partie ce matin et censée arriver à Locarno demain, veille de la projection du film sur la Piazza Grande, vendredi 13 août à 21h.30.

     

     

          

     

     

     

     

     

     

  • Zoom sur Locarno 2010

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    La 63e édition du Festival international du film de Locarno, qui se tiendra du 4 au 14 août prochains, rebondit avec une nouveau directeur artistique, en la personne d’Olivier Père, lequel porte l’accent sur le jeune cinéma en train se faire dans le monde.

    « Le Festival de Locarno n’est pas qu’une manifestation nationale ni ne se limite à l’aire européenne : c’est au niveau mondial qu’il s’affirme », déclarait récemment Marco Solari à l’occasion de la présentation de cette nouvelle édition.

    Solari.jpgPrésident du festival depuis dix ans, le bouillant Tessinois est le premier défenseur de l’ « esprit de Locarno », qu’on pourrait caractériser par une propension renouvelée à la découverte sous toutes ses formes, excluant cependant une cinéphilie trop exclusive ou élitiste. Ce festival se distingue de Cannes et de Venise en cela qu’il est largement ouvert au public le plus varié, sans intérêt du point de vue mondain même si de nombreuses personnalités du monde politique ou culturel s’y pointent. Largement soutenu par les pouvoirs publics et les sponsors, il a vu son budget passer, ces deux dernières années, de 4 à 11.5 millions de francs. D’où la demande insistante d’une rallonge de 300 à 400 000 francs, rappelée par Marco Solari.

    Locarno77.jpgMagie de la Piazza
    La Piazza Grande, qu’on dit volontiers la plus grande salle de cinéma du monde, en est évidemment le fleuron populaire, avec des pointes de 8000 spectateurs certains soirs, mais l’ « esprit de Locarno » a empêché de lieu de devenir un Open Air de plus où projeter les derniers Blockbusters…

    Par ailleurs, cinq autres salles de jauges variées (d’environ 200 à 5000 spectateurs) permettent à la programmation de se moduler en fonction de l’audience estimée. Ce qui frappe, au demeurant, c’est le taux d’occupation élevé de toutes ces salles, et l’aspect toujours convivial et intéressant des présentations de chaque film, souvent en présence du réalisateur, et la qualité des débats qui font suite à chaque projection. Quand on sait que la région de Locarno, avec ses lacs cristallins et ses hautes vallées, ses terrasses et ses grotti (tavernes à la tessinoises) ombragés se prête merveilleusement aux balades et aux randonnées, la présence d’un public souvent assez jeune (entre 25-65 ans) dans ces salles obscures, en plein été torride, a quelque chose de réjouissant.

    Père.jpgDe Maire en Père
    Comment l’édition 2010, conçue par le nouveau directeur artistique du festival, Olivier Père, se présente-t-elle à quelques jours de son ouverture. Quelle touche nouvelle l’ancien patron de la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes va-t-il apporter ? Au dire de Marco Solari, visiblement très satisfait, le nouveau directeur « respire le cinéma ». Et de rappeler qu’il succède au « prince » Marco Müller, à la « volcanique » Irene Bignardi et à la « force tranquille » incarnée ces quatre dernières années par Frédéric Maire, qui dirige désormais la Cinémathèque suisse à Lausanne.

    - Qu’entendez-vous amener de personnel au festival de Locarno ? Quelle sera la « touche » d’Olivier Père ?
    - Après la Quinzaine des réalisateurs, au Festival de Cannes, Locarno me donnait l’opportunité extraordinaire de poursuivre un travail de découvertes des jeunes auteurs et des talents de demain, ce qui coïncide d’ailleurs avec l’esprit initial de Locarno. Ainsi, plus qu’un changement, je vois ma contribution comme un retour aux racines du festival. Je me réjouis d’accueillir de nombreux jeunes cinéastes qui sont des néophytes absolus et peuvent être présentés dans les diverses sections du festival. Ceci dit, si le festival est un « laboratoire», je ne voudrais pas que celui-ci se transforme en ghetto ou en chapelle. C’est pourquoi, dans Cinéastes du présent, les genres les plus variés sont représentés.

    - Nicolas Bideau a regretté, l’an dernier, le manque de « glamour » de Locarno. Qu’en pensez-vous ?
    - Le « glamour » est une dimension du cinéma que j’apprécie et qui doit être représentée, mais il faut être réaliste : Locarno n’est pas Cannes ni Venise. Faire venir des grandes stars hollywoodiennes est une question d’argent, et je ne pense pas que Locarno doive sacrifier à la folie des grandeurs avec un Tom Cruise ou une Angelina Jolie... Cela étant, je trouve très bien de rendre hommage à la belle Chiara Mastroianni, et la présence de Melivil Poupaud dans le jury ou de Jeanne Balibar en compétition me réjouit. En ce qui me concerne, j’aime beaucoup les acteurs et j’ai envie qu’il y ait du charme et de la séduction dans le festival…

     

    L’édition 2010.

     

     Au premier regard, l’offre de cette année est aussi riche que les précédentes, pour ce qui peut en être jugé d’avance. Même si le nombre total des films a été revu à la baisse – bonne initiative au demeurant -, restent tout de même 280 longs métrages. Mais encore ? Mais encore ceci :

     

     Lubitsch1.jpgGreat Memories – Rétrospective Ernst Lubitsch

     

    À l’ordinaire, c’est en fin de liste qu’on mentionne la rétrospective d’un festival, comme un « plus » plus ou moins muséal. Il en va différemment  à Locarno, et notamment cette année avec la présentation d’une cinquantaine de films de ce grand maître de la comédie, de la mise en scène et du découpage que fut Ernst Lubitsch, dont l’œuvre reste une véritable école de cinéma à elle seule où les apprenants (c’est comme ça qu’on dit aujourd’hui…) devraient se précipiter.

     

    Lubitsch2.jpgAprès Kaurismäki en 2006, les divas du cinéma italien en 2007, Nanni Moretti en 2008 et les Mangas en 2009, la rétrospective Lubitsch, qui sera reprise à la Cinémathèque en automne, fera sans doute double office de découverte absolue pour beaucoup (et notamment avec les films muets, dès 1914, avec Der Stolz der Firma de Carl Wilhelm dans lequel Lubitsch est acteur, ou Als ich tot war ) et de (re)découverte dans les grandes largeurs du grand écran, notamment avec la projection sur la Piazza Grande du chef-d’œuvre que représente To be or not to be (1942) le 12 août.

     

    Lubitsch3.jpgRéunissant, sous la direction de Joseph McBride, des films de Lubitsch réalisateur mais aussi producteur, tel Desire de Granz Borzage ou co-réalisateur, avec Otto Preminger (A royal Scandal), la rétrospective sera présentée alternativement par des personnalités du cinéma qui ont été marquées par Lubistch, tels Freddy Buache, Lionel Baier, Stefan Drössler, Benoît Jacquot ou Luc Moullet, entre autres. En outre, le 12 août, au Forum, à 10h.30, une table ronde réunira Jean Douchet (qui présente To be or not to be sur le DVD disponible du film) et Joseph McBride, animée par Carlo Chatrian.          

     

    Locarno09.jpg Les "musts" de la Piazza    

     

     Du 3 au 14 août, ce ne sont pas moins de 20 films qui feront les beaux soirs de la Piazza Grande. Aperçu.  

     

    J Par manière de bienvenue, une projection gratuite, offerte en «pré-soirée» aux Locarnais et aux festivaliers déjà présents, marquera le retour de Daniele Luchetti avec La nostra vita. On se rappelle l’excellente impression laissée, en 2007, par Mon frère est fils unique, chronique familiale évoquant la cohabitation d’un jeune gauchiste brillant  et de son cadet flirtant avec les néofascistes pour s’affirmer. Quant à cette nouvelle réalisation, elle a marqué la seule présence italienne dans la compétition de Cannes. 3 août, à 21h.30. Entrée libre.

     J En ouverture, un seul film à l’affiche en première mondiale, attendu puisqu’il s’agit de la dernière réalisation de Benoît Jacquot, intitulée Au fond des bois et confrontant, dans les années 1850, un jeune homme des bois débarqué de nulle part et la fille d’un médecin humaniste qui s’entiche du sauvageon. Mercredi 4 août, 21h.30, après la cérémonie d’ouverture.  

     

    Koblet.jpgJ  Parmi les nouveaux films réunis sous la rubrique Appellation suisse, alors même que la Journée du cinéma suisse a été supprimée cette année, Hugo Koblet – pédaleur de charme, ne manquera pas d’intéresser le public de notre pays, s’agissant d’une figure légendaire du cyclisme helvétique. Daniel von Aarburg en signe la réalisation avec un mélange de documents d’archives et de séquences ajoutées. Vendredi 6 août, à 21h.30.

     JJ Après le magnifique Lemon Tree (Les citronniers), le retour du réalisateur israélien Eran Riklis est également très attendu avec, en première mondiale, Le responsable des ressources humaines tiré d’un formidable roman d’Avraham Iehoshua. Mardi 10 août, 21h.30.

     

    Lubitsch7.jpgJJJ Autre grand moment assuré sur la Piazza Grande, qu’on espère bénéficier d’un ciel pur : la projection de To be or not to be d’ Ernst Lubitsch, pure merveille de mise en scène et d’humour grinçant, avec un Hitler d'opérette, mélange de ridicule et d'effroi, où se mêlent les relents de la tragédie, sur fond de pogroms, et une mise en abyme théâtrale des liens de l’art et de la réalité. Le film sera projeté en fin de soirée, après Monsters, premier film du réalisateur anglais Gareth Edwards. Jeudi 12 août.

      

    Rosi.jpgJJJ Soirée faste également, pour une fin d’édition, avec la première internationale d’un sombre thriller allemand de Baran bo Odar, Le dernier silence, suivi d’un court métrage de Bernardo Bertolucci datant de 1967, Il canale, et d’Uomini contri (Les hommes contre), de Francesco Rosi, datant de 1970, avec Alain Cuny et Gian Maria Volontè, qui relève du réquisitoire pacifiste. Le film sera projeté en présence du grand réalisateur italien, âgé de 88ans. Vendredi 13 août, dès 21h.30.

      

    Les Léopards en compétition

     Concours international

    Réunissant une vingtaine de candidats de toutes provenances, le concours international mêle les auteurs nouveaux et leurs pairs plus chevronnés, tels le Français Christophe Honoré et son Homme au bain, avec Chiara Mastroianni, le provocateur canadien Bruce LaBruce dont L.A. Zombie arrive précédé d’une réputation sulfureuse, le Québecois Denis Côté déjà connu à Locarno où il revient avec son tout récent Curling, ou encore la jeune Isild Le Besco, qu’on verra dans le film de Benoît Jacquot et qui défendra son troisième long métrage intitulé Bas-fonds, tandis que Pia Marais roulera pour l’Allemagne avec Im Alter von Ellen (Au temps d’Ellen) avec Jeanne Balibar.Par ailleurs, la compétition internationale accueille deux films suisses d’auteurs à découvrir dans le « long », à Savoir Stéphanie Chuat et Véronique Reymond qui cosignent La Petite chambre, avec Michel Bouquet, première œuvre déclarée « très sensible et émouvante » par Olivier Père, tandis que Katalin Gödrös honore la Suisse multiculturelle avec Songs of Love and Hate. Enfin, et pour la première fois, le concours est ouvert aux ouvrages documentaires, comme l’illustrera cette année le film chinois Karamay, réalisé par Xu Xin et dégageant une forte émotion sur fond de réflexion politique.  

     Cinéastes du Présent

      Autre fleuron de la compétition, souvent plus pointue dans ses choix, cette section rassemble elle aussi une vingtaine de longs métrages dont treize ( !) premières œuvres. Vous avez dit que le cinéma d’auteurs se mourait ? On en jugera sur pièces. En attendant, faute de pouvoir entrer dans le détail, on relèvera tout de même la présence du Romand Stéphane Goël, du groupe lausannois Climages, avec un documentaire consacré à un aspect très intéressant de notre société, savoir les tribunaux de litiges professionnels. D’où le titre de Prud’hommes.  Par ailleurs, Olivier Père relève un caractère récurrent de cette section, touchant à la proximité de divers films avec d’autres formes d’expression comme la musique (Ivory Tower, d’Adam Taylor avec Chilly Gonzalez ) ou les arts plastiques (September 12, d’  Özlem Sulak), notamment.     

    Léopards de demain

    Toujours au titre de la compétition, le concours réservé aux courts métrages suisses et étrangers, dont les sélections comptent souvent des bijoux, fête cette année son vingtième anniversaire et permettra de découvrir un choix des meilleurs courts découverts à Locarno.

     Hors concours

     Parallèlement aux deux compétitions principales, une section Hors compétition présentera un large choix d’œuvres récentes, courts métrages ou essais cinématographiques, documentaire ou travaux collectifs, ainsi que des ouvrages de cinéastes importants Jean-Marie Straub, Luc Moullet ou Angela Ricci Lucchi, notamment. C’est dans cette section que nous découvrirons C’éait hier, le nouveau film de la Lausannoise Jacqueline Veuve, et Low cost de Lionel Baier, de même que le cycle documentaire  d’Emmanuelle Demoris, Mafrouza, qui sera montré dans son intégralité alors que son dernier épisode participera au concours Cinéastes du Présent.

     Prix et hommages divers

     Le festival de Locarno accoutume d’honorer les « bons génies » du cinéma, qu’ils soient réalisateurs, producteurs ou techniciens de plus ou moins haute volée, comme l’an dernier un Renato Berta, maître imagier s’il en fut…

     

    Tanner.jpgCette année, c’est au grand cinéaste suisse Alain Tanner que sera remis un Léopard d’honneur, pour l’ensemble de son œuvre, ainsi qu’au réalisateur chinois JIA Zhang-ke, comptant parmi les révélations de ces dernières décennies.

     

    Le Prix Rezzonico, qui récompense un producteur indépendant, sera remis à l’Israélien Menahem Golan, mogul aventureux et flamboyant qui a réalisé des films autant qu’il en a produits – et des plus prstigieux, de Love Streams de Cassavetes à Fool for Love d’Altman, entre beaucoup d’autres. Un hommage particulier sera rendu à l’acteur américain John C. Reilly et un Excellence Award reviendra à la jeune comédienne Chiara Mastroianni. Entre autres.

     

    Godard35.jpgLas but not least…

     Comme bien l’on pense, cet aperçu du festival reste lacunaire et à compléter, mais on ne saurait manquer de signaler encore les projections de deux films d’auteurs « cultes », à savoir Film socialisme de Jean-Luc Godard, et Ich will doch nur, dass ihr mich liebt de Rainer Werner Fassbinder, réalisé par la télévision allemande en 1976 et considéré par Olivier Père comme un chef-d’œuvre.

     

    Infos complémentaires sur le programme et les données pratiques. http://www.pardo.ch