De ta jeunesse.- Tout est moche, me dis-tu avec ton intransigeance de dix-huit ans, de ce que vous avez fait de ce monde et de ce siècle ou laissé faire, tout est gâté et souillé, le monde que vous nous laissez est un foutoir, vous avez tout saccagé – alors je te reprends : pardon, petit, ILS ont tout vilipendé, et tu me reprends à ton tour : pardon, NOUS allons tâcher de réparer ce qui peut encore l’être, vieux frère…
De la forêt. – En voyant ces livres s’entasser autour de vous – vos chers livres, vous constatez que la mort des arbres se fait de plus en plus à leur insu, sans qu’ils aient voix au chapitre, et c’est avec mélancolie et reconnaissance aussi que vous retournez à votre cher Henry David Thoreau, là-bas au fond des bois, loin de ces tas de livres qui n’en sont pas…
De l’au-delà. – Tu me dis vieille peau, que tu retourneras bientôt loin des oueds et des bleds et que tu t’en réjouis, et déjà cela me fait regarder ces immensités autrement, avec toi dedans, avec mon père et ma mère et tous les Indiens de la prairie retournés en poussière ou en fougères ondulant comme ta houppelande de marcheur du désert qui t’en vas maugréant sous le vent…
Commentaires
ILS ont foutu Thoreau en taule, parce que monsieur n'avait pas payé ses impôts (il savait pas, il essayait de vivre différemment).
Il faut quand même être assez con, non ? (je parle d'ILS)
Bonne journée, JLK.
S.