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Si j'étais riche...

L'Auteur démasqué (9)


Cet extrait ravissant est évidemment tiré de L'Institut Benjamenta, de Robert Walser, disponible dans la collection L'Imaginaire de Gallimard, avec une préface de Marthe Robert. Bruno seul l'a identifié mais s'est abstenu de donner ici la réponse pour couper au délit d'initié gravement puni dans le jeu papou. Il recevra néanmoins un livre de la collection Harlquin propre à le distraire de trop sévères études à Bâle sur le Rhin.


« Si j’étais riche, je ne voudrais nullement faire le tour de la terre. Sans doute, ce ne serait déjà pas si mal. Mais je ne vois rien de bien exaltant à connaître l’étranger au vol. Je me refuserais à enrichir mes connaissances, comme on dit. Plutôt que l’espace et la distance, c’est la profondeur, l’âme qui m’attirerait. Examiner ce qui tombe sous le sens, je trouverais cela stimulant. D’ailleurs je ne m’achèterais rien du tout. Je n’acquerrais pas de propriétés. Des vêtements élégants, du linge fin, un haut-de-forme, de modestes boutons de manchettes en or, des souliers vernis pointus, ce serait à peu près tout, et avec cela je me mettrais en route. Pas de maison, pas de jardin, pas de valet. (…) Et je pourrais partir. J’irais me promener dans le brouillard fumant de la rue. L’hiver et son froid mélancolique s’accorderaient merveilleusement avec mes pièces d’or ».

Commentaires

  • Ne se prénommerait-il pas Philippe?

  • Ni Philibert, quoique ce prénom rime avec son nom

  • Première moitié du XX ème ?
    (Ca y est j'ai reçu Le Passe-Muraille, merci !)

  • Ouais: première moitié, assez à l'est de Paris et de Montpellier...

  • Sommes-nous quand même dans les limites de la douce France (j'ai failli ne pas m'étouffer en écrivant ces derniers mots !) ?

  • Nei, sie muesse go wieter ous Frankriech, gopferdammi...

  • Ah mais voilà, j'ai trouvé ! C'est que votre dernier commentaire sonne bien de par ici, même si cet auteur vient d'une région un peu plus au sud de Basel, et qu'il est mort bien plus à l'est... Aber immr in dr Schwyz !

    Mais je me tais, vu que je suis déjà abonné au Passe-Muraille...

  • Merci Bruno d'être si fair-play. Je m'étonnais que tu ne trouves pas la solution, vu que tu as lu le livre il y a quelque temps. Tu remarqueras que j'ai sucré le nom de Kraus, pour ne pas donner un indice trop visible. Mais non, les autres, ce n'est pas de Karl Kraus qu'il s'agit, mais d'un Kamerad du protagoniste dont le prénom est celui d'un personnage de la Bible au songe fameux...

  • Ce très cher Walser, dont je lis en ce moment "Der Räuber", un roman probablement très beau, mais dont je ne comprends rien ! Peut-être que si je le lisais en français... Mais comme c'est pour un exposé en allemand, moi et mon entêtement le lisons en version originale. Il me reste une trentaine de pages sur les 190 que compte le livre, et malgré le fait que je ne puisse pas vraiment expliquer de quoi il s'agit, je persévère.

    Ca ne fait pas vraiment du bien à mon ego de constater que je ne comprends rien, mais tant pis. Il en faut plus que ça pour nous désarçonner, moi et mon entêtement...

  • Der Räuber, Le Brigand, est en effet à la limite de l'intelligible. En français ça sonne un peu dissonant. On a dit que c'était génial mais il y a un snobisme des lecteurs de Walser - à vrai dire c'est limite. Il est émouvant de voir la prose de Walser se dissoudre, comme les dessins de Wölffli. Il y a un moment où la communication est interrompue. Mais lis les Promenades avec Robert Walser de Carl Seelig et tu verras que dans son coin perdu Walser continuait d'être d'une lucidité cinglante, loin de la littérature écrite...

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